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3 Commentaires

Cult: Guilty pleasure ou « série culte » ratée?

Alexandre LETREN

La review

LA SERIE
4
LE CASTING
4
LE SCENARIO
5
PLAISIR RESSENTI
6
4.8

FOUILLIE

Mieux travaillée, la série a un vrai potentiel...Malheureusement, elle se perd en chemin malgré une vraie originalité du scénario

C’est avec ces mots, annonçant le retour de Cult l’été sur la CW que son créateur Rockne S. O’Bannon décrit les derniers épisodes de la série. Lorsque la série avait été annulée par la chaîne, il l’avait déploré, annonçant qu’il avait prévu quelque chose d’énorme pour la fin de la saison.
Maintenant que la série est terminée, que penser réellement de cette série si raillée et qui n’a jamais rencontré son public? Aurait-elle vraiment pu devenir « culte »?

Le journaliste d’investigation Jeff Sefton enquête sur la disparition de son frère, Nate. Obsédé par une série télévisée intitulée « Cult », ce dernier se sentait menacé depuis peu. Un pressentiment que ne prenait pas au sérieux Jeff, jusqu’à maintenant. Avec l’aide de Skye, une assistante de production du show de plus en plus suspicieuse quant aux intentions de Billy Grimm, le leader de « Cult », il met à jour les secrets et les zones d’ombre de cet univers entre fiction et réalité…

Sur la papier, la série télé Cult est des plus intéressantes. La mise en abîme de la télévision contient tellement d’éléments que le sujet paraît sans fin et il n’a d’ailleurs pas si souvent que ça été abordé (Darren Star l’avait fait dans Grosse Pointe). Et en effet, dès le début, tout semble fait pour perdre le spectateur. Ainsi, si la série que l’on suit s’appelle Cult, c’est aussi le cas de « la série dans la série », elle même aussi diffusée sur la chaîne CW. Et pour compliquer le tout, cette « deuxième » série est créée par un scénariste, Steven Rae, également crédité au générique de « notre » série. Dès lors, la frontière devient floue et le but atteint. Comme l’explique Rockne S. O’Bannon (créateur de la série, Comic Con 2012), « le but est que le spectateur ne sache pas ce qui est vrai dans le show« . Et le spectateur se retrouve vite perdu. Peut-être trop d’ailleurs. Les informations s’enchaînent à un rythme effréné dans les premiers épisodes et l’on se retrouve assez vite largué.
Autre point sombre, et pas des moindres. La série « B » (série dans la série, différente de série « A », la série globale que l’on suit ndlr) entraîne un véritable culte de la part de ses fans. Les plus extrémistes sont d’ailleurs prêt à tout comme on le voit très bien. Sauf que, en étant totalement honnête, on est vraiment en droit de se demander ce que ces fans trouvent à la série, tant elle paraît commune, banale, insipide. Or, pour comprendre les enjeux qui se trament, on devrait avoir deux séries « cultes » en une et c’est loin d’être le cas. Kevin Williamson avait beaucoup mieux réussi sa mise en abîme avec Stab, film dans le film, dérivé de Scream. Certes, cela était plus facile pour lui, Williamson n’introduit Stab que dans Scream 2 et il bénéficie donc du recul médiatique du premier Scream. Ici, il aurait fallu que O’Bannon fasse avant tout diffusion « une série culte », donc savoir comment faire une telle série. Or, il n’y a qu’un seul élément qui permet de transformer une série en série culte: le temps!

Cult 1

Pourquoi le public n’est pas venu?

Quand le public déserte une série, on peut facilement l’expliquer par le fait que la série ne plaît pas et/ou n’est pas bonne. Quand il ne vient même pas (Cult a réuni pour son lancement moins de 1 million de téléspectateurs pour son lancement), c’est que quelque chose dans l’histoire ne l’attire pas. Certainement déjà la proximité avec une autre série, de la Fox cette fois-ci, The following où le mot anglais « cult » se retrouve dans les deux séries, aux thématiques parfois très proches.
Ensuite, et on en a parlé, une histoire très complexe sur le papier et qui est très loin de se simplifier quand on se plonge dedans. Si on ajoute que la série n’est pas très bien servie niveau casting pour la porter, on comprend que le public ait plus qu’hésité. Et c’est dommage car même avec un si petit démarrage, cela aurait vraiment pu être très intéressant de voir la série remonter et créer un phénomène autour d’elle. Mais il n’en sera rien.

cult 2

…mais si on s’accroche, qu’est ce que ça vaut?

