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Un Commentaire

Brigitte Fossey: « De l’imagination, la télévision en a beaucoup »

Brigitte Fossey: « De l’imagination, la télévision en a beaucoup »
Alexandre LETREN

Les 26 août et 2 septembre prochain, France 3 proposera sa nouvelle fiction, sa grande saga de la rentrée, Jusqu’au dernier. La série est portée par un casting 3 étoiles dont Valérie Karsenti, Flore Bonaventura, Marie-Christine Barraud, Lionnel Astier et Brigitte Fossey. La comédienne, révélée dès son plus jeune âge dans le sublime Jeux interdits, devenue depuis une figure incontournable du cinéma, du théâtre, et de la télévision (Le château des oliviers, Les gens de Mogador), campe ici le rôle de la matriarche de cette famille endeuillée. Nous avons pu la rencontrer et nous entretenir longuement avec elle sur son rôle dans la série ainsi que sur son rapport à son métier. 

Ce dimanche-là, FRED LATOUR s’apprête à fêter son anniversaire en famille avec les trois femmes de sa vie : sa mère HELENE, 65 ans. KARINE, son épouse, 45 ans. Leur fille SYBILLE, 20 ans. Il est stressé par un gros contrat qu’il doit décrocher au Japon et par la maladie de CHARLES TEYSSON, fondateur du groupe TEYSSON, suppléé depuis quelques temps par sa femme NADEGE TEYSSON. En vérité Charles a été plus qu’un patron, c’est un véritable père spirituel qui lui a communiqué sa passion. Il souhaite en faire son successeur malgré l’opposition de certains actionnaires. Mais pour le moment, la famille est réunie afin de célébrer l’anniversaire de Fred. Alors que Karine l’appelle pour qu’il descende les rejoindre, une tuile tombe du toit, suivie du corps de Fred qui traverse la verrière du salon et s’écrase lourdement au sol ! La maison est déchirée par les hurlements de la mère, de l’épouse, de la fille… Tout en faisant face à ce drame, elles vont devoir s’unir pour comprendre comment et pourquoi Fred Latour est mort. Elles devront s’attaquer notamment au secret qui entoure depuis 30 ans la mort d’ALAIN LATOUR, le père de Fred, alors Maire de Marseille.

jusqu'au dernier

« Jusqu’au dernier c’est un peu comme si on avait 6 histoires policières car à chaque épisode, nous raconte Brigitte Fossey. une nouvelle intrigue se rajoute à l’intrigue initiale. Le tout étant rondement mené rendant chaque épisode, chaque histoire intéressante en soi. Un peu à la manière des séries américaines. François Velle, le réalisateur de la série, a d’ailleurs beaucoup travaillé en Amérique sur des séries (comme sur Bones ndlr) et il a construit la série comme ces séries, où chaque épisode a un début, un milieu et une fin tout en donnant envie de voir la suite. Il a su à la fois ménager l’analyse profonde de la situation, de l’intrigue policière, tout en dirigeant les acteurs comme on le fait au cinéma c’est-à-dire très en profondeur.

Dans la série, Hélène dirige sa famille et tente de percer le secret entourant la mort de son fils, mais aussi de son mari, mort 30 ans plus tôt. Un personnage fort et intéressant à jouer: « C’est une femme centrée sur le monde dans lequel elle vit, elle est dans le concret, de part son métier de pédopsychiatre et de chef de service. C’est une femme qui excelle dans son métier. Si on ajoute à ça qu’elle a eu un contact direct avec le milieu politique par l’intermédiaire de son défunt mari, ancien Maire de Marseille, on peut dire d’elle que c’est une femme qui connaît le monde.
Elle a un vécu qui se situe à plusieurs niveaux et c’est donc un personnage complexe. C’est aussi une femme à la fois courageuse et très secrète, qui a une faille dans sa vie, une faille qui est son passé. Quand son mari a été tué au cours d’une partie de chasse, elle n’a pas eu le courage de faire une enquête. Mais là, en perdant son fils, elle devient très audacieuse et fonce car elle n’a plus rien à perdre si elle veut sauver sa petite-fille et sa belle-fille
. »

