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mars 9th, 2013

Tiger Lily saison 1: « La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue »

tiger lilly 2

C’est le 30 janvier prochain que France 2 va dévoiler sa toute nouvelle série du mercredi soir, Tiger Lily. Récompensée au dernier Festival de la Rochelle du Prix de la meilleure série, Tiger Lily aura 6 épisodes de 52 minutes pour vous convaincre…ou pas. En attendant de voir ces épisodes, voici quelques petits éléments pour en savoir plus sur la nouvelle série Ego Productions.

« Tiger Lily », c’est un groupe de rock. Un groupe de 4 filles nées à la fin des années 60. Aujourd’hui, Rita, Rachel, Muriel et Stéphane sont mariées, mères de famille ou célibataires et ont rangé les guitares depuis bien longtemps. Elles font face à un présent où se bousculent les aspirations de leurs ados et celles, toujours vivantes, de leurs 20 ans. Car, pour elles, une chose n’a pas changé : elles sont toujours aussi enragées et veulent croire qu’à 45 ans, tout est encore possible ! Envoyer tout balader, changer de boulot, tomber enceinte, séduire, refonder une famille, laisser libre cours à ses pulsions, s’affranchir de ses contraintes… Aborder à fond le virage de la cinquantaine, tout en restant fidèle à ce que l’on a été : « Un sacré groupe de rock des années 80 ! »

Tiger Lily c’est le nouveau projet de France 2 dans sa case dédiée aux dramas sociétaux et aux comédies, à savoir le mercredi soir (case de Fais pas ci fais pas ça, de Clash entre autre). Un projet disons le tout de suite qui comporte de grandes qualités mais aussi des défauts assez récurrents dans la fiction française.
Tiger Lily est une sorte de Desperate Housewives à la sauce française, tintée de rock (je ne sais pas si ses auteures apprécieront la comparaison mais c’est pourtant assez flagrant, on y reviendra plus tard). La série est née sous la plume de deux auteurs, deux femmes Charlotte Paillieux et Negar Djavadi: « Nous voulions inventer la série dont nous rêvions en tant que spectatrices. Il y a 10 ans, j’ai croisé Corinne, l’ex bassiste du groupe Téléphone. L’îcone du rock français était là, avec ses problèmes de maman comme moi. Ça a été comme un déclic » (C.Pailleux, scénariste).
Et c’est de ça que parle la série Tiger Lily, ça parle d’une autre vie, d’une seconde vie. A ceci près que les femmes de Tiger Lily semblent prisonnières de cette nouvelle vie. Comme si elles ne l’avaient pas réellement choisie. Il faut dire que sans la disparition de Théo Manis, manager du groupe et père du fils de l’une d’elle (Rita), la vie du groupe aurait pu être radicalement différente.
Aujourd’hui, à 45 ans, ces 4 femmes se cherchent, perdues comme jamais avant, à un tournant de leur vie, « la dernière limite pour prendre la décision de changer encore sa vie » (Charlotte Paillieux, scénariste)
Et pour incarner ces 4 femmes, amies depuis 25 ans, il fallait vraiment 4 comédiennes en béton, choisies pour incarner littéralement ces 4 anciennes gloires du rock: « Il partait du principe (Benoît Cohen, réalisateur de la série ndlr) qu’il fallait des personnalités pas contrôlables, pas formatables » (Lio, comédienne, Muriel dans la série).
Ainsi, Lio, Florence Thomassin, Camille Japy et Ariane Seguillon (et sans oublier leur « version » à 20 ans: Camille Claris, Margot Bancilhon, Margaux Butterlin et Adèle Choubart) prennent totalement possession de leur personnage et leur donnent vie de manière immédiate.

Les points positifs de la série

  • Son casting tout d’abord. Les 4 comédiennes ont été parfaitement choisies pour incarner les Tiger Lily et on sent qu’un très grand soin a été accordé également au casting de leur « version » plus jeunes car il y a de vraies ressemblances entre les comédiennes. C’est assez notable pour Rita, les deux comédiennes ayant en commun ce timbre de voix cassé, si reconnaissable. Mention spéciale pour Florence Thomassin, touchante de bout en bout de cette série, et Lio qu’on pouvait craindre dans la caricature et qui est assez juste.
    C’est d’ailleurs autour de ces personnages que la série a été structuré: « La série a été structurée à partir des personnages et non des situations » (Negar Djavadi, scénariste).
  • Le travail sur la musique. Il fallait non seulement composer les titres du groupe Tiger Lily mais les rendre « crédibles » en tant que tubes des années 80. Et d’autant plus vrai pour le tube Beretta qui sert de générique à la série. A ce titre, saluons le travail réalisé par Laurent Marimbert, chargé de la création de ces titres originaux. Une petite préférence pour le titre Desire, très joliment interprété par Florence Thomassin: « Une des raisons qui m’ont motivée à incarner Rita a été la scène où elle doit chanter pour l’homme qu’elle aime. La particularité de cette séquence est que Rita n’a jamais rechanté depuis la mort de Théo. Sa voix s’est comme coupée pendant plus de 20 ans. Il m’a fallu retrouver l’émotion de ce chant nouveau, fragile. J’ai utilisé mon propre trac« .
    Et également une très belle sélection de titres vient compléter la bande originale de la série.
  • L’histoire se laisse dérouler de manière assez facile (trop facile peut-être parfois) passant de la comédie franche et décalée à des moments réellement touchants. Les moments touchants sont d’ailleurs franchement beaucoup plus réussis que les instants de comédie qui sont, disons le, parfois un peu lourd, détonnant trop avec le reste de la série. Ce choix est pourtant pleinement assumés par tous, notamment le réalisateur de la série Benoît Cohen: « Même la scène la plus décalée, la plus surréaliste, doit garder une part de vraisemblance et de crédibilité« . Un aspect que je ne trouve pas tout le temps maîtrisé dans cette première saison.
    De même, les personnages sont plutôt bien caractérisés dès le début, un élément à souligner car pas toujours maîtrisé dans nos productions hexagonales. Très joli personnage que celui de Stéphane, prisonnière de ses rêves de 20 ans: « Stéphane est restée une enfant. Je pense qu’elle se fout de son aspect physique contrairement aux autres. Mais moralement, elle ne veut pas vieillir » (Ariane Seguillon alias Stéphane dans la série).

