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8 Commentaires

In America…on the road again

In America…on the road again
Alexandre LETREN

La review

LA SAISON
6
LE CASTING
7
LE SCENARIO
5.5
LA REALISATION
6.5
6.3

TRES FRAIS

La série est très irrégulière, notamment dans sa seconde partie mais est tout de même une nouvelle belle surprise envoyée par OCS

En l’espace de quelques séries seulement- Q.I, Zak ou Lazy Company– OCS a su se construire une jolie petite réputation dans le domaine des séries. Expérimentales, les séries estampillées OCS Signatures permettent à des auteurs de construire leur univers avec une totale liberté si ce n’est que ces séries s’inscrivent dans le genre de la « dramédie », hybride drame-comédie encore peu répandu chez nous (Kaboul Kitchen sur Canal+ en est une autre). Au premier semestre 2014, outre France KBek et la saison 2 de Lazy Company, on pourra retrouver In America, nouvelle série OVNI sur le road trip de deux beaux frères aux Etats-Unis. La série n’arrivera qu’en janvier mais on vous en parle déjà après avoir vu les 10 épisodes de la saison 1.

David 45 ans, est le patron d’une petite entreprise spécialisée dans le cheveu. Le seul espoir de sauver sa boîte de la faillite: le salon mondial du cheveu à Las Vegas où il doit présenter son invention révolutionnaire: « l’évolu-tif ».
Michel 40 ans, s’apprête à vivre le rêve de sa vie: participer à la Sofa’s World Cup, un concours international de danse sur canapé. Ils ne se supportent pas, ne sont d’accord sur rien. Et pourtant, ils vont devoir voyager ensemble. Un voyage…compliqué.

IN AMERICA

Sur le papier, In America est un projet complètement fou. Une série en dix épisodes tournée en décors naturels aux Etats-Unis durant seulement 21 jours avec un budget total équivalent à celui « des 5 premières minutes de House of cards » comme le dit son producteur Stéphane Drouet (environ 500 000 € pour toute la saison)…Juste impossible me direz-vous? Impossible n’est pas français dit-on bien…et bien ils y sont parvenus. Bon non sans heurts mais le résultat a de quoi donner le sourire (malgré des défauts que nous verrons plus loin).

« La chèvre se la joue fugitif »

In America, c’est d’abord deux personnages principaux extrêmement attachants. Dès le départ même. Malgré un pilote un peu long à démarrer, on rentre tout de même dans la série grâce à ces deux personnages.
Le concept développé par la série n’est pas nouveau. C’est même un vieux ressort du cinéma comique français, notamment dans les années 80 avec le mythique couple Pierre Richard-Gérard Depardieu réunis dans La Chèvre, Les fugitifs ou Les compères. Deux amis (ici beaux frères) que tout oppose- l’un froid et égoïste, l’autre gentil et un peu naïf- obligés de cohabiter au gré d’une aventure qui va les amener à se remettre en question et à se rapprocher. Tous les ingrédients sont présents ici et chacun des deux acteurs, Vincent Primault et Hedi Tillette de Clermont Tonnerre, joue à merveille sa partition. Malheureusement, comme cela arrive souvent, les personnages secondaires ont un peu tendance à être oubliés au détriment des héros. Certes, on voit apparaître ici ou là des personnages de passage très drôles comme ce routier ou le vigile à l’entrée d’un club très select. De même le personnage de Chloé, charmante chasseuse de prime (campée par Zoé Duchesne) est très sympathique mais on aurait aimé voir son personnage un peu plus fouillé.
Malgré ses défauts, on les aime ces deux gars, on a envie de savoir ce qui va leur arriver et on s’inquiète pour eux. Un point important pour une série.

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« La chèvre se la joue Lost »

Saison courte+ épisodes courts (26 minutes)+ road movie in the USA= peu de place pour la vie d’avant. Et pourtant, afin que ni David ni Michel ne soient enfermés dans l’image que l’on pourrait avoir d’eux, il faut bien qu’on les connaisse un peu. Que l’on se rende compte de qui est David avant son départ pour mieux apprécier la façon dont il va changer; que l’on apprenne à mieux cerner Michel, ses raisons de participer à la compétition, sa quête personnelle (même si la plus importante des raisons surviendra vers la fin de la saison). Tiens tiens un voyage initiatique appelé à transformer des personnages ça me rappelle quelque chose…Peut-être un peu Lost? Ça tombe bien car pour nous présenter les personnages, In America a recours à une « astuce » utilisée dans Lost: le flashack (et même un son similaire pour annoncer « l’entrée » dans le flashback). Et même plus, puisque la série s’offre une sorte de faux flashforward délirant dans le dernier épisode (mais je n’en dirais pas plus). Très réussi. Surtout en ce qui concerne David.

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« Petit raté et grande réussite »

Le but n’est bien sûr pas de tout vous dire sur la série, il faut préserver la surprise que vous aurez à les suivre.
Au rayon des autres réussites de la série, on trouve le générique. Visuellement très soigné, très mature, il montre bien ce que sera la série, le tout accompagné d’une musique vraiment réussie et spécialement composée pour la série (mais on pourrait rajouter aussi l’ensemble de la bande son, pop rock et juste parfaite). Idem pour la photo qui met parfaitement en valeur les sublimes par lesquels nos deux « aventuriers » vont passer.
En revanche, le gros raté de cette saison c’est l’ultime épisode de la saison qui ne remplit pas du tout sa fonction qui consiste à ouvrir sur la suite. Trop d’événements accélérés artificiellement dans ce dernier épisode pour que ça soit crédible. Mais surtout, l’épisode oublie qu’il doit ouvrir et non fermer. Or, quand le générique retentit, on se demande bien ce que l’on peut attendre d’une suite. Pas parce qu’il y a trop de pistes ouvertes, mais plutôt parce qu’on a le sentiment que l’histoire est terminée. Même le « petit » cliffhanger ne peut pas nous prendre car il concerne une intrigue qui n’est que secondaire au regard du destin de ces deux bonhommes. En somme, In America reproduit un travers bien connu des séries françaises qui est de vouloir clôturer les intrigues trop vite. Ce qui aurait dût être le fil rouge de la série se retrouve expédié en 20 dernières minutes. C’est dommage!!!

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Au final, In America m’a fait passé un très agréable moment malgré des ratés de jeune série qu’elle est. Mais il y a une telle envie de bien faire qui transparaît à chaque image, sans prétention aucune malgré le cadre idyllique qui leur est offert, qu’on a envie de les soutenir dans cette aventure. Et In America, comme d’autres séries OCS Signatures, prouve que même avec un budget dérisoire pour de la fiction, on peut faire de la qualité (à améliorer bien sur mais de la qualité tout de même), sans tirer la télévision et la fiction vers le bas comme on le voit avec de prétendues fictions « scripted reality ».

Crédit : © OCS / Making Prod