Les 26 août et 2 septembre prochain, France 3 diffusera sa nouvelle série, Jusqu’au dernier, portée par un casting prestigieux comme Brigitte Fossey, Flore Bonaventura, Marie-Christine Barrault ou encore Jean-Claude Bouillon pour ne citer qu’eux. Si du côté des scénaristes de cette série, on retrouve des habitués des séries, le réalisateur des 6 épisodes n’est pas non plus un manchot, spécialement dans le genre de la saga puisque François Velle était scénariste sur Le château des oliviers…avec Brigitte Fossey. Pour autant, que vaut la série?

Ce dimanche-là, FRED LATOUR s’apprête à fêter son anniversaire en famille avec les trois femmes de sa vie : sa mère HELENE, 65 ans. KARINE, son épouse, 45 ans. Leur fille SYBILLE, 20 ans. Il est stressé par un gros contrat qu’il doit décrocher au Japon et par la maladie de CHARLES TEYSSON, fondateur du groupe TEYSSON, suppléé depuis quelques temps par sa femme NADEGE TEYSSON. En vérité Charles a été plus qu’un patron, c’est un véritable père spirituel qui lui a communiqué sa passion. Il souhaite en faire son successeur malgré l’opposition de certains actionnaires. Mais pour le moment, la famille est réunie afin de célébrer l’anniversaire de Fred. Alors que Karine l’appelle pour qu’il descende les rejoindre, une tuile tombe du toit, suivie du corps de Fred qui traverse la verrière du salon et s’écrase lourdement au sol ! La maison est déchirée par les hurlements de la mère, de l’épouse, de la fille… Tout en faisant face à ce drame, elles vont devoir s’unir pour comprendre comment et pourquoi Fred Latour est mort. Elles devront s’attaquer notamment au secret qui entoure depuis 30 ans la mort d’ALAIN LATOUR, le père de Fred, alors Maire de Marseille.

6 épisodes de 52 minutes qui se laissent regarder sans déplaisir pour peu bien entendu que l’on aime le genre. C’est déjà pas mal me direz-vous. Et c’est très exactement ce que j’ai ressenti en visionnant ces épisodes. Il faut dire que c’est très bien joué, que le casting est vraiment impeccable, qu’il y a une vraie alchimie entre ces 3 femmes et que ça se voit à l’écran. Mais les personnages naviguant autour ne sont pas négligés pour autant et sont tout autant bien servis.
L’intrigue est efficace sans être très originale, Jusqu’au dernier ne révolutionne en effet pas les intrigues du genre comme le fit en son temps une série comme Dolmen par exemple. Des secrets de famille, des meurtres, des intrigues à tiroir,..tout est là. Encore une fois, si vous aimez ce genre bien précis, vous serez combler de voir la chaîne renouer avec.
Ce qui est un poil plus embêtant, c’est que pour certains « rebondissements » (voulus comme tel), on les voit arriver à des kilomètres, notamment par des petites maladresses consistant à beaucoup trop insister sur un élément pour que ça n’attire pas l’attention. Je ne dirai bien entendu rien mais disons qu’un rebondissement censé survenir à la fin de l’épisode 4 ou 5 je ne sais plus, je l’ai deviné dès la fin de l’épisode 2. D’autant que ce rebondissement a déjà été utilisé dans une autre saga.

Retrouvez notre interview de Brigitte Fossey ici

« Jusqu’au dernier est une histoire violente et haletante, qui raconte comment le vernis d’une famille « normale » vole en éclat lorsque la police vient y enquêter, comment la corruption politique peut s’immiscer dans toutes les entreprises et enfin comment l’amour meurtri d’une mère peut générer une violence implacable. C’est cet aspect « Boîte de Pandore » qui m’a aussi fasciné dans cette histoire. J’espère donc que le public suivra, avec le même plaisir que j’ai pris à la filmer dans les magnifiques paysages des Bouches du Rhône, la quête pour la vérité de Karine, Hélène et Sybille Latour » (François Velle)

Le principal soucis de la série est davantage une question de rythme, une fois de plus, lié au format. Deux intrigues lourdes pour seulement 6 épisodes, c’est beaucoup (trop?). D’autant que l’une des deux, l’intrigue politique, aurait gagné à être plus creusée (car elle a un fort potentiel-comment le milieu industriel peut tenter de faire peser son poids sur le milieu politique), mais la série n’a simplement pas le temps car l’intrigue principale doit aussi avancée. Je passe rapidement sur le fait que la caricature d’homme politique qui est faite ici avec le personnage de Serge Dupire est vraiment désagréable et surtout grotesque.
En fait, une seule intrigue pour 6 épisodes aurait été suffisant ou alors avec des épisodes plus longs, comme du 90 minutes, format traditionnel des sagas. Je ne comprend pas pourquoi il faut que toutes les séries aient le format 52 minutes. Il n’y aurait rien de mal à conserver pour certains types d’histoires des formats plus longs. Ou alors en se concentrant plus sur l’essentiel, sans se disperser.

Enfin, et c’est un élément qui m’a vraiment agacé: pourquoi France 3 nous refait-elle le même type de programmation qu’avec une autre saga lancée il y a deux, Jeu de dames? Diffuser 3 épisodes de 52 minutes à la suite à la fin de l’été, pour flinguer une série et ne lui laisser aucune chance, je n’aurai pas fait mieux. Deux épisodes sur 3 soirées, cela aurait été bien mieux. Franchement ça m’échappe. On sait très bien qu’avec ce type de programmation pour une série à suivre et aussi peu d’épisodes, c’est la faire partir avec un handicap. On a déjà fait l’erreur une fois mais c’est pas grave, on recommence.

Au final, voir réunis dans une même série autant de bons comédiens doit vous pousser à la regarder et à simplement passer un agréable moment. Ni plus ni moins. Jusqu’au dernier renoue avec la saga familiale ce qui n’est pas pour me déplaire tant je milite pour un retour du genre à la télévision. Ce n’est pas la série de l’année mais à n’en pas douter, elle devrait vous tenir en haleine pour terminer l’été sur deux soirées à suspense. C’est déjà très bien en somme.

Crédits: France 3