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Les petites discussions d’Alice et Swan

Les petites discussions d’Alice et Swan
Alexandre LETREN

Les petits meurtres d’Agatha Christie s’apprête à revenir sur France 2 pour une nouvelle salve d’épisodes, 3 pour être exacte: Meurtre à la kermesse, Cartes sur table et Le crime ne paie pasDepuis quelques années maintenant, la série a su conquérir un public large, familial qui aime à retrouver ce duo d’enquêteurs dans des adaptations des plus grands romans de la Reine du crime. Le changement de casting n’a pas nuit à la série, bien au contraire. Il a non seulement donné un coup de peps à la série mais a permis également de rééquilibrer ce binôme. Aujourd’hui, le charme incontestable de Blandine Bellavoir et la très grande classe de Samuel Labarthe font de cette série un des must de France 2. Nous avons pu rencontrer Samuel Labarthe lors du 16ème Festival de la fiction TV de la Rochelle, puis Blandine Bellavoir quelques jours plus tard. Ils nous parlent de cette série, de leur duo et de ce qui fait la force de ce rendez-vous classieux de France 2.

Meurtre à la kermesse

A la suite d’une agression, le commissaire Laurence se retrouve temporairement aveugle. Au même moment, une petite fille est assassinée pendant la kermesse de son école, la tête maintenue dans une bassine d’eau. Laurence ne veut laisser à personne le soin de découvrir l’assassin. Il décide de cacher sa cécité. Pour une fois, il a besoin de l’insupportable Avril pour enquêter : elle sera ses yeux ! Laurence et Avril plongent dans les secrets d’une petite ville du Nord où les notables comme les bonnes âmes ont quelque chose à cacher.

Cartes sur table

Le Commissaire Laurence et Alice Avril sont invités à dîner par un étrange collectionneur, Shaïtana. Celui-ci est fasciné par les assassins et veut leur présenter quatre meurtriers qui ont réussi le crime parfait, crime qui est resté impuni. Mais au cours de cette étrange soirée, Shaïtana s’écroule, assassiné. Lequel des quatre est le coupable ? Un jeu de piste commence, si embrouillé que le commissaire Laurence lui-même va se retrouver accusé de meurtre.

Le crime ne paie pas

Sale ambiance au cabaret l’Eden. Une des serveuses est assassinée sauvagement et le patron enlevé par de mystérieux inconnus. Ça tombe bien, Avril a toujours rêvé de chanter sur scène et elle ne va pas rater cette occasion ! Laurence, quant à lui, ne décolère pas : la police des polices le soupçonne d’être un ripou et veut lui retirer l’enquête. La loyauté d’Avril vis-à-vis de son meilleur ennemi va être mise à rude épreuve.

meurtre

Season One: Qu’est ce qui vous a séduit au départ dans la série?

Samuel Labarthe: Tout m’a intéressé. Je n’avais jamais la série avant, je ne la connaissais pas. J’ai tout de suite aimé le ton de la série, une comédie policière avec un humour pince sans rire, un peu un côté humour britannique qui me plaît beaucoup, un registre que j’ai beaucoup joué au théâtre. Laurence a ce côté un peu british et c’est un vrai défi d’essayer de le franciser un peu. J’ai un physique qui je crois me porte à aller vers ce type de rôle un peu classique anglo-saxon et j’imagine que c’est pour ça qu’ils m’ont choisi.

Season One: Le changement d’époque a vraiment apporté un second souffle à la série…

S.L: Oui ils ne se sont pas trompés et on a gagné un public plus jeune sur la série. C’était un vrai risque de tout changer car la série marchait très bien. On avait d’ailleurs très peur que le public ne suive pas forcément parce qu’ils aimaient l’ancien duo. On a maintenant sur la série des gens qui nous disent combien ils aimaient la première série mais combien ils aiment aussi beaucoup celle que l’on fait. Le pari est gagné mais ça exige d’être très vigilent à chaque instant sur ce que l’on fait, sur comment améliorer la série, sur le visuel, sur l’aspect comédie, sur les enquêtes d’Agatha Christie. On sait que l’on a un petit bijou entre les mains et on a envie de le pousser encore plus loin. Et j’aime beaucoup l’idée d’avoir refait des scènes de voiture en intérieur avec le décors qui défile, ce qui fait penser aux premiers James Bond ou aux films d’Hitchcock. J’ai vraiment l’impression de me retrouver dans ces séries que je regardais quand j’avais entre 13 et 19 ans. C’est vraiment génial pour ça. J’ai aussi eu envie de me rapprocher des voix qu’avaient les acteurs de doublage à cette époque, avec une voix assez timbrée, où l’on articulait presque plus que la normale, où l’on faisait attention à bien se faire comprendre, ce qui allait bien avec l’époque.

