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4 Commentaires

FranceKbek: Un voyage en absurdie

FranceKbek: Un voyage en absurdie
Alexandre LETREN

La review

LA SAISON
5.5
LE SCENARIO
6
LE CASTING
6.5
6

VRAI PARI

FranceKbek est une vrai audace dans un PAF encore trop frileux. La série doit encore se chercher un peu, améliorer certains points mais avec ces gens de talent, il n'y a pas de raison qu'elle n'y arrive pas

C’est la toute dernière production OCS de la saison et ce n’est pas la moins attendue de toutes. FranceKbek fait parler d’elle depuis plusieurs mois déjà, notamment grâce à son pilote audacieux disponible sur My Major Company. Portée par des scénaristes aguerris et un casting solide, la série a toutes les cartes en main pour devenir le nouveau hit de la chaîne. Mais au final, la série a t-elle réellement rempli son contrat?

Audrey est une jeune femme moderne qui semble réussir tout ce qu’elle entreprend: une collocation dans un appart de rêve, un boulot idéal, un patron prêt à lui donner une place de numéro 2…Tout paraît lui sourire.
Derrière les apparences, la réalité est pourtant moins rose: sa colocataire est une hystérique qui tire à l’arbalète, son boulot un nid de vipères où règne son patron, un sadique aveuglé par sa haine du Québec. Or Audrey est une québécoise pur jus, élevée à Saint Jacques du Cap Tournant qui pensait avoir réussi à cacher sa véritable identité jusqu’à l’arrivée impromptue de Mélanie, son amie d’enfance...

Tout d’abord, il convient de préciser une chose avant de rentrer dans le détail: FranceKbek est un vrai OVNI sériel et télévisuel. Quelque chose comme on voit rarement à la télévision et chez nous, je ne vous en parle même pas. Plus que n’importe quelle autre série de OCS, FranceKbek réveillera chez certains un profond amour pour la série, pour d’autres un profond rejet, tant la série est étrange, différente et innovante, mais aussi totalement barrée.

Bon faites gaffe à ce qu'il va dire sur FranceKbek!!

Bon faites gaffe à ce qu’il va dire sur FranceKbek!!

Le générique de FranceKbek est je trouve assez représentatif de ce qu’est la série. Plutôt très classique dans sa première partie avec la voix off expliquant le concept de la série, le mélange rapide de toutes sortes d’images dans sa seconde partie renvoie bien à ce grand mélange d’idées que contient la série. La question est: n’y a-t-il finalement pas trop d’idées? Un peu finalement comme si dans un pool de scénaristes, il n’y avait personne pour prendre la décision finale et que toutes les idées invoquées se retrouvaient automatiquement à l’écran. C’est ce qu’on a dans FranceKbek: un mélange d’idées, tantôt bonnes, tantôt moins bonnes. C’est ce mélange qui m’a rendu un poil sceptique à la sortie de la projection des premiers épisodes de la série. Comme assommé par tout ce que je venais de voir (l’enchaînement d’épisodes ne se suivant pas n’aide assurément pas). Et puis vient le visionnage du reste de la saison et cette confusion persiste: l’impression d’être en face d’une série apportant une vraie bouffée d’air à notre paysage sériel se confond avec le sentiment de voir des blagues vraiment limites, comme échappé d’un mauvais film des frères Zucher (et pourtant, j’aime la saga des Y-a-t-il un pilote…) et une histoire pas toujours très étoffée.

La série souffre d’une structure narrative où les gags s’enchaînent un peu trop, au détriment de l’histoire elle-même. Quand on a 24 épisodes comme aux Etats-Unis, on peut se permettre des épisodes de digression mais avec seulement 10, il faut avancer dans l’intrigue (un mélange qu’a bien réussi Lazy Company où ses épisodes spéciaux s’inscrivent totalement dans l’intrigue globale). Ou alors arrive ce qui arrive ici: on se retrouve au 10ème épisode avec seulement le fil rouge qui démarre…et se conclut. Et c’est vraiment dommage car pour le coup, les éléments avancés sont vraiment sympas et donnent à voir une histoire qui aurait pu être véritablement intéressante. Entre temps, le meilleure (comme la parodie des Experts, la soirée en boîte ou l’arrivée d’un nouveau super vendeur) côtoie le vraiment moins bons, voir le très lourd (comme l’épisode où Audrey doit virer un des collaborateurs de sa boîte). Et l’intrigue des terroristes québécois…on aurait vraiment pu s’en passer, ça n’apporte vraiment rien à l’histoire.

