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Le visiteur du futur Les missionnaires: François Descraques nous parle de la saison 3

Le visiteur du futur Les missionnaires: François Descraques nous parle de la saison 3
Carole Llombart

Après une avant-première triomphale lors de Comic Con en juillet dernier, la saison 3 du Visiteur du Futur, websérie écrite et réalisée par François Descraques, arrive le 18 novembre, sur le site de la série bien sûr, mais aussi sur le Studio 4.0, la toute nouvelle platefrome web de  France Télévisions. Une 3e saison réalisée avec plus de moyens avec la coproduction d’Ankama (déjà éditrice des coffrets DVD et de la bande originale) et des Nouvelles Écritures de France Télévisions. L’univers du Visiteur du Futur ne s’arrête pas là puisqu’une BD, écrite par François Descraques, dessinée par Gosh et éditée par Ankama sortira en mars 2013.

Le Visiteur (Florent Dorin), aidé tant bien que mal par Henry Castafolte (Slimane-Baptiste Berhoun), Raph (Raphaël Descraques), Judith (Justine Le Pottier) et Mattéo (Mathieu Poggi) tente toujours de sauver le monde en évitant que ne se produisent des événements semblant anodins, mais particulièrement fâcheux. Le groupe, de plus en plus fragile, va être confronté aux Missionnaires, redoutables voyageurs dans le temps qui ont ce que le Visiteur et ses comparses n’ont pas : de l’argent.

Une avant-première a été organisée par France 4, l’occasion de rencontrer François Descraques, très heureux de présenter cette nouvelle saison qui promet beaucoup.

Season One : À quoi faut-il s’attendre avec cette saison 3 ?

François Descraques : Il faut s’attendre à une histoire basée sur les mêmes problèmes que nous avons dans la série : à quel moment, quand on fait quelque chose par passion, cela devient un obstacle, quand on grandit, quand on nous demande de rapporter un peu d’argent et de concilier passion et travail. C’est le thème très large et en même temps, voyage temporel, des zombies, des bastons.

 Season One : Normalement, la saison 2 aurait dû être la dernière…

F. D. (interrompt la question) : Pas forcément, on n’a jamais dit que c’était la dernière. En fait, à chaque saison, on fait comme si c’était la dernière, on boucle les intrigues et on dit “bon ben on verra”. On verra dans le sens où on ne sait même pas ce qui va se passer. Je ne voulais pas que les gens soient frustrés si on ne faisait pas de saison 3.

 Season One : Donc, vous aviez déjà cette idée de saison 3 en tête ou c’est au moment où elle s’est concrétisée que le scénario est venu ?

F. D. : L’idée, je l’avais eue en cours de saisons 2 car j’essaye toujours de faire mes devoirs un peu en avance au cas où, si on nous dit ok pour la saison 3, je ne sois pas en train de me dire que je dois réfléchir et on se revoit dans six mois. J’avais déjà des idées à la fin de la saison 2, mais je ne m’étais pas dit dans ma tête que c’était bon.

Season One : Pour cette saison, vous avez eu plus de moyens, avec l’arrivée de producteurs, donc plus d’attentes aussi. Est-ce que cela met une pression supplémentaire ?

F. D. : On est vraiment chanceux, que ce soit au niveau d’Ankama, qu’au niveau de France Télévisions avec Les Nouvelles Écritures, on a plusieurs intervenants qui nous donnent carte blanche. Je travaille un peu sur des projets hybrides télé et tout, c’est assez rare et on en est ravi.

 Season One : Les nouveaux épisodes vont être diffusés sur la plateforme web Studio 4.0 et on imagine, qu’à l’image des Opérateurs, ils arrivent ensuite sur France 4. Cela a changé quelque chose dans l’écriture ?

F. D.: Pour le coup, lorsqu’on a commencé à travailler sur la saison 3 avec Ankama, on ne collaborait pas encore avec France Télévisions. Ils se sont greffés assez tard lorsque leur plateforme s’est lancée. La seule question qui s’est posée, c’est qu’est-ce qu’on peut fournir avec ce type de budget ?

Season One : Vous avez des rêves de série télé ou peu importe le média ?

F. D. : Je fais partie de la génération qui s’adapte au format qu’on lui propose. On a commencé sur Internet car c’était accessible, ce qui nous va très bien. Si on fait de la télé, on sera très content, mais cela n’a jamais été le but ultime. Ce qu’on veut avant tout, c’est raconter des histoires quelque soit le format, le moyen de diffusion. Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir écrire quelque chose que j’aime, de science-fiction, d’humour avec mes potes dedans. Il y a très très peu de gens qui ont cette chance-là. Et même si on travaille sur des petits budgets, on a du budget et c’est cool. Forcément, plus on avance, plus on a des ambitions et le budget n’est jamais à la hauteur de nos ambitions, donc on doit toujours se démerder. On a ce qui est normal pour nous, on est très content de ce qui nous arrive et on ne va pas péter plus haut que notre cul.

 Season One : Les deux premiers épisodes annoncent une narration d’une plus grande ampleur. Comment écrit-on une telle progression ?

