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Il était une fois…Profilage par ses créatrices (1/3)

Il était une fois…Profilage par ses créatrices (1/3)
Alexandre LETREN

Nous avons déjà souligné ici même combien la série Profilage était une série qui ne cessait de progresser au fil des saisons. Nous avons aussi eu l’occasion de mentionner les paris risqués mais réussis que la série a su prendre durant sa 4ème saison (ici).
Afin de mieux comprendre comment une série comme Profilage se construit, nous avons rencontré Fanny Robert et Sophie Lebarbier qui oeuvrent à faire en sorte que cette série policière soit différente des autres. 

« Le grand tournant de la série c’est la saison 3 »
(Sophie Lebarbier)

En me replongeant dernièrement dans la saison 3, j’ai pu constater que la série y prend son rythme de croisière et adopte l’esprit, le ton et l’apparence définitive, celle qui fera sa force en saison 4 et, comme nous le confierons les deux jeunes auteures, en saison 5 également:
« Quand on commence à avoir un nombre d’épisodes au compteur, son écriture évolue naturellement. Après une construction plus classique en saison 1 et saison 2, on a eu envie de s’émanciper des règles classiques d’écriture de polars et de faire évoluer notre écriture vers une écriture de dramas. On a toujours une structure classique de polar-scènes d’IML avec la doc (Institut médico-légale), interrogatoire, arrestation du coupable- mais dans laquelle on cherche à plus évoluer vers du drama autour de nos personnages principaux. En fait, on s’amuse plus aujourd’hui avec cette nouvelle écriture. On s’amuse avec les procédés narratifs en faisant des épisodes concept, du genre aussi. Mais ce sont des choses qu’on ne peut faire que quand la série est installée. »

robert lebarbier

Mais avant d’en arriver là, d’en arriver à ce qui fait aujourd’hui le sel de la série, remontons aux origines de la série, à la façon dont elle est « venue au monde ».
Comme nous l’explique Fanny Robert, « Profilage est née de notre passion commune pour la psychologie et le polar. On voulait faire une série bouclée dans laquelle la psychologie a une place importante. Le processus de création a été long, ce sont deux années de développement pour en arriver là« . Et Sophie Lebarbier d’ajouter: « 27 bibles. Donc 27 concepts et autant de façons d’appréhender les différents personnages de la série. Un héros? Une héroïne? Une équipe? Un duo? »
« Le grand drame du début, nous explique Fanny Robert, c’est que notre projet initial était comme Criminal Minds mais bien avant de voir la série, qu’elle ne soit diffusée chez nous. On avait donc conçu une équipe de profilers dont chaque membre aurait eu une spécialité. On l’a présenté et on nous a prévenu que Criminal Minds existait. En un instant, notre idée est tombée à l’eau. On a alors décidé de totalement repartir à 0 et de retravailler sur l’idée d’un personnage qui donnera plus tard naissance à celui de Chloé. »

Comme Falco, Profilage est naturellement la rencontre entre un rôle (Chloé) et une comédienne (Odile Vuillemin). On peut aisément penser que le projet a pris une tournure décisive quand Odile Vuillemin a croisé la route de Chloé St-Laurent: « On vu une centaine de comédiennes pour ce rôle et quand on a vu ses essais, il n’y avait aucun doute: elle était Chloé. Elle a par la suite apporté au personnage toute sa folie, son côté décalé. Aujourd’hui, « Chloé », c’est la rencontre de nos 3 univers. C’était une évidence pour Fanny et moi. La chance que l’on a eu c’est que TF1 nous ait suivi car c’était très audacieux comme choix de casting pour porter une série, Odile étant inconnue à l’époque » (Sophie Lebarbier).

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Nous verrons plus en détails ultérieurement comment Fanny et Sophie travaillent ensemble, mais afin de lancer la série, pour quel modèle d’écriture ont-elles opté?
« Au début, on travaillait de façon assez classique, nous détaille Sophie Lebarbier. Fanny avait créé la série seule et j’étais pour ma part une directrice littéraire. Pour nous aider, on avait engagé autant de scénaristes ou de duos de scénaristes que d’épisodes commandés en saison 1. Mais un développement de série, ce sont des années de travail, il n’y a pas de rallonge de budget d’écriture pour toutes ces années de travail et au fur et à mesure que l’on travaillait sur 5, 10, 20 versions de la série, les scénaristes sont naturellement partis. On a donc commencé à s’organiser différemment. J’ai pris goût à l’écriture et je m’y suis mis de manière poussée sous les encouragements de Fanny. Petit à petit à deux, on s’est mis à écrire.
On est ensuite rentré dans un process où il fallait livrer des textes, et de plus en plus vite. Aujourd’hui, TF1 a imposé la saisonnalité de diffusion des séries et on doit livrer 12 épisodes en 12 mois. C’est donc très dur de trouver des auteurs capables de livrer un texte en 6 semaines en partant de rien, si ce n’est pas nous ces auteurs
« . Fanny Robert de préciser: « Il y a de très bons auteurs mais on maîtrise totalement notre univers et c’est dur de trouver des auteurs avec qui partager son univers. Aujourd’hui, on a des scénaristes avec qui on adore travailler mais ils se comptent sur les doigts d’une main à qui on aurait coupé des doigts (comme Julien Teisseire, Hélène Duchateau et Stéphane Carrié ndlr). Si on veut sortir un texte par mois, il faut qu’on écrive« .

Fanny Robert et Sophie Lebarbier se retroussent donc les manches et travaillent activement à l’écriture de Profilage. Mais comment parviennent-elles à maintenir cette cohérence à la série une fois le tournage démarré, tant on a vu que c’était difficile de ne pas perdre le contrôle de sa propre série? Nous verrons cet aspect là dans la suite de notre entretien, évoquant aussi les relations primordiales instaurées entre les deux auteures, la production et la chaîne. Nous reviendrons aussi sur les paris risqués que la série sait prendre au fil des saisons. Et bien entendu, nous évoquerons avec elles ce qui nous attend dans la saison 5 que l’on découvrira (enfin) à la rentrée.

A suivre…

Crédits: TF1/ Beaubourg Audiovisuel
Profilage, « Mention Spéciale 2014 » pour Season One ici

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