Les points négatifs

  • La ressemblance à Desperate Housewives est parfois vraiment trop marquée. A tel point qu’on n’est plus dans la ressemblance mais plus dans l’imitation. Comment ne pas penser à Bree Van De Kamp quand on voit le personnage de Rachel? Même type de caractère et même type de réaction (aussi bien quand elle s’en prend à son mari qu’au petit ami de sa fille). Si on ajoute à ça la voix off de début et fin d’épisode avec des réflexions sur la vie, cela achève de compléter le tableau. On ne refusera pas le droit aux auteures d’avoir été inspiré par la série de Marc Cherry mais, et on le retrouve dans beaucoup de séries françaises, cette inspiration n’est pas toujours bien faite.
    en clair, vous aurez la sensation parfois de voir une version française des Desperate Housewives.
  • Le groupe Tiger Lily, point central de la série, est beaucoup trop négligé. On aurait aimé que les scènes de flashbacks soient plus longues et nous permettent de beaucoup mieux cerner les personnalités de ces femmes. Et que dire des costumes qui frisent parfois la caricature, comme si on avait voulu forcer le trait pour nous dire « Ça y est, on est dans les années 80″… Alors qu’en jouant de manière plus subtile sur d’infimes détails de décor et d’image, on aurait pu, comme l’a magnifiquement fait Cold Case en son temps, rendre compte du changement d’époque. D’autant plus dommage que ce choix de changement d’époque était une très belle idée, comme pour mieux souligner et se moquer de ce que sont devenues ces femmes: « Ce n’est pas une série nostalgique, et quand on revoit les jeunes filles de 20 ans, c’est pour mieux se moquer de celles de 45 » (Lio)
  • Enfin, je soulignerai la construction du dernier épisode. Outre le fait que le rebondissement de cette fin de saison est assez prévisible, j’ai un vrai problème avec la construction de cet épisode final qui pour moi, n’est pas un épisode de fin de saison. Je m’explique. Je pense que si on termine une saison en se disant « Bon voilà, l’histoire est finie », comme un film qui se termine, alors c’est que l’épisode n’est pas réussi (pour des séries comme celle-ci, faisant appel au récit au long court). On ne va pas rejeter la faute aux scénaristes, ne pas savoir si votre série aura une suite au moment de l’écriture, doit sérieusement compliquer la tâche pour construire un bon final. Mais comme dans Les Revenants ou Un village français, l’épisode final de la saison conclut les intrigues développées et en ouvre d’autres pour donner envie aux téléspectateurs de revenir (d’autant plus vrai chez nous où l’attente entre deux saisons peut atteindre deux ans!!). Ici, et sans spoiler, on a plus la sensation de voir une fin d’histoire (comme un film en 6 parties qui est terminé) qu’une fin de saison. Bien sûr les auteures se gardent une porte entre-ouverte en cas de saison 2 (en écriture actuellement) dans laquelle on verrait « Les Tiger Lily à San Francisco »…??
    Je rêve de séries françaises dans lesquelles on décidera de scotcher le public devant son poste en lui disant « Vous voyez, vous n’avez pas d’autre choix que de revenir ».

Au final, Tiger Lily est une série agréable à regarder, portée par un casting royal, mais qui demande à mûrir en saison 2. Comme c’est souvent le cas en France, les saisons 1 font office de méga pilote de 6 heures. C’est aussi le cas ici. Il faudrait certes que les scénaristes construisent les séries sur le long court (sur plusieurs saisons) mais pour cela, il faudrait aussi un vrai changement dans certaines chaînes sur la façon de penser les séries.
Et je pense aussi que ce type de séries a besoin pour pouvoir pleinement se développer, de saisons plus longues. 8 à 12 épisodes me semblent beaucoup plus judicieux que 6, beaucoup trop court. A peine introduit qu’il faut déjà conclure…Ou alors il faut réduire les intrigues développées afin de concentrer l’histoire.
Reste que l’on prendra plaisir à retrouver ces quatre femmes en saison 2 pour de nouvelles histoires et c’est déjà un beau défi à relever…

Source: France 2/Ego Productions (Dossier Presse)
Crédits Photos: © Ego Productions / France 2





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