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8 Commentaires

Braquo saison 2 sur D8: « Les règles du jeu ont changé »

Alexandre LETREN

La review

LA SERIE
6
LE SCENARIO
6.5
LE CASTING
7
ORIGINALITE
5.5
SAISON 2 PAR RAPPORT A SAISON 1
6.5
6.3

EFFICACE

Très différente de la saison mais qui n'en demeure pas moins intéressante. Bonne reprise en main de Dafri

Après une diffusion remarquée en 2011, Braquo saison 2 arrive en clair dès le 15 novembre sur D8, la nouvelle chaîne TNT du groupe Canal.
Si la saison 1 était emmenée par Olivier Marshall, c’est Abdel Raouf Dafri qui a été appelé en renfort pour cette seconde saison (ainsi que pour la 3ème actuellement en préparation ndlr). Un ton nouveau pour une série qui s’oriente désormais plus vers l’action

Le sentier de perdition emprunté par les membres du groupe du SDPJ 92 s’arrête au sommet d’une colline. Partis en croisade au nom de la mémoire salie de leur ami, ils sont cernés par les forces spéciales de la police. Fin de la première saison. L’heure de rendre des comptes a sonné. Le conseil disciplinaire convoqué en urgence place Caplan en détention dans l’attente de son procès ; il risque dix ans de prison. Le conseil destitue Morlighem et Delgado de leur grade d’officier et les réaffecte à des postes subalternes de la police. Quant à Théo Vachewski, en raison de la coke trouvée à son domicile lors de la perquisition, il est radié à vie des effectifs de la police.
Désormais, chacun d’entre eux doit composer avec lui-même et tenter de retrouver un équilibre et un sens à son existence. Dans un lotissement pour riches en bordure de Paris, quatre hommes en assassinent douze pour mettre la main sur quatre cents kilos d’or. Ces braqueurs sont d’anciens militaires revenus de l’enfer angolais pour se venger de ceux qui les y ont plongés. Lors d’une exécution de sang-froid, l’un des militaires est interpellé et incarcéré dans la prison où est détenu Eddy Caplan. On propose à ce dernier un deal simple : s’évader avec lui afin d’infiltrer les braqueurs. En échange, Caplan se voit promettre une amnistie pour lui et les membres de son groupe. Désormais seul dans la nature, utilisé et finalement trahi, lâché par ceux-là mêmes qui l’ont mandaté, le groupe Caplan va progressivement se reconstituer pour engager le combat qui se joue désormais sur deux fronts : les flics et les truands.

Avec sa saison 2, il ne fait plus de doutes que Braquo est entrée dans une nouvelle ère, une nouvelle forme même. Fini la noirceur de la saison 1 et sa description du difficile métier de flic et de ses conséquences. Comme beaucoup de séries françaises en saison 2, Braquo tente quelque chose de nouveau, plus proche à y regarder de séries américaines (on y reviendra). Et pour relever ce défi, c’est Abdel Raouf Dafri qui s’y colle. Le scénariste avait déjà travaillé sur une série de Canal+ en 2008, la regrettée La Commune mais c’est sur des films comme Un prophète ou le diptyque sur Mesrine avec Vincent Cassel que sa reconnaissance va exploser: « J’ai parfois eu le trouillomètre à 0. Reprendre une série à succès comme Braquo, à ce point marquée par la personnalité de son créateur, est un méchant coup de pression » (Abdel Raouf Dafri).
Pour relancer la série, les auteurs décident de quasiment faire table rase tout en s’inscrivant dans la continuité de la saison 1 (la série, et c’est rare pour une série française, reprend là où la saison 1 s’arrêtait). Mais ici, plus question des états d’âmes des policiers (du reste très très bien racontés en saison 1) mais place à une intrigue qui s’inscrit plus dans la veine de 24 (alors que la saison 1 lorgnait clairement du côté de The Shield): « Abdel Raouf Dafri peuple son histoire de personnages dont il a le secret. L’intrigue se développe, implacable, comme un cancer, et tout finira mal » (Fabrice de la Patellière, Directeur de la fiction de Canal+).
Il est en effet intéressant de constater que Caplan est plus proche dans cette saison de Jack Bauer. Il est ainsi passé de policier avec un mal de vivre en saison 1 à héros en rédemption en saison 2. En acceptant d’infiltrer les braqueurs, Caplan va rapidement comprendre que ce pays qui l’a en quelque sorte trahi après l’avoir servi des années durant en qualité de policier, il va devoir à présent le protéger contre de puissants intérêts.
Ainsi, il est question dans cette saison de vastes complots, d’espionnage et d’armée dans une intrigue qui ne cesse de surprendre et qui révèlera son lot de surprises (jusqu’à un final assez époustouflant): « Pas d’enquête dans Braquo. Pas de crime à résoudre. Pas de rapport d’autopsie, ni d’arrestation de coupables. Juste quatre personnages en quête d’identité au moment où leur vie bascule. Dans cette deuxième saison, rejetés de tous, ils vont subir l’opprobre et la disgrâce…Et de chasseurs ils deviendront chassés » (Hervé Chabalier et Claude Chelli, Producteurs Capa Drama).

