C’est le dernier fragment de ce qui fut un jour une planète vivante. Mené à la destruction par la folie de ses habitants, ce qu’il en reste est condamné à errer à jamais au travers de l’espace et du temps. Hurlant sa peine et son désespoir. Dans la légende et dans les faits, on l’appelle le Métal Hurlant.

C’est par ces quelques mots que s’ouvre le générique de chaque épisode de la série événement de France 4, Métal Hurlant qui sera diffusée dès le 27 octobre prochain. Un événement pour un pari fou, celui d’adapter le mythique magazine français de bandes dessinées de SF, créé en 1975 par Jean-Pierre Dionnet, Moebius et Philippe Druillet. Pour la jeune génération qui ne connaitrait pas le journal Metal Hurlant, il faut savoir qu’il a révolutionné la SF en France et à l’étranger et a fait entrer la BD dans l’âge adulte. De grands noms se sont illustrés dans Metal Hurlant comme Moebius, Druillet, Jodorowsky ou Richard Corben avant de partir travailler aux Etats-Unis sur des œuvres devenues cultes.
Au travers de son adaptation américaine, « Heavy Metal« , Metal Hurlant a inspiré de grands noms du cinéma comme Ridley Scott ou encore un certains Georges Lucas.

C’est donc peu de dire que son adaptation est attendue…et surveillée de très près.
C’est dès 2009 que Guillaume Lubrano décide de lancer un pilote pour une adaptation de Metal Hurlant via sa scoiété de production WE Prod.
 » En adaptant Metal Hurlant, nous voulons montrer qu’il est possible de produire des programmes en France, pensés à la fois pour notre territoire et l’étranger. Nous devons montrer qu’en France aussi nous pouvons être novateurs« . C’est donc avec Justine Veillot via We Prod et en association avec Sparkling, Dupuis-Areno et Nexus, que Guillaume Lubrano a réalisé et produit les 6 premiers épisodes de cette série.

Metal Hurlant se présente comme une série d’anthologie d’action, d’aventure, d’héroïc fantasy, d’horreur et de SF qui veut s’inscrire dans la lignée de série comme Au-délà du réel, The Twilight Zone ou Les contes de la crypte.
Chaque épisode déroule donc un univers différent, une histoire tirée de la BD culte et qui se termine sur un twist comme les grandes anthologies américaines savent le faire.
Pour se faire, la série peut compter sur un casting international impressionnant comme: Rutger Hauer, Michelle Ryan, James Marsters, Joe Flannigan, Kelly Brooks ou encore le français Dominique Pinon. Six épisodes de 26 minutes pour entrer dans l’univers de Metal Hurlant.
Mais au fait, Metal Hurlant c’est comment? Trois épisodes ont été montrés à la presse, permettant ainsi de se faire une opinion (non définitive peut-être) sur cette série

Les points forts

• Le générique de la série: visuellement et musicalement très réussi, porté par la superbe voix de Benoit Allemane (la voix de Morgan Freeman), il donne le tempo et nous fait entrer dans la série. C’est un bon générique qui reste assez vite dans la tête.
• Les histoires: tirées de la BD, les histoires font preuve d’efficacité et les twists finaux sont très réussis. Quand on sait que dans la BD, les histoires font de 8 à 12 pages au maximum, on se doute combien il fut difficile d’en faire des histoires de 26 minutes
• Le casting: comme dans bon nombre d’antholgie, c’est un peu la loterie et si parfois c’est parfois c’est franchement réussi (« Protège moi » avec Michelle Ryan et James Marsters), on ne peut s’empêcher d’être par moment dubitatif (« La couronne du roi »)

Les points faibles

• Les effets spéciaux: c’est le gros point faible de la série et c’est tout de même légèrement embêtant quand on parle de SF. L’histoire qui fonctionne le mieux (des 3 que nous avons vus), « Protège moi », est un huit clos donc sans effets spéciaux. On se retrouve alors porté par l’histoire. Mais quand les effets spéciaux font l’histoire…aïe aïe aïe!!! Il n’y a pas de moyens et franchement parfois, ça se voit. L’épisode « La couronne du roi » en est un parfait exemple et à la limite du ridicule, pâle copie de la série Spartacus (qui n’est déjà pas, pour moi, un modèle du genre).

Au final, on ne peut que saluer l’initiative de porter à l’écran une oeuvre comme Metal Hurlant, ouvrant la voie à de la Science-Fiction made in France, genre totalement délaissé par notre télévision. Mais Metal Hurlant la série nous rappelle aussi cruellement que le passage de la BD à la série (ou au cinéma) ne fonctionne pas toujours…bien au contraire!!!

Source: avec France 4 (Dossier Presse)
Crédits Photos: We Productions

 Season One Sci-Fi Metal Hurlant