Qu’on se le dise, Cult n’est pas un chef d’oeuvre au début et n’en devient pas un à la fin. Mais pour autant, je me suis laissé prendre par cette série qui demeure un parfait guilty pleasure et beaucoup moins désagréable qu’il n’y paraît et que l’on a pu le dire. Passé les 4 premiers épisodes où l’on joue un peu trop avec nos nerfs, la mythologie de la série s’enclenche petit à petit.
En premier lieu, la série offre des réponses. C’est bête à dire mais c’est important dans ce type d’ « hyper feuilleton ». Et c’est lorsqu’on se débarrasse de toute possibilité d’évolution trop fantastique de la série pour évoluer vers le thème de la secte que la série devient « intéressante ». Ainsi, on découvre l’existence d’une vraie secte dans la demeure de Moon Hill qui aurait servi d’inspiration à la secte de Billy Grimm pour que l’on se mette à se poser des questions. Est ce que l’ancien gourou de la secte ne se serait pas recyclé en scénariste de télévision et recrutant, grâce à sa série, des adeptes parmi ses spectateurs les plus fragiles? Que recherchent réellement les « true believers »? Y-a-t-il dans la série Cult des indices cachés qui permettent de recruter des novices prêts à tout pour un nouveau gourou?
A un moment, on sent frémir un vrai discours sur la télévision, son rapport avec les gens, les liens qu’elle tisse avec eux, et aujourd’hui, entre les spectateurs/ la télé/ les réseaux sociaux, la télévision et le culte que l’on voue à certains acteurs/ certaines séries, qui nous transformeraient en adeptes d’un nouveau type de secte… Malheureusement, la série n’ira pas jusque là et changera en fin de saison son fusil d’épaule pour partir dans une direction que l’on devine beaucoup « mythologique » en introduisant dans l’ultime épisode un nouveau groupe, le « Groupe Erasmus » dont les motivations nous resteront inconnues.

Cult

Reste un dernier épisode plutôt sympa sur certains aspects. D’abord le season finale de la série « A » correspond au season finale de la série « B ». Cliffhanger dans les deux cas et surtout, la limite entre les deux séries qui semblent se briser définitivement. Ainsi, pour terminer sa saison, Steven Rae propose d’offrir à son public une scène supplémentaire qui se situe juste après l’ultime cliffhanger. Cette scène sera (et le procédé est d’ailleurs plutôt malin, à expérimenter en vrai) jouée en live sur le web. Mais dans la toute dernière scène, le comédien qui joue Billy Grimm (campé par Robert Knepper, condamné à jouer éternellement des personnages proches de T-Bag) est réellement, en direct, devant tout le monde. On ne saura malheureusement pas ce qui lui est arrivé et c’est au final dommage. En effet, sans devenir « culte », Cult est un très bon divertissement qui se laisse très bien regarder et qui vous embarque dans son délire (à condition de n’être pas trop regardant, mais l’été on est beaucoup plus cool).

Un autre mystère reste pour l’instant sans réponse. De mystérieux scènes/ textes apparaissent furtivement entre la dernière image du générique et la première scène de la série. Que cachent ces éléments cachés? Peut-être existera-t-il dans la vraie de « vrais croyants » pour tenter des les déchiffrer et ainsi découvrir, comme dans la série, un univers caché dans Cult

Crédits: © Warner Bros. Television
Redécouvrez notre émission sur la série ici

  • http://seriesverseofknight.hautetfort.com/ KNIGHT

    Ben moi, personnellement, je trouve que le thème n’est pas intéressant forcément. Et j’ai pas besoin d’une série qui m’apprendrait le fanatisme de certains fans qui idôlatrent une série, on le voit bien sur Twitter avec The Vampire Diaries, par exemple. Donc la série ne nous apprend rien de ce point de vue.
    Et quand on écrit une série où le spectateur ne comprend rien et est perdu, il faut pas s’étonner ensuite que la série ne soit pas regardée.

    Et Rockne S. O’Bannon est très surestimé. Ce n’est pas parce qu’il a créé Farscape, qui entre nous n’a cessé de s’améliorer après qu’il soit parti, qu’il est génial.

    Et les séries hyper-feuilletonnantes, à part pour les chaînes du cable, c’est mort désormais.

  • http://www.misericable.org xdarkevil

    Bon article, mais attention, faites quelques relectures avant de publier, il reste quelques coquilles… ex :  » En effet, sans devenu « culte », » => sans devenir ;)

    Juste pour rappel/info, Rockne S. O’Bannon est à l’origine d’une série culte en son temps : Farscape.

    • http://twitter.com/alexandreletren Alexandre LETREN

      Il bosse aujourd’hui sur Defiance aussi