Chronique d’un retour-Heroes Reborns: Dark Matters
Un des événements de cette rentrée 2015 est le retour sur NBC de la série Heroes, dans une histoire qui se situe clairement dans la continuité de la série originale, Heroes, dont cette nouvelle itération reprend l’univers et certains personnages. A grand renfort de communication promotionnelle, posters pour chaque personnages, trailers, panel au Comic Con à San Diego, mais aussi application smartphone, rien n’est laissé au hasard pour assurer le succès de cette nouvelle mouture du show. Dans cette stratégie, une mini-série de 6 épisodes de 6 minutes – Heroes Reborn: Dark Matters -, diffusée sur le site NBC, mais aussi YouTube et Hulu, depuis le 10 Août dernier, fait le lien entre la série initiale et cette nouvelle mouture.
The boys are back in town
Petit rappel : Heroes est une série créée et showrunnée par Tim Kring, et diffusée sur NBC de 2006 à 2010. Celle-ci raconte initialement l’histoire de personnages qui découvrent qu’ils ont des pouvoirs, et dévoile un monde dans lequel s’affrontent des super-forces. Au fil des 4 saisons que dura la série, l’intrigue s’est plutôt délitée, mais les personnages centraux, eux, on gardé l’amour du public. Il faut aussi dire qu’il y a 5 ans, une série de ce type était assez novatrice, d’autant que le ton initial du show était plus proche du film “Incassable” (M. Night Shyamalan – 2000), que des désormais habituelles Marvelleries ou DCeries.
Dès la saison 2 on sent la principale faiblesse de la série : l’histoire. En effet, si Kring a su mettre en scène des personnages tres réussis, Hiro Nakamura (Masi Oka) en tête, il a eu toute les difficultés du monde à proposer une intrigue digne de ce nom dans laquelle faire évoluer ses personnages.
5 ans après et quelques films et séries super-héroiques plus tard, il y a fort à parier que NBC fait un calcul (assez intelligent au demeurant) : ABC dispose des licence Marvel, et les partage avec Netflix. La CW et CBS, eux, ont DC. Les deux majors du comics, et leur catalogue de super personnages, est donc squatté par 3 networks (sur 5). NBC a dès lors besoin de surfer sur la vague, mais ne dispose pas d’une licence majeure pour le faire. les Heroes viennent donc à la rescousse. Fort d’un capital sympathie assez fort auprès d’un public de niche, programmé pour 13 épisodes seulement, ce qui, mécaniquement resserrera l’intrigue et évitera les écueils de la précédente mouture, le Network dispose donc de sa franchise super héroïque, originale, mais en même temps déjà connue du public, ou tout au moins d’un certain public. Il n’en faut pas plus pour lancer la machine.
Déjà évoquée en introduction de cet article, la communication promotionnelle autours de la série a été très agressive mais aussi très orienté vers le public cible, la niche au cœur des amateurs de Heroes. Un public qui s’informe, se connecte, et pour qui ce spectacle ne se déroule pas que dans les épisodes diffusés sur la chaîne, mais aussi dans des app, sur des sites, dans des jeux vidéos ou encore au travers de web séries, comme c’est le cas pour Heroes Reborn: Dark Matters (HR:DM).
American Mourning
Donc quelle est cette chose que HR:DM ? En 36 minutes, tout l’enjeu de cette websérie est à la fois de raconter une histoire de personnage, mais également de faire le lien entre la fin de la série originale et le monde dans lequel se déroulera Heroes Reborn. Ecrite par Zach Craley, compagnon de longue date de Kring, étant déjà dans la production de Heroes (l’originale, ou plutot, l’initiale), l’opus met en scène Pheobe et Quentin Frady, demi-frere et soeur. Il est normal, elle est une “Evo”, entendez par là une personne disposant de pouvoirs.
Au fil des 6 épisodes, on découvrira à la fois l’évolution d’un monde dans lequel les personnes avec des pouvoirs sont une réalité, et ce, depuis la vidéo de Claire Bennett (Hayden Pannetiere), dans lequel Mohinder Suresh (Sendhill Ramamurthy) est considéré comme un dangereux terroriste, et un mystérieux personnage, le Hero Truther, mène une rebellion. Dans ce cadre la société s’adapte, et fiche les Evos qui doivent faire face à une discrimination génétique, à la peur et le rejet.
Tourné sous la forme du “found footage” (entendez par là : une forme proche du documentaire qui est censé être la somme des images prises dans la narration elle-même), on ne peut s’empêcher de penser au film Chronicle de Josh Trank, qui utilisait le même procédé pour raconter une histoire similaire. Cette webserie remplit plusieurs objectifs : Faire la promotion de la série Heroes Reborn, un mois et demi avant la diffusion du premier épisode : Fait. Introduire un personnage, Quentin Frady (Henry Zebrowski), et ses motivation, sachant que celui-ci fait partie du cast principal de la série principale : Fait. Expliquer comment le monde a évolué depuis que nous avons quitté nos heroes il y a 5 ans : Fait. Inscrire le show dans une modernité que l’on pourrait presque qualifier de post-comics : Plutôt pas mal fait.
Certes les thèmes abordés ne sont pas révolutionnaires, et, petit défaut des séries Kring, même à l’échelle de 36 minutes il y a quelques temps morts. Néanmoins, la web série est une réelle introduction à la série, et l’on ne saurait que trop conseiller aux amateurs de Heroes d’y jeter un coup d’oeil avant la diffusion du pilote de Heroes Reborn le 24 septembre prochain sur NBC.
Crédits: NBC
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