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Masters of Sex m’a laissé comme deux ronds de flan!

Masters of Sex m’a laissé comme deux ronds de flan!
Charlotte Calignac

Il y a eu des reproches faits à Masters of Sex cette saison, en rapport avec sa gestion de l’intrigue, ou même des notions qui ont pu être oubliées (notamment la mort de Lillian, le médecin devenu amie de Giny). Certains ont également mentionné la mise en avant excessive de la relation entre Masters et Virginia.

Mais à mes yeux la saison 2 est assez majestueuse. Plusieurs épisodes m’ont frappé, sous forme de moments qui donnent tous son sens au terme de série. Masters of Sex m’apporte ce que je cherche dans une série. De l’impact. De grands moments d’émotions. Une appréciation du silence à la fin de certaines scènes, d’épisodes même.

Plusieurs épisodes m’ont frappé par leurs moments. L’épisode centré sur le match de boxe, métaphore de la relation entre Giny et Bill, où les deux personnages se perdent entre jeu et réalité, où le masque est posé puis tombe, laissant entrevoir toutes les blessures qui en font des êtres complexes. Cet épisode-là mériterait une analyse entière, quelque chose de concentré.

Ce qui me plaît beaucoup plus, au-delà des thèmes modernes vus sous l’angle de la fin des années cinquante, c’est l’évolution de Masters et de Giny. La complexité de leur relation, l’incapacité de Masters à admettre qu’il aime Giny parce qu’il veut correspondre à l’idée immuable qu’il a de lui-même, tout comme la fragilité de Giny derrière son indépendance et sa force est aussi fascinante que l’étude et l’analyse des « dysfonctionnements  sexuels » (dixit les personnages).

C’est aussi l’impact que les victoires qu’ils ont petit à petit réussi à obtenir a sur les personnages qui me frappe, notamment chez Giny. Tout part toujours d’un bon sentiment, mais on voit dans ces deux derniers épisodes que ce sentiment se transforme petit à petit en une sorte de jeu à se prendre pour Dieu. Quand, à bout de solution, Giny va voir un psychologue en se faisant passer pour une patiente violée par son frère lorsqu’elle était adolescente et souffrant de vaginisme dans l’espoir stupide de pouvoir l’aider, je suis restée à la fois épatée par son cran et atterrée par son attitude. Dans l’épisode de cette semaine, l’épisode 9, on sent bien aussi qu’elle est perdue dans son plan, incapable de répondre aux questions du psychologue à la place de la patiente, et se servant de sa propre expérience pour palier les vides et les incohérences tout en se prenant une claque lorsqu’en transmettant les conseils du psychologue elle se trouve confrontée à de nouveaux secrets.

Au moins, ça a le mérite de prouver à Giny qu’elle a besoin d’un bon psy. Et lorsqu’elle confronte Bill sur leur histoire pour la première fois depuis trois, quatre ans, elle le pousse à admettre son propre mal être.

Ma retranscription est très maladroite, mais cet épisode, aboutissement de plusieurs autres storylines montées au cours des précédents, est impressionnant de justesse sur tous les points. Si l’écriture est impeccable et la réalisation léchée, je dois dire que je reste ébaubie à chaque scène face à l’irréprochable jeu de Lizzie Caplan et Michael Sheen. Tous deux sont capables d’interpréter des sentiments contraires tout en livrant leurs dialogues avec une subtilité qui laisse pantois.

Là où l’on pourrait vite tourner au soap, on est face à des personnages nus sur le plan émotionnel plus que physique.

Cette accumulation de scènes, de l’admission de Giny au psychologue de sa relation avec Bill, à la conversation gênée de Libby et Giny, à celle de confrontation entre Bill et son frère, qui culmine dans une scène finale où Giny boit et réalise à quel point sa relation avec Bill pourrait détruire son épouse… Tout ça pour mener à cette admission de souffrance de la part de Bill.

Oui, vraiment, c’est ça que je cherche dans une série. Je ne cherche pas forcément à aimer les personnages (les deux héros ont de vrais côtés insupportables qui les rendent terriblement humains). Je cherche des émotions percutantes. Cette saison dans Masters of Sex, je suis régulièrement servie.

J’espère vraiment qu’on restera sur cette lancée pour terminer la saison. La déception serait difficile à digérer.

Crédits: Showtime

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