F. D. : C’est très difficile, je ne le cache pas. Ce qu’il y a de plus difficile, c’est d’avoir du recul sur ce que l’on fait chaque année, d’essayer de voir la série comme étant quelque chose fait par quelqu’un d’autre. Il faut se demander ce qu’on va mettre ou ne pas mettre en avant, il ne faut pas tomber dans la private joke : “ok, si vous n’avez pas suivi ce qui se passe avant, vous allez être paumés”. À la base, le deuxième épisode était le premier, ça commençait par les missions et tout. Mais en fait, assez tard dans l’écriture, je me suis dit qu’il manquait un épisode qui nous remet un peu dans le bain, qui nous permet d’avoir un regard extérieur sur la série. L’épisode 1 sert à ça et après, on a pu avoir la présence de Simon Astier qui sert un peu d’observateur qui découvre les personnages et l’intrigue de la série.

Season One : On sent que les relations entre personnages vont être plus poussées, qu’ils vont avoir des trajectoires plus marquées. Un vrai plaisir à l’écriture ?

F.D. : C’est le principal intérêt pour moi dans la série, au-delà des scènes d’action et de la science-fiction. L’avantage, c’est que maintenant, ils ont du background. Lorsqu’on commence avec eux, ils sont des archétypes et au bout d’un moment, il faut réussir à en faire de véritables êtres humains avec leurs problèmes et la saison 3 parle vraiment de ça. Dès le départ, on est dans une situation de crise qui, sans vouloir trop spoiler, ne va pas s’arranger. Notre plus grand kiff est de dire que nos personnages sont concrets, dès le début on met en place leurs problèmes et on voit comment les Missionnaire vont empirer tout ça.

 Season One : Ces personnages sont déjà très aimés, la fanbase est très active, le Comic Con est à chaque fois un grand rendez-vous. Comment vit-on cette situation lorsqu’on est un jeune créateur qui souhaitait tout simplement s’amuser ?

F. .D : Pour moi, c’est un honneur. L’un de mes rêves dans ma vie, c’était de présenter quelque chose à Comic Con, c’est ce que chaque jeune auteur un peu inspiré par la science-fiction veut faire et ça déjà, c’est fait ! C’est fait et à chaque fois, c’est un truc de fou, c’est de mieux en mieux, il y a de plus en plus de gens, c’est vraiment super. Mais ce n’est pas notre but premier. On ne se dit pas “on fait une série pour que les gens kiffent au Comic Con”. Notre but, c’est de faire une série qui nous plaît, d’être content de ce que l’on fait entre nous dans notre bande de potes, d’en être fier. Lorsqu’on a un succès comme ça, c’est très facile de vouloir tout faire pour le public et de faire ce qu’on appelle du fan service : ok, les fans aiment ça, donc on va leur donner ça, ils n’aiment pas qu’on change ça, donc on ne va rien changer. On se dit non, non, on ne fait pas ça pour être au service des fans, mais pour les surprendre et essayer d’aller plus loin que ce qu’ils peuvent attendre.

Season One : Le Visiteur du Futur vous a déjà beaucoup apporté. Qu’est-ce que cela pourrait vous apporter de plus ?

F. D. : Franchement là, jamais je n’aurais cru que la série soit produite par Ankama, coproduite maintenant par France Télévisions, et en plus, on a eu l’aide du CNC, des choses que je n’aurais jamais espéré avoir tout seul. C’est déjà énorme. Tout ce que j’espère, c’est que ça soit notre école, notre carte de visite, et en même temps, on s’améliore au fur et à mesure. Je veux surtout que les fans de la première heure ne soient pas déçus et que la série ne devienne pas une série fermée où il faut être vraiment initié pour en apprécier les codes. Si j’arrive déjà à faire ça, je serai très content.

 Season One : Est-ce que vous pensez que vous ouvrez une voie pour de jeunes créateurs ?

F. D. : C’est ce que j’espère. Lorsque Le Visiteur du Futur a commencé à se faire connaître sur Internet, je pensais vraiment que l’année d’après, on allait voir plein de petits cousins du Visiteur du Futur dans d’autres genres, avec d’autres histoires et il n’y en a pas eu tant que ça en fait. Il y a toute la génération de podcasteurs qui est arrivée juste après et qui font des trucs très bien, mais c’est vrai qu’en terme de websérie feuilletonnante avec une histoire, un univers décalé ou original, il n’y en a pas eu tant que ça. Donc, j’espère que d’autres vont se lancer là-dedans, même si je ne cache pas que c’est difficile.

Season One : Il faut aussi avoirdu talent.

F. .D : Il ne faut pas que du talent, il faut avant tout avoir une vision intelligente sur le long terme. Il faut avoir de l’endurance pour faire une websérie.

Le Visiteur du Futur Les Missionnaires, 10 épisodes, 130 minutes

Le Visiteur du Futur : http://www.levisiteurdufutur.com/
Sudio 4.0 : http://www.france4.fr/studio-4-0/
Crédits Photos: © Ankama