« Oh tu sais moi, à part Kaamelott »
C’est une des phrases que j’ai souvent lue ou entendue de la part de celles et ceux qui veulent expliquer combien ils n’aiment pas les séries françaises (« à part Kaamelott« ) ou qu’on ne fait rien de bien en séries (« à part Kaamelott« ). Une phrase que l’on continue d’entendre aujourd’hui. Certains diront que c’est une preuve que la fiction française n’a pas bougé. Pour ma part, je considère que c’est la preuve d’une méconnaissance totale de la façon dont notre fiction a changé durant les dix dernières années, y compris à TF1, « la chaîne du Mal » par excellence pour certains.
Quand je dis que j’aime et défends la fiction française, certains me demandent bien sûr de citer des exemples de bonnes séries. Et je n’ai aucun mal à le faire. Tout simplement parce qu’on fait de bonnes choses chez nous. Il y en a sans doute moins que dans d’autres pays mais les efforts sont à saluer. Je dirais même plus à soutenir. Comment voulez-vous que notre fiction grandisse si personne, journalistes-public, ne le souligne quand de belles tentatives existent? On peut ne pas les apprécier. Mais cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas bonnes. Qu’elles s’appellent Lazy Company, In America, Engrenages, Profilage, Falco, Caïn, Chérif, Les revenants, Un village français, Hero Corp, 3x Manon, Mafiosa, Kaboul Kitchen, Ainsi soient-ils et même dans son registre P’tit Quinquin, ce sont autant de tentatives ou de séries lancées qui prouvent la bonne santé de nos fictions.
Alors oui, on est d’accord, on manque de diversité de genres entre le polar et la comédie, on manque de diversité de formats. Mais regardons d’où l’on vient, où l’on est et ce qui arrive.
Canal+ va proposer des coproductions internationales ambitieuses, Arte a dans sa besace de beaux projets comme Paris ou Intrusion, OCS poursuit sa diversification des genres au travers d’un western, et même TF1 prend le le pari d’une comédie acide (le remake de Rita) ou du fantastique (avec le remake de Marchlands).
Et, au milieu de tout ça, on a des scénaristes et des producteurs, nourris aux séries, qui ont l’envie de faire avancer les choses, qui tentent, parfois modestement, avec les moyens qu’ils ont, mais qui ne renoncent pas parce qu’ils ont bien senti qu’il y avait des choses à faire et qu’ils pouvaient de plus en plus les faire.
Bien entendu, tout n’est pas rose, on est très loin du Paradis mais oui on sait faire de bonnes séries, oui les choses ont changé et oui il est révolu le temps où seul Kaamelott dominait une télévision qui était vraiment frileuse. Aujourd’hui, notre fiction « se réchauffe » de plus en plus, et il est de notre responsabilité à nous journalistes de le dire, et de ne pas faire d’anti TF1 primaire ou des louanges systématiques pour Arte ou Canal+. Nous devons juste observer honnêtement ce qu’il se passe et appliquer à la fiction française le même traitement que pour la fiction américaine.
Crédits: M6/ Canal+
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