Ma première fois avec…Plus belle la vie
Sur Season One, on parle de séries en tant que personnes qui en consomment beaucoup. Mais que se passe-t-il quand on soumet des personnes qui les regardent de manière plus « modérée » à l’exercice difficile du visionnage d’une série très connue? C’est le parti pris que l’on a voulu mettre en place avec Céline Rosa, qui non contente d’écrire son tout premier article, s’est vue également soumettre comme premier exercice le visionnage de 10 épisodes de Plus belle la vie. Le pari est risqué, elle aurait pu y laisser des plumes. Qu’en est-il?
Alexandre Letren
Comme tout à chacun, j’avais entendu parlé de Plus belle la vie mais sans avoir ressenti l’envie et le besoin d’en regarder jamais le moindre épisode. La simple idée d’entendre le générique pendant 10 jours suffit à me rendre à la pharmacie me renouveler en efferalgan et je ne vous cache pas que j’ai vécu l’attente du premier épisode avec une profonde résignation voire abnégation au devoir. C’est toujours très délicat d’admettre que l’on a des préjugés sur les séries dites « populaires » en France et de ne pas passer pour une parisienne bobo prétentieuse et élitiste mais je ne vais pas non plus m’excuser et demander humblement pardon ne ne pas trouver d’attrait à autant de médiocrité et d’inintérêt, ma capacité à tenter d’être aimable ne va pas jusque là.
J’ai donc allumé ma télévision sur France 3 lundi à 20h15 et j’ai commencé mon « immersion » en tentant de regarder cela comme une vierge regarderait les alcôves d’une boutique des bas fonds de Pigalle mais je vais malheureusement vous décevoir, ce ne fut pas une excitante découverte qui m’attendit, bien au contraire. Ma première impression fut de ne pas parvenir à focaliser mon attention sur autre chose que les dialogues d’une pauvreté à faire passer la Grèce et l’Espagne pour des empires aux mille et une richesses et je vous avoue aussi que le surjeu très prononcé de certains comédiens ne fut pas là non plus pour m’aider à sortir de cette éternité…. Woody Allen a dit « L’éternité c’est long, surtout à la fin » et bien, je vous confirme qu’une épisode de Plus belle la vie, c’est long et ennuyeux surtout vers la fin des 15 jours….
Très sincèrement, il m’a fallu plusieurs épisodes pour comprendre le lien entre les différents personnages et prendre en cours « l’intrigue » principale qui est toujours accompagnée de petites autres intrigues en parallèle et ce ne fut pas une partie de plaisir, un rubik’s cube a au moins l’avantage d’avoir un minimum d’attrait intellectuel, le scénario de plus belle la vie n’a pas quant à lui cette faculté. L’intrigue est grossière, toujours un ex qui veut venir semer la zizanie dans le couple idéal qui a tout pour être heureux… L’amour impossible entre l’élève et le prof, les rapports familiaux et je passe le brassage de clichés que contient le scénario, j’ai eu le sentiment de me retrouver dans un épisode de oui-oui ou de Bob l’éponge version adulte.
La maxime des séries françaises est belle et bien présente « C’est pas bien d’être méchant et de toute façon lorsque l’on est méchant, on est puni et les gentils finissent toujours par triompher du mal »
Je pourrais résumer mes 15 jours à cette simple phrase moqueuse et sarcastique mais je vais au moins par charité chrétienne laisser à César ce qui est à César et sans vilain jeu de mot avec la nourriture pour chiens…
Il faut tout de même admettre que les comédiens tournent dans l’urgence et l’on sait très bien que sur ce genre de programmes, la quantité de prises en une journée est bien plus importante aux yeux de la production que la qualité. On ne perd pas de temps à retourner les scènes mal jouées, tout manque de précision, rien n’est lêché, précis, concis, parfaitement orchestré, c’est un travail pauvre pour un résultat pas riche comme dirait l’autre. Je n’ai pas pris une seule fois plaisir à m’asseoir à 20h15 en 15 jours de diffusion et je vous avoue que je ne serais pas d’une honnêteté intellectuelle parfaite si je vous disais que je parviens à pénétrer dans la psychologie des milliers de spectateurs qui prennent plaisir à regarder cette série de façon suivie… Il n’y a rien, c’est vide, pas de profondeur, pas de contenu, pas de bons jeux de mots, pas d’esprit, pas d’effort d’écriture ni de jeu. J’ai le sentiment que cette série est une boîte vide qui sert à caler un meuble pour l’empêcher d’être bancal. L’heure de diffusion tombe sur la tranche horaire du journal de 20h et je pense qu’un des buts des producteurs est aussi de tenter d’arracher certains spectateurs à la dure réalité de la vie et de les transporter dans ce monde aseptisé et édulcoré loin de la brutalité d’un pays en crise permettant à une certaine catégorie de personnes de ne pas forcément réfléchir ou penser mais juste se divertir devant un programme finalement « pas bien méchant ».
En conclusion, je dirais que j’ai vécu ce programme comme une longue perte de temps, j’ai passé 30 mn de ma vie pendant 15 jours à ne pas parvenir à me laisser embarquer une seule fois dans la série, je n’ai pas été captivée, touchée, attirée, intriguée, intéressée… je n’ai pas trouvé l’expérience agréable et à moins de me braquer une arme sur la tempe, je ne serais jamais responsable de l’audimat qui fait que cette série se trouve sur nos écrans depuis 9 ans. Quitte à choisir, je préfère encore l’idéal abstrait que peut procurer la mire.
Céline Rosa
Crédits Photos: France 3/ Telfrance
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