Avec cette série, c’est une occasion pour Brigitte Fossey de partager l’affiche avec deux autres comédiennes talentueuses, Valérie Karsenti et Flore Bonaventura: « Nous étions très contentes de travailler ensemble. J’ai fait leur connaissance le jour des essais et il y a eu entre nous 3 une très belle relation, très forte, à la fois professionnelle et personnelle. Je n’ai donc pas pu résister à l’appel de cette histoire à la fois très forte et très moderne. »
La comédienne retrouve aussi François Velle qu’elle avait connu sur Le Château des Oliviers où il officiait alors comme auteur, alors qu’il réalise ici la série: « Comme vous l’avez dit, je connaissais le scénariste mais je n’avais fait mon métier avec le réalisateur qu’il est.
La première fois que l’on a parlé de la série ensemble, il m’a dit de ne jamais oublier que personne n’est tout blanc ou tout noir et que ce qui l’intéresse précisément c’est de montrer ce double visage des gens. Et justement, quand je fais mon métier, ce sont les contradictions d’un rôle qui me passionne. Et François a remarquablement bien dirigé tout ça. »

Sans être trop présente à la télévision, Brigitte Fossey entretient tout de même avec elle une relation particulière depuis longtemps déjà. La télévision comme espace de liberté pour elle et comme source de rôles différents? « On m’a toujours offert des rôles passionnants à la télévision. Mais j’ai toujours pris soin de choisir. C’est ce qui explique que je n’y sois pas régulière car je ne joue que des rôles qui me semblent vraiment intéressants. 

caillauxCe qui est intéressant à la télévision c’est d’y jouer des rôles forts, dynamiques, actifs et qui font rebondir l’action. C’était le cas dans Les gens de Mogador avec Marie-France Pisier et Jean-Claude Drouot, dans Le Château des oliviers ou dans L’affaire Caillaux où je jouais le rôle de Madame Caillaux qui tue le directeur du Figaro. J’ai beaucoup aimé jouer ça. De l’imagination, la télévision en a beaucoup et c’est un lieu formidable pour traiter dans le détail un personnage« .
Au risque d’être cataloguée et regardée « de travers » par les gens du métier pour qui la télévision n’a pas toujours bonne presse? On se souvient qu’avec d’autres femmes comme Mireille Darc ou Anny Duperey, Brigitte Fossey a été une des premières à franchir le cap et venir à la télévision:
mogador« Vous savez j’ai toujours fait de la télévision. J’ai commencé à en faire dès 1969 après avoir fait Le Grand Meaulnes au cinéma et après avoir déjà joué au théâtre. J’ai toujours eu un plan de carrière très simple: ne faire que ce qui me passionne. Et quand j’ai lu le scénario de Les gens de Mogador, j’ai accepté sans hésiter. Et tous mes amis cinéphiles m’ont dit que j’étais folle de faire de la télé, mais ça ne m’a pas empêché par la suite de travailler avec Truffaut ou Sautet. Je suis convaincue que ce qui importe ce n’est pas le support mais la qualité d’un projet et la passion que l’on éprouve à le faire. En général, si on a de la passion pour un projet, c’est que c’est bien. Il ne faut pas accepter un projet avec tiédeur. J’essaie d’être toujours sincère et de travailler avec des gens que j’aime. C’est aussi le cas dans Jusqu’au dernier. Mais finalement, je ne suis pas une grande habituée de la télévision, j’ai juste eu la chance de faire quelques projets qui ont eu beaucoup de succès, même si je ne les ai pas choisis pour ça car on ne sait finalement jamais à l’avance si un projet va connaître ou pas le succès. Je ne suis donc pas une comédienne de télévision, ou de cinéma, mais tout simplement une comédienne qui travaille à l’occasion sur tel ou tel support. Mais toujours à l’occasion de la passion. J’aime beaucoup la télévision, on y voit des choses vraiment très belles et de grands producteurs y travaillent comme Nicolas Traube. C’est vraiment un lieu très agréable. »

Crédits Jusqu’au dernier© F.Lefebvre/France 3

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