mélanie auderyAu rayon des points positifs, on trouve le casting féminin: Marie-Eve Perron et Lily Thibeault sont tout simplement excellentes, drôles, touchantes et intelligentes dans leur jeu.
De même, on trouve vraiment de très bonnes trouvailles du côté de la réalisation de la série, même si cette dernière gagnerait grandement de temps en temps à « se calmer » un peu. Mais le côté « absurde » de la série se retrouve totalement incarnée dans cette improbable idée qu’est le chien Capone, bulldog marocain issu d’une des plus grandes familles mafieuses de Casablanca (dont la voix est assurée par Jonathan Cohen lui même). On tient là une bonne idée car ses dialogues sont vraiment bons, on peut sans aucun doute les pousser encore plus loin mais ce personnage ne doit pas disparaître dans la suite de la série, ce serait vraiment dommage.

astierEn revanche, je ne suis pas du tout convaincu par ce nous propose Simon Astier dans cette série. Je sais, je m’expose à être lapidé en place publique pour dire ça mais c’est un fait, un ressenti. Son personnage est beaucoup trop caricatural à mon goût, manquant de nuances, d’épaisseur même, là où les deux héroïnes nous donnent à voir un éventail plus étendu de leur personnalité. Et je le regrette car par contre, dans le dernier épisode, ce qui nous est montré de lui est soudainement beaucoup plus intéressant, le faisant passé d’une caricature hystérique à un « méchant » intéressant pour ce genre de série. Mais peut-être finalement est-ce la faute au scénario qui n’a pas assez développé le fil rouge au cour de la saison…

J’insiste en conclusion sur un point important: c’est vraiment bien que FranceKbek existe. La série va permettre de faire bouger les lignes en matière de fiction. C’est une série généreuse dans le sens où il apparaît clairement que ses auteurs, Jonathan Cohen et Jérémie Galan, aiment vraiment leur public et ont vraiment envies de leur offrir une série qu’ils aiment.
Incontestablement, ces types sont bourrés de talent, aiment les séries, ont envie d’en faire et d’en faire bien. FranceKbek n’est certes pas totalement réussie mais en maîtrisant mieux son histoire, en canalisant un peu plus ses idées et ses gags (oui les gars, tout ne peut pas arriver à l’antenne, il faut choisir…Oui je sais c’est dur!) et en jouant un peu plus sur le mélange drame-comédie, elle peut vraiment devenir une série très sympa. Et ce qui est certain, c’est qu’on les aime tous ces gars qui se sont investit pendant de longs mois sur ce projet et qu’on a vraiment envie de les soutenir. 
Je prend le pari que FranceKbek va générer des avis très opposés. Ceux qui aiment vont soutenir vaillamment la série, adorant les acteurs et se refaisant encore et encore les gags dans leur tête, et ceux qui détestent vont se déchaîner dessus avec une violence certaine (je les entend déjà ces commentaires). Et c’est sans doute tout ce qui compte: ne pas laisser indifférent et ne pas passer inaperçu. Sur ces deux tableaux, FranceKbek a vraiment réussi son pari.

capone

Crédits: Love my TV/ OCS
Retrouvez Aux origines de FranceKbek avec Lily Thibeault

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France Kbek Lily Thibeault France Kbek Simon Astier FranceKbek saison 1 Jérémie Galan Jonathan Cohen
  • PriscillaC

    Je partage aussi. Il y a un juste milieu à trouver pour éviter le trop lourd sur certains gags. Pareil pour le l’assassinat du PM, je me suis demandée ce que cela venait faire dans l’histoire d’une Québécoise qui essaie de faire sa place en France. Un petit bémol pour le chien aussi. Il pourrait être mieux exploité s’il n’était pas aussi trash.
    Cependant j’ai quand même bien ri à la projo et j’ai bien aimé le personnage de Simon Astier de ce que j’ai pu en voir. Non pas parce que c’est Simon mais vraiment car son jeu m’a convaincu. Pareil pour Marie-Eve et Lily qui sont excellentes et campent bien leurs personnages.
    Donc pour résumer, c’est une série totalement WFT :)

  • Olympia

    Je partage à 100% ton analyse. Pour avoir eu la chance d’assister à la projection de certains épisodes (bon pas dans l’ordre et c’est regrettable) je me retrouve dans ta critique. Le postula du départ est fort prometteur mais les gags (pour certains bien « lourds ») m’ont perdu. On sent que c’est une bonne équipe de potes qui « délirent  » entre eux mais du coup certains spectateurs (comme moi) peuvent avoir le sentiment d’être laissé sur le côté. Il est vrai que le scénario aurait gagné à être plus serré pour être au service de l’intrigue. Bon bien sur c’est tellement facile de critiquer mais je salue bien entendu le travail fourni et surtout l’honnêteté du projet 😉

  • Sousou

    oui ça va , sympa, un peu trop de gags à mon goût . Parfois , cela dans tou les sens , mais sympa

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