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Un Commentaire

Le bon, la brute…et les Templeton

Le bon, la brute…et les Templeton
Alexandre LETREN

La review

La saison
6
Le casting
6.5
Le scénario
6
Envie de voir la suite
6
6.1

Affaire à suivre...de près

Une série en construction, qui doit encore progresser mais très prometteuse

Dans la famille « pari risqué » je voudrais le fils. Ou plutôt les 3 fils, les Templeton, du nom de la nouvelle série de OCS: La fabuleuse et pathétique histoire des frères Templeton. Retenez juste Templeton. Pari risqué car proposer un western français se passant dans l’ouest américain mais tourné en Alsace, c’est forcément casse gueule. Mais le projet est si alléchant que les festivals de l’Alpes D’Huez et de Luchon s’en sont emparés. Risqué donc mais pour un résultat très encourageant.

Jack, Cole et Butch Templeton sont trois frères fâchés depuis l’adolescence. Jack enchaîne les parties de poker et de jambes en l’air, Butch les affaires louches et Cole aide à la ferme familiale.
Arrivé par hasard dans la ville de Two Rivers, Butch décide d’y réunir ses frères pour braquer ensemble un convoi d’or afin d’aider leur mère à reconstruire sa ferme qui a récemment brûlé. De son côté, Jack devient rapidement le Shérif de la ville et séduit la fille du Maire, la charmante Lisbeth, tandis que Cole tombe sous le charme de la “patronne” du saloon, la très étrange Miss Daisy. Peu à peu, les trois frères se réconcilient, s’intègrent et apprennent à devenir de vrais hors-la-loi en espérant monter le plan parfait pour leur futur braquage. Mais le temps presse ; ils ne disposent que de quelques semaines et les habitants de Two Rivers ne sont pas aussi honnêtes qu’ils en ont l’air…

Voilà maintenant presque 3 ans que OCS est devenu un acteur incontournable dans la production de fictions nationales, originales de surcroît. L’arrivée d’un nouveau projet est donc nécessairement un événement. D’abord baptisée Bang Bang, Templeton entreprend d’imposer un genre intimement lié à la culture américaine, à savoir le western. Voilà plus de 70 ans que le cinéma et la télévision nous abreuve d’images qui ont forgé notre imaginaire collectif. Des films de John Ford à Deadwood, en passant par Bonanza ou Impitoyable, ce sont autant d’éléments de narration comme de décors que chacun d’entre nous a en tête quand on parle de westerns. C’est donc précisément tous ces éléments que la série doit gérer, mais aussi avec lesquels jouer. Et honnêtement, dans le premier épisode, la série n’y parvient pas totalement. Malgré de gros efforts, les forêts alsaciennes peinent à ressembler à l’ouest américain. De même l’humour ne fait pas mouche à chaque fois, tout au plus sourit-on un peu. Mais comme on est étonné par le propos et que l’univers intrigue, on continue.
Et on fait bien car une fois installé à Two Rivers, la série s’installe et pose tranquillement son style et son univers.TEMPLETON@Skits

Clairement, avec Templeton, on n’est pas dans le même registre qu’avec FranceKebek et on humour potache, ni dans l’ultra référencé comme Lazy Company (même si la série sait jouer avec les codes du western), on est en réalité entre les deux. Côté humour, il y a de vrais bons running gags comme le duel revenant un temps au début de chaque épisode, ou ce moment improbable ou l’on revisite l’assassinat de Kennedy; côté mythologie, il y a une progression certaine au fur et à mesure de la série,l’univers se met en place et s’enrichit. Des personnages haut en couleur habitent la série comme « la propriétaire du saloon », le croque-mort façonLucky Luke, ou encore le fameux « Chinois » que je vous laisse découvrir.

La série prend le temps d’installer ses personnages, de nous faire découvrir son univers. Peut-être un peu trop par moment, le temps d’exposition étant parfois un peu long. Mais honnêtement c’est pour la bonne cause car ils en deviennent vraiment attachants et ils constituent un vrai pari sur l’avenir…de la série. Ces personnages sont campés par des comédiens vraiment très bons, en tête desquels on trouve les frères Cardonnel, également à l’origine du projet. François-David joue un cow boy tout droit sorti de ces westerns que l’on connaît (sûr de lui, de son physique) mais qui débarque dans un monde où ces codes n’ont plus court. Ce décalage est le ressort comique du personnage; Jonathan Cardonnel est lui tout en fragilité malgré son côté cow boy bas du plafond et son personnage est vraiment très touchant. A leurs côtés, on remarquera sans peine le génial Antoine Gouy (déjà un hilarant Chuck dans Lazy Company), et l’excellente Fanny Valette qui elle aussi joue sans arrêt avec l’image des femmes dans les westerns pour mieux s’en emparer et la tordre en deux.

templeton

Crédits: Marion Combecave

A retenir dans cette saison 1 de Templeton:

  • Une série qui en a sous le pied avec une marge de progression très forte et qui peut vraiment devenir un « must » comme l’est aujourd’hui Lazy Company
  • Un pari audacieux pour OCS dans un genre qui n’est pas a priori évident en France
  • Un casting une nouvelle fois soigné, avec une mention spéciale pour Fanny Valette et Antoine Gouy
  • Un joli travail sur le générique, comme d’ailleurs sur toutes les séries de OCS (signé Benjamin Malherbe, à qui l’on également celui de Chefs)

Les pistes pour la saison 2:

  • Tout en maîtrisant son univers, plus se lâcher dans l’humour et aller encore plus loin dans l’absurde.
  • Ne pas hésiter à plus mêler le « drame » à la comédie pure comme sait très bien le faire Lazy Company, indéniable grande sœur de Templeton

Crédits: Skits Production/OCS