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Platane saison 2: « Revenir à l’essentiel, à la comédie »

Alexandre LETREN

C’est en septembre prochain que Canal+ va diffuser la saison 2 de sa série Platane. Après une saison 1 qui avait déçu en terme d’audiences et de retours du public, la série repart sur de nouvelles bases pour tenter de séduire le public. Vous retrouverez bientôt un dossier complet sur cette saison (la série vient d’être présentée à la presse) mais auparavant, c’est son créateur Eric Judor que l’on retrouve et qui nous parle des changements à venir pour cette saison ainsi que de ses regrets sur la saison 1.

PLATANE 2

Season One: Eric, vous êtes content de cette nouvelle saison? Vous en êtes fier?

Eric Judor: Le problème c’est que je suis souvent fier de ce que je fais (rires), c’est ça aussi le problème parfois. Mais là plus sérieusement, sur cette nouvelle saison, je le suis particulièrement oui.

Season One: Cette nouvelle saison est donc très différente de la saison 1?

E.J: On a murit d’un niveau sur cette saison. La saison 1 correspondait à la création d’un univers. Il fallait créer des codes, des repères, autant dans les enjeux que dans l’écriture et la mise en scène. En saison 2 c’était différent. Il y a eu des évidences. On ne perdait plus de temps à faire des cadres pour faire bien par exemple. Non on allait à l’essentiel, à la comédie, à comment faire rire. Bien sûr, vous trouverez toujours des effets un peu pompeux mais ils nous plaisent vraiment, ils racontent vraiment quelque chose. En saison 1, j’étais peut-être aussi à la recherche d’un certain adoubement du métier en matière de réalisation.

Season One: Est-ce que vous diriez que vous avez beaucoup plus en confiance en vous aujourd’hui?

E.J: J’ai une confiance absolue en moi (rires). Non plus sérieusement, j’ai en fait la chance de co-réaliser cette saison avec un type formidable (Denis Imbert) avec qui on travaille vraiment en totale collaboration. On ne s’est pas attribué de places précises, c’est fluctuant. Il n’y a pas de problèmes d’égo entre nous. Mais j’ai beaucoup de respect pour lui car je peux parfois être assez « cannibale » dans mon travail¨. Il m’arrive quand j’ai des certitudes sur un sujet de n’en faire qu’à ma tête, d’étouffer tout le monde et de foncer. On a trouvé comme une danse à deux, un vrai équilibre entre nous.

Season One: Ramzy est plus présent sur cette nouvelle saison. Comment ça s’est passé entre vous?

E.J: Ramzy c’est comme une diva maghrébine (rires). Plus sérieusement, Ramzy est un incroyable comédien, doté d’une présence incroyable et d’un grand charisme. Et tourner ces scènes de la série où l’on remonte sur scène ensemble fut une expérience incroyable, comme une complicité retrouvée. Ca nous a aussi permis de revoir les gens rire, ce qui nous avait manqué quand on faisait du cinéma. Et ça nous a vraiment donné envie cette séquence où on est sur scène, l’envie d’en refaire réellement.
Une partie de cette séquence que vous verrez dans la série était improvisée mais globalement on savait où on allait.

Platane 2

Season One: L’une des forces de la série c’est le fait que les guests incroyables que l’on voit dans la série ont vraiment des choses à jouer, à défendre…

E.J: Oui c’est vrai. Et ils savent totalement où ils mettent les pieds. Ils arrivent donc avec une énergie incroyable. L’épisode avec Jean Dujardin est juste complètement dingue. Il s’est totalement donné dans son rôle. Franchement il le mérite son Oscar…bon en même temps ce n’est pas à moi de décider (rires). En étant honnête aussi, je peux dire que je les pousse assez loin aussi. J’aime bien les bousculer.

Season One: La saison 2 revient à un humour plus populaire, plus accessible. C’est difficile de conserver ce qui faisait le sel de la saison 1?

E.J: Je pense que le fait que la saison 2 soit plus accessible tient surtout aux thèmes abordés. La saison 1 portait sur mon métier, sur les coulisses du cinéma. On a exclut beaucoup de gens avec ces thèmes, avec des blagues qui faisaient surtout rire les gens de ce milieu mais pas toujours  celles et ceux qui nous regardaient. Avec la saison 2, on a surtout cherché à se renouveler, à monter d’un cran encore et on a choisit d’aborder des thèmes plus universels comme la famille. Mais vous verrez qu’il y des moments où on va beaucoup plus loin qu’en saison 1 malgré ces changements.

Season One: Vous pensez que la saison 1 ne correspondait pas à ce que les gens attendaient de vous?

E.J: Je ne fais jamais en fonction de ce que les gens attendent de moi. Quand on a terminé la saison 1 de Platane, j’étais persuadé que ça allait faire un carton. J’étais persuadé à l’époque que ce que je faisais était grand public. Et en fait pas du tout. La saison 1 est un peu devenue une série « bobo », pour le petit milieu parisien et moins pour celles et ceux qui la suivaient. Je pensais qu’avec l’explosion d’internet, tout le monde avait les références dont je me suis servi en saison 1. Et du coup, je n’ai pas compris le semi succès de la série. Pour cette saison, nous n’avons pas choisi le thème de la famille en essayant d’aller retrouver ce grand public mais en se demandant comment surprendre avec cette saison 2.

Season One: Est-ce que vous avez eu des refus de « guests »?

E.J: (insistant bien sur leur nom) Vanessa Paradis, Diane Kruger, Louis Garrel. Voilà c’est dit (rires). Et j’ai faillit avoir Sharon Stone. Mais en saison 2, c’est le contraire, ils ont dit oui tout de suite. Même si on peut dire que l’on a eu chaud car on s’y prenait un peu à l’envers. On écrivait d’abord l’épisode et après on appelait les  personnes auxquelles on pensait. Heureusement pour nous, ils ont dit oui.

Season One: Au niveau du budget, on a vraiment l’impression que vous en avez eu plus sur cette saison 2?

E.J: Détrompez vous on a eu exactement le même. C’est au moment de la réalisation que cela s’est joué. On a simplifié les cadres, ils bougent moins donc cela fait moins caméra à l’épaule. Et on a fait un gros effort à l’étalonnage où j’ai rendu l’image moins « grise ». Et donc en y ajoutant plus couleurs, ça donne d’un coup l’impression d’avoir plus de moyens.

Photo: Tibo & Anouchka / 4 Mecs en Baskets / Canal+
Platane saison 2: © Ilario Magali / Carlotta Saracco / Jeff Lanet / Pralong / Charlot / Canal+