Il était une fois…Law and Order (1/5): Voici leurs histoires
Dans le système télévisuel américain, une franchise règne en maître sur les dramas policières depuis plus de vingt ans. Créé par Dick Wolf en 1990, Law & Order offre une vision tout en nuance du système pénal américain à travers cinq séries d’inégale importance, voici leurs histoires. Ta-dam !
La franchise Law & Order, c’est 1029 épisodes originaux, 42 enquêteurs, 34 assistants du procureur et je n’ai pas eu le temps de compter les meurtres et crimes en tous genres mais à vue de nez j’ai envie de dire beaucoup. Mais c’est avant tout une marque de fabrique, une ambiance et une ville : New York. La tentative de transposer la L&O touch sur l’autre côte avec la dernière née, Law & Order : L.A s’est soldée par un échec et la série a été annulée au bout d’une saison. A l’exception de cette dernière, toutes ont été tournées dans les rues de NYC, une “couleur locale” à laquelle tient particulièrement son créateur Dick Wolf lui-même natif de Big Apple. Ce qui n’a pas échappé aux traducteurs des titres en français. Même si je continue à me demander pourquoi La Loi et l’Ordre ne convenait pas comme traduction.
Deux groupes distincts, mais d’égale importance. Dans les années 1990, la mode est aux séries “réalistes” qui nous montrent des flics pas toujours parfaits, des voyous parfois touchants ou des victimes pas toujours innocentes. Comme dans NYPD Blue (1993 – 2005) ou Homicide : Life On the Street (1993 – 1999). Mais les séries policières et judiciaires sont distinctes et les héros de ces dernières sont plus souvent les avocats que les procureurs. L’originalité et le succès de Law & Order viennent de la façon dont la série aborde le système pénal. L’idée que ce n’est pas fini une fois le criminel arrêté par la police est très novateur, comme nous le dit le narrateur en introduction pour nous rappeler le fonctionnement du système. Cette notion « d’égale importance » est la pierre d’angle de toutes les séries de la franchise même si c’est particulièrement marqué temporellement dans Law & Order puisque les premières 20 minutes sont consacrées l’enquête policière et les 20 suivantes aux poursuites judiciaires. « Two equally important groups » on vous dit !
Ripped from the headlines. L’une des marques de fabrique de la franchise est de reprendre dans ses épisodes des faits divers qui ont défrayés la chronique. Si bien évidemment pour les français, ce n’est pas toujours évident, il y en pourtant quelques uns que l’on peut connaître. Le plus célèbre est sans doute Scorched Earth, le premier épisode de la saison 13 de Law & Order : Special Victims Unit qui reprenait l’affaire DSK au Sofitel de New York. Dans Phantom l’épisode 16 de la première saison de Law & Order : Criminal Intent, c’est une affaire française qui avait été réécrite, celle de Jean-Claude Romand, cet homme qui se faisait passer pour un médecin de l’OMS et qui avait assassiné toute sa famille en 1993 dans le Jura. Même si le fameux petit panneau « genre non, non rien à voir avec des vrais trucs de la vraie vie qui serait arrivé à des vrais gens » protègent les producteurs des procès, il y en a au moins un par saison. Cette année d’ailleurs la même semaine, L&O : SVU (October Surprise) et la série Scandal (Say Hello To My Little Friend) ont repris le cas d’Anthony Weiner un député du Congrès, obligé de démissionner pour une histoire de sexting.
Dans le système pénal américain… Ta-dam ! La franchise ne serait rien sans son format immuable, son « ta-dam » de transition et son générique.
Tout épisode de la franchise commence par l’inimitable voix du narrateur, celle de Steven Zirnkilton en VO, qui nous rappelle comment on règle les crimes chez les Américains. Suit un pré-générique dont le contenu diffère selon la série. Dans Law & Order souvent le crime a déjà eu lieu et les inspecteurs arrivent sur la scène, dans SVU, on assiste à l’agression sans quasiment jamais voir le coupable et dans Criminal Intent, on préfère nous montrer ce qui a conduit au meurtre. Suis le fameux générique composé par Mike Post pour l’intégralité des séries de la franchise.
Volontairement minimaliste, la clarinette lui donne ce petit côté so 90’s. Simple presque simpliste, le premier, celui Law & Order fonctionne au code couleur : la Loi c’est bleu, l’Ordre c’est rouge. Seule New York est en mouvement, les plans sur des photos d’arrestations ou de scènes de crimes se mêlent aux photos des comédiens sur fond bleu pour les flics sur fond rouge pour les magistrats.
Si le thème est toujours sur la même variation, le code couleur a disparu dés le premier spin-off, plus moderne le générique d’ouverture de SVU garde la même forme.
Dans ceux de Criminal Intent et Trial by Jury, la guitare électrique a remplacé la clarinette et le rythme a été largement accéléré preuve qu’on est pas là pour rigoler. Quant à celui de Law & Order : L.A., si la base du thème est la même, la forme est radicalement différente. Mais nous y reviendrons en détail. Parce qu’on ne peut pas évoquer Law & Order sans son “Ta-dam !” Créé également par Mike Post, ce son qui sert de transition et d’ellipse, devenu quasi mythique aux multiples surnoms – Dann Florek (Capitaine Kragen) l’appelle le « doink doink » et Richard Belzer (John Munch) « the Dick Wolf Cash Register Sound. » (le bruit de caisse enregistreuse de Dick Wolk) – s’appelle en réalité « The Clang ». Il est supposé reproduire le bruit d’un marteau de juge et il est présent dans toutes les séries de la franchise. Il serait le mélange d’une douzaine de sons dont un véritable marteau de juge, un claquement de porte de prison et le son de cinq cents moines japonais marchant sur du parquet (oui, je sais, moi aussi ça m’a fait ça !).
Law & Order est une franchise qui mérite d’être connue et reconnue, à commencer par the Mothership qui figure, avec ses vingt saisons, parmi les dramas les plus longues de la télévision, voici son histoire…
A suivre…
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