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4 Commentaires

Gangland Undercover, l’après Sons Of Anarchy 

Gangland Undercover, l’après Sons Of Anarchy 
Fanny Lombard Allegra

Vous êtes en manque de grosses cylindrées, de bikers barbus et tatoués, de règlements de compte entre MCs ? Bref, vous ne vous êtes toujours pas remis de la fin de Sons of Anarchy? Réjouissez-vous, inconditionnels de SAMCRO : History Channel a pensé à vous ! Elle met sa roue dans celle de FX et vous propose une mini-série de 6 épisodes intitulée Gangland Undercover, qui n’a pas grand-chose à envier aux aventures du plus célèbre gang de motards du petit écran.

Dealer et consommateur de drogue, Charles Falco est arrêté par la police. Pour échapper aux vingt ans de prison qui lui pendent au nez, il accepte d’infiltrer les Vagos, l’un des gangs de motards les plus dangereux de Californie. Sans protection ni soutien, il va devoir se débrouiller pour approcher le club, y être admis en tant que prospect, obtenir son patch de membre, gagner la confiance de ses nouveaux « frères » et monter les échelons jusqu’au sommet pour mieux les faire tomber.

Drogue, armes, blousons noirs, violence, patches et Harley : dès les premières images, la comparaison avec les « Sons of Anarchy » est inévitable. A ceci près qu’on n’est pas sur History Channel pour rien et que l’histoire est présentée sinon comme vraie, du moins comme inspirée de faits réels. Charles Falco existe, il a bien infiltré un gang de bikers pour éviter la prison, et il a même participé à l’écriture de cette première saison. Un gage de crédibilité qui, pour le coup, donne une autre vision du monde des joyeux bikers – avec toutefois la même dose de violence.

Bien sûr, le cadre est le même et de nombreuses séquences semblent tout droit sortis de l’imagination de Kurt Sutter. Normal, le créateur de Sons Of Anarchy connaît son sujet. La grande différence tient au personnage central et au regard que le téléspectateur pose, à travers lui, sur les hors-la-loi en Harley. Là où SOA nous plongeait directement au cœur du MC, Gangland Undercover nous en expose les codes et les rouages en même temps que son anti-héros les découvre. Et quand les motards de Charming sont des rebelles épris de liberté, emmenés par un idéaliste romantique voulant sortir du trafic d’armes, ceux des Vagos ne sont que des hors-la-loi violents, prêts à tout pour agrandir leur territoire et protéger leur business. Charles Falco lui-même n’échappe pas à la règle : ce n’est pas un flic, juste un criminel à la petite semaine qui cherche à sauver sa peau en trahissant ceux qui l’ont accepté en leur sein.

HIST_GanglandUndercover Cette ambiguïté, qui donne toute son humanité au personnage principal, s’exprime par le biais de la narration en voix off qui ponctue tous les épisodes. S’intégrant avec fluidité à l’action qu’elle commente a posteriori, elle permet au héros de transmettre au spectateur sa peur permanente d’être démasqué et / ou tué, mais aussi toute son ambivalence : sa fierté d’être admis dans le MC, son amitié pour le vice-président, la liberté grisante qu’il ressent lors des virées avec le club, son sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa « régulière »… Autant d’aspects qui ne font pourtant pas le poids face aux risques pris pour le club, aux meurtres commandités par son président, à la menace que font peser sur lui les fédéraux. Ce recours à la voix off est particulièrement ingénieux : en suivant le récit au rythme des interventions de Falco, on finit par ressentir la tension et l’angoisse qui vont crescendo, tout comme l’ambiance oppressante du piège qui se referme sur ce pauvre bougre impliqué dans une opération qui le dépasse complètement. En revanche, il accentue aussi l’aspect documentaire de la série et rend plus difficile la projection, et l’identification au héros.

Du côté des bikers, la série n’a malheureusement pas osé s’éloigner des clichés : au milieu de la bande de motards barbus et chevelus qu’on croirait échappé d’un épisode de « Vikings », on retrouve le psychopathe drogué, le membre fondateur qui plane au cannabis, le grand costaud bagarreur, le vieux sage qui tente de calmer le jeu… Malgré tout, le jeu des acteurs est suffisamment sobre pour leur éviter de tomber totalement dans la caricature et permettre à la dynamique du groupe, portée par les relations tendues entre les membres du club, d’évoluer subtilement au fil des épisodes. Encore certains personnages sont-ils à peine esquissés, et la série aurait sans doute gagné en profondeur en élargissant son propos et en développant des figures plus fortes.

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Comparaison inévitable avec les Sons of Anarchy, disais-je en préambule. Mais au final, Gangland Undercover parvient tout de même à s’en affranchir pour développer un ton qui lui est propre. La thématique et l’univers sont les mêmes, mais la dynamique et l’angle sont différents. Moins esthétique, plus brute jusque dans ces scènes de violence, elle en est même parfois plus dérangeante… Et en dépit de personnages un peu trop évanescents, l’écriture est tendue et suscite immédiatement l’intérêt en enchaînant les séquences sans temps mort. De quoi se sevrer en douceur… ou patienter avant la diffusion de l’ultime saison de Sons of Anarchy, prochainement sur Série Club !

Crédits: History Channel

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Gangland Undercover mini série History Channel
  • Nassim Menani

    J’espère
    qu’elle sera intéressante !

  • Nassim Menani

    J’ai découvert le site grâce à l’émission les décodeurs de l’éco sur BFMBusiness avec Fabrice Lundy

    • Sophie

      Super! Bienvenue à toi. N’hésite pas à découvrir tous nos podcasts. Tu as du boulot 😉

    • http://twitter.com/alexandreletren Alexandre LETREN

      Voilà qui fait bien plaisir