Season One: Il y avait un côté mentor-disciple dans le précédent binôme. Dans le vôtre, on est plus dans une relation amour-amitié, un peu plus dans l’aspect « Claire de Lune ».

S.L: Tout en gardant la spécificité d’un Hercule Poirot qui a une sorte de supériorité intellectuelle, un peu imbu de lui même, un peu misogyne, et ce rapport maître-esclave qu’il a un peu avec Hastings, les auteurs ont su créer un personnage féminin fort à côté du mien, une jeune femme qui porte des valeurs totalement modernes par rapport à son époque. Et en même temps, mon personnage voyage entre deux types de femmes totalement différentes: Marlène, prisonnière de l’image de pin-up des magazines, et Alice qui va à l’encontre des valeurs de l’époque, qui pense que les hommes ne sont pas les seuls à pourvoir avoir du pouvoir, à pouvoir prendre leur place dans la société. Ce va et vient entre ces deux femmes opposées donne des ressorts de comédie vraiment intéressants.

petiits meurtre

 

Season One: Votre duo a apporté un souffle nouveau sur la série. C’était important pour vous que la série se relance, soit modernisée?

Blandine Bellavoir: On s’est surtout mis la pression à l’idée de reprendre derrière Antoine Duléry et Marius Collucci, un duo qui marchait bien et que le public aimait. Mais dès l’annonce du départ d’un des comédiens, les auteurs se sont posés la question de savoir s’il fallait garder le second, changer l’époque,…Et finalement, l’idée de tout changer s’est vite imposée. Partir dans les années 60 était du coup une excellente idée. Ne serait-ce que pour le public pour qui c’est sans doute plus facile de se pencher sur ces années là, une partie du public qui nous suit les ayant connu. Et avec le changement d’époque, il y a toutes sortes de modernités qui se mettent en place, notamment pour mon personnage qui, sans être féministe au sens où on l’entend, est une jeune femme terriblement moderne. Elle est féministe à sa façon mais sans le prôner, sans le revendiquer, juste parce qu’elle se fie à son instinct, elle fait ce qui lui paraît normal quitte à être anachronique par rapport à son époque. Elle a bien essayée de se fondre dans la société, mais ce n’est pas elle, elle n’y arrive pas.
Et elle doit gérer un personnage comme Laurence qui est très misogyne, malgré le fait que tout soit pris sur le ton de la comédie.

Season One: Chacun des deux représente l’ancien et le nouveau monde qui se regardent et se défient…

B.B: C’est tout à fait ça. Et en même temps, si il n’était que misogyne, jamais il ne supporterait qu’elle soit sur ses enquêtes et il lui aurait claqué la porte au nez. Laurence est donc un peu un ancêtre de l’homme nouveau qui va arriver.

Season One: Ce qui est intéressant dans cette nouvelle version de la série, c’est qu’il y a un vrai équilibre entre les personnages, là où l’ancienne tournait un peu au Duléry Show…

B.B: Mais vous pouvez le dire, n’ayez pas peur, la série manquait de femmes (rires). Plus sérieusement, c’est agréable que les femmes ne soient jamais dans cette série les faire-valoir des personnages masculins. C’est assez rare dans nos séries de voir des femmes avoir la même place que les hommes dans l’histoire. C’est une série assez paritaire finalement.
Les scénaristes proposent des choses vraiment intéressantes sur la psychologie des personnages. Marlène n’est pas juste « une gourde » comme on pourrait le penser, elle a une vraie naïveté qui la rend très touchante.
Et puis les auteurs ont fait un incroyable travail d’adaptation car ce n’est pas toujours facile de donner à 3 personnages une action qui revient dans les romans à un seul. Ils parviennent aussi, malgré des histoires horribles de meurtres, à rendre ça plus « léger » grâce à la comédie. Enfin, l’adaptation est tellement réussie qu’ils arrivent à transformer des histoires pour les adapter aux personnages. L’épisode Le crime ne paie pas par exemple, est adapté du roman Le crime du golf. Ici l’action est transposée dans un cabaret. Donc même si je voulais jouer dans un roman phare d’Agatha Christie, l’adaptation se chargerait sans doute de totalement le transformer. Ce qui au passage m’arrange bien car, à la différence de Alice, je ne suis pas une grande adepte du roman policier et j’en ai vraiment lu beaucoup avant le tournage pour comprendre ce qui animait Alice.

Crédits: France 2
Merci à Blue Helium et à Yoan pour avoir organiser ces interviews