L’autre atout à mon sens de cette seconde saison c’est la constitution d’une vraie bande de méchants digne des meilleures séries américaines addictives. Le réalisme des situations de la saison 1 n’est clairement plus l’objectif de la nouvelle équipe. C’est presque une « nouvelle série qui démarre. Et ce n’est pas un problème d’ailleurs. Certes le Colonel Dantin, au coeur de la première partie de la saison, est totalement dans l’excès. Mais le personnage de Madame Arifa, sorte de nouvelle Ma Dalton, est savoureuse à souhait et servie par des dialogues juste délicieux que je vous invite à découvrir. Mais la révélation de cette saison, c’est un personnage qui se dessine petit à petit: Roland Vogel, campé par Geoffroy Thiebaut (Inspecteur principal de l’IGS (Inspection générale des services : la police des polices). Convaincu de l’implication de Caplan et de son groupe dans un certain nombre d’activités illégales, il les suit à la trace pour trouver la faille. Obsédé par la personnalité de Caplan, il n’a qu’un vœu, le faire tomber. Il est assisté par Valérie Borg (interprétée par Laetitia Lacroix). Fidèle à Vogel dans un premier temps, elle va se retourner contre lui lorsqu’elle comprend que l’acharnement de son supérieur est motivé par d’autres raisons que la justice et le bon droit).
C’est un vrai personnage de salaud, psychopathe et parfaite illustration de cette saison beaucoup plus décomplexée et qui s’amuse.
Difficile de vous dire pourquoi mais ce personnage explosera en fin de saison et pourrait, à n’en pas douter, devenir un grand méchant de la télévision.

Action, dialogues efficaces, réalisation énergique (par Philippe Haïm et Eric Valette), cette nouvelle saison de Braquo est une vraie réussite (même s’il ne fait pas un doute que les fans de la saison 1 devraient être déçu par le changement de ton). La série n’échappe pas aux éternels problèmes éternels de la fiction française à savoir boucler la fin de saison. Comme d’autres avant elle, Braquo développe tellement d’histoires en peu d’épisodes finalement (8 au total) que cela devient difficile en fin de saison de tout boucler. On assiste alors à une accélération des intrigues qui se résolvent toutes avec une rapidité déconcertante. Mais plus encore qu’en saison 1, Braquo saison 2 réussit pleinement sa sortie en offrant un cliffhanger qui devrait vous décrocher la mâchoire.
La saison 3 est en cours de préparation et devrait arriver courant 2013 sur Canal+. En attendant, dégustez bien cette diffusion événement sur D8 (à peine 11 mois après le diffusion sur Canal+!!!)

Redécouvrez notre émission consacrée à Braquo de novembre 2011 ici

Source: Canal+
Crédits Photos: © CAPA DRAMA / CANAL+

  • Deadwood

    Question annexe :
    Vont ils faire un nouveau montage de certains épisodes comme dans la 1ère saison (Peut on parler de censure ou pas)?

    • https://season1.fr Alexandre LETREN

      Je n’ai pas la réponse mais j’imagine que oui. Mais n’invoquons pas les mots comme censure car ça s’en est pas.
      Braquo est une série destinée à une chaîne payante et cryptée. Les contraintes ne sont pas les mêmes pour que pour la TNT gratuite, on peut aller plus loin. Il est évident donc que si la série arrive sur du « gratuit », certaines choses ne sont plus adaptées. Il faut donc adapter les épisodes. Après on peut considérer que ce qui est fait sur le payant doit y rester pour ne pas être dénaturé. Mais en l’état actuel, ça ne me gène pas…surtout si ça permet aux séries de Canal+ d’avoir une plus grande visiblité

      • https://season1.fr Alexandre LETREN

        …et ça permettra à un large public de ne pas penser que ce que l’on fait en France est par nature mauvais 😉

  • Deadwood

    Oui mais quand on fait un remontage d’un film ou d’une série par rapport a l’œuvre original alors pour moi c’est une forme de censure, un manque de respect envers les gens qui ont travaillé sur l’œuvre.
    C’est soit on diffuse la série dans son intégralité a un horaire qui convient ou soit on le dit avant de diffuser les épisodes pour être honnête avec le téléspectateur.

    • https://season1.fr Alexandre LETREN

      Encore une fois ce n’est ps de la censure: « contrôle exercé par le pouvoir politique ou religieux sur les spectacles, ouvrages et manifestations culturelles ou sociales/ fait de censurer, d’interdire un livre, un spectacle, un propos »
      Encore une fois, il n’y a qu’à dire que l’on ne veut pas voir les séries de Canal+ sur du gratuit. Sinon, hormis les comédies, ça ne pourra pas être en prime tel quel

  • Deadwood

    Exemple : Si une autre chaîne diffuse la série MAISON CLOSE et que la chaîne coupe la scène de viol alors on appelle comment cette coupe?
    Quand TF1 enlève des scènes dans ANGEL pour diffuser des épisodes a 17h et que tu comprends pas l’histoire après alors c’est c’est quoi?

    • https://season1.fr Alexandre LETREN

      J’avais bien compris et je maintiens que ce n’est pas de la censure

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