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Dix Pour Cent: 100% réussie (1/2)

Dix Pour Cent: 100% réussie (1/2)
Alexandre LETREN

Ils sont rares ces moments où, sitôt sorti de projection, on n’a qu’une envie c’est de partager avec d’autres ce qu’on a ressenti de bien en face d’une fiction. Cela arrive mais trop peu souvent. C’est le cas aujourd’hui.
Retour en arrière. Il y a un an, au Festival de la fiction télé de la Rochelle, on découvrait la série Chefs. Une série sur laquelle on misait peu, tant on ne s’avait qu’attendre d’intrigues au sein d’une brigade de cuisine. 6 épisodes plus tard, c’est plié, la série est réussie. Un an plus tard, même sentiment avant de découvrir Dix Pour Cent. En quoi le quotidien d’une boîte d’agents artistiques peut m’intéresser? Qu’est ce que je peux en attendre? Rien au départ, mais après avoir découvert les deux premiers épisodes, force est de constater que France 2 tient entre ses mains une pépite qui réussie à faire fonctionner ensemble des éléments jusque là impossible à faire fonctionner…En tout cas chez nous.
Explication en 5 points sur les raisons de l’enthousiasme pour cette nouvelle série.

Mathias, Andréa, Gabriel et Arlette sont les piliers de la prestigieuse agence de comédiens ASK sous l’autorité de son fondateur Samuel Kerr. La mort soudaine de ce dernier fait vaciller l’équilibre fragile qui règne dans l’agence. Vont-ils parvenir à sauver leur agence?

  • Une écriture ciselée et maîtrisée. Fanny Herrero et sa team d’auteurs ont maîtrisé de bout en bout de ces deux premiers épisodes la conjugaison parfois difficile entre « le cas de l’épisode » (ici la guest à s’occuper) et les histoires des personnages récurrents. Mon confrère et ami Alain Carrazé a fait un rapprochement très juste en comparant cette série à La loi de Los Angeles où de la même façon la vie du cabinet d’avocats se mêlait habilement aux histoires juridiques de la semaine. Mais on pourrait rapprocher Dix Pour Cent de tout autre série ambitionnant de raconter un univers professionnel. Et l’idée, certes déjà utilisée à maintes reprises, de créer le personnage de Camille comme porte d’entrée dans ce milieu que l’on ne connaît pas, permet à la série d’éviter de s’auto-centrer ce qui perdrait le spectateur.
  • Un casting réussi. Dans une série chorale, le casting est, avec la gestion de l’histoire, une donnée primordiale. Il faut d’abord que chacun des acteurs choisis joue son rôle correctement mais aussi que l’alchimie avec les autres se produisent. Deux facteurs ici pleinement remplis. Bien sûr Camille Cottin (Connasse) semble devoir l’emporter, tout du moins d’un point de vue médiatique. Mais ce serait une grave erreur de négliger non seulement les 3 autres membres de l’équipe (Thibault de Montalembert, Grégory Montel et Liliane Rovère), mais aussi les autres comédiens de l’agence, comme Fanny Sydney (Hard) ou encore Stéfi Selma (Sofia, la standardiste). Dans le cas de cette dernière, bien que personnage très secondaire, on sent que les auteurs ont tout de même pris de soigner ses répliques comme pour n’importe quel autre personnage. Un peu comme le soin apporté aux infirmières ou à Jerry dans Urgences. Il n’y paraît pas mais c’est un détail très important pour juger de la qualité d’écriture d’une série. Mention spéciale pour l’excellent Nicolas Maury, poil à gratter de l’agence…On adore déjà!!!
  • De vrais guests. Souvent dans les séries, les guests servent de faire-valoir, juste présents pour en mettre plein la vue. Dans Dix Pour Cent, non seulement les guests sont prestigieux, mais ils sont aussi réellement intégrés dans l’intrigue de chaque épisode. Avec une belle dose de second degré, ils sont un atout non négligeable à la série (le face à face Line Renaud-Françoise Fabian dans le second est savoureux). Mieux, ils n’écrasent jamais les récurrents de la série (preuve supplémentaire s’il le fallait de leur grande qualité de jeu).
  • Des dialogues jouissifs. Les grandes comédies populaires, celles qui restent, que l’on parle de cinéma ou de télé, sont celles dotées de grands et bons dialogues. Des dialogues qui font mouches. Qui restent. Que l’on ressort. Bref des dialogues que l’on n’utilise que trop peu souvent en télé mais qui sont ici tour à tour drôles, cyniques, incisifs.
  • Une envie viscérale de voir la suite. On n’a pour l’instant vu que les deux premiers épisodes mais ils sont tellement maîtrisés qu’il est impossible de ne pas se précipiter vers les 4 autres.
    En bon premier épisode, celui de Dix pour cent a été soigné et pose les bases de la série en nous montrant qu’elle en a sous le pied. Mêlant habilement trames bouclées et feuilletonnant, la série pose donc les jalons d’une intrigue qui va nous dire en haleine durant toute la saison.

Dix pour cent

Nous avons délibérément choisi de couper en deux cette critique que nous reprendrons à l’issu du visionnage de l’intégralité de la série. Mais n’en doutez pas, Dix Pour Cent est sans aucun doute l’une des meilleures séries que France 2 ait proposé depuis longtemps. Si la qualité se maintient, on tient une future grande série populaire de qualité. Car malgré son sujet, elle ne va jamais dans la « private joke » pour les gens du métier mais reste tout le temps faite pour un grand public. Une preuve supplémentaire de l’intelligence de l’écriture.

Une série créée par Fanny Herrero et écrite par Fanny Herrero, Quoc Dang Tran, Sabrina B.Karine, Camille Chamoux, Eliane Montane, Anaïs Carpita, Cécile Ducrocq, Benjamin Dupas, et Nicolas Mercier)

Crédits: © Christophe Brachet

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