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2 Commentaires

Par la petite porte: NCIS New Orleans

Par la petite porte: NCIS New Orleans
Christophe Brico

La review

Backdoor Pilote
6
Scénario
4
Casting
8
6

Vite la saison!

[BACKDOOR PILOT] : Episode d’une série ayant pour but de lancer un spin-off, une série dérivée. Littéralement “Pilote par la porte de derrière”, c’est souvent pour les diffuseurs un bon moyen de tester le potentiel d’une série “fille”, de l’intégrer complètement dans l’univers de référence. Aujourd’hui, nous parlons du prochain dérivé du procédural qui explose tous les scores d’audience: NCIS.

Avec un score moyen de 19-20 millions de téléspectateurs par semaine (autour de 17-18 ces dernières semaines), NCIS est LA série championne de l’audience tous networks confondus au USA. Pas étonnant que CBS, chaîne qui maîtrise le genre procedural s’il en est, souhaite exploiter le concept jusqu’à la corde. Déjà un spin-off en cours, NCIS : Los Angeles, et une tentative échouée l’année dernière avec NCIS : Red, qui aurait raconté l’histoire d’une équipe NCIS mobile. Diffusés les 25 mars et 1er avril dernier, les épisodes 18 et 19 de NCIS ouvrent donc la possibilité (plus que probable au vu du cast) à une nouvelle série “fille” : NCIS New Orleans.

Sans faire un résumé exhaustif de l’épisode, notamment pour celles et ceux qui ne suivent pas la série, disons simplement que ce double épisode poursuit un double objectif : Intégrer étroitement le spin off dans l’univers de la série originale, et donner corps à une équipe. Ce second objectif est sans doute le plus important. Si cette équipe fonctionne, il y a fort a parier que la série ira jusqu’à la saison complète à la rentrée prochaine. C’est l’élément qui fait ou non fonctionner tout procédural : l’envie de voir évoluer les personnages.

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Alors au bilan de ce “pilote par derrière”, que peut-on dire ? Tout d’abord, commençons par le roi, littéralement, de ce pilote : Scott Bakula. Il faut bien avouer, sans faire le fan de base, qu’il justifie à lui seul le temps passé devant du NCIS. En effet, son personnage de Dwayne Pride, alias “King”, est un de ces personnages que l’on a envie de suivre. Un peu rugueux, un peu poète, habité par la Nouvelle Orleans, usant de sa maturité comme d’un véritable atout de composition, toujours mâtinée d’une facétie juvénile, il est le genre de personnage “succes maker”, au même titre que Mark Harmon a pu l’être pour le personnage de Gibbs. Ce n’est sans doute pas une surprise, mais l’acteur apporte un véritable plus, et de poids, a la série potentielle.

Ensuite, il y a la Nouvelle Orléans. Personnage à part entière du show, la ville était déjà fascinante en soi, mais a acquis, par la catastrophe “Katrina”, une véritable dimension tragique. Elle est, avec New York, un de ces lieux qui sont autant porteurs d’une véritable identité que d’une histoire récente qui touche, d’une manière ou d’une autre, tous les spectateurs. C’était donc un choix pertinent, et pourtant pas nécessairement très calculé, de l’aveu du scénariste de ces épisodes, et potentiel show runner de la future série  Gary Glasberg: “J’ai appris qu’il y avait un petit bureau à la Nouvelle Orléans – un vrai bureau du NCIS – et qu’il y avait ce type fantastique, plus vrai que nature, qui le gérait depuis 25 ans. Il n’y avait que lui et quelques autres personnes, et c’était tout. Je voulais en faire un épisode spécial mais Mark Harmon m’a dit qu’il y avait plus de potentiel.” (Source : EW). Toujours est-il qu’à l’échelle du double épisode, on sent bien le potentiel de la ville elle-même pour imprimer son identité singulière à la série. D’autres ne s’y sont pas trompés : Treme avant tout le monde, mais aussi The Originals, American Horror Story : Coven entre autres.

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Enfin les autres personnages, s’ils sont à peine esquissés, ne manquent pas d’attrait. On citera évidemment CCH Pounder, actrice connue de tout sériphile (X-Files, Urgences, The Shield), qui campe ici le médecin légiste, et surtout Aaron Clifton dans le rôle de son assistant mélomane, et le duo Lucas Black et Zoe McLellan, qui font le job sans plus à ce stade. Néanmoins, la base est suffisante pour tenir la route et lancer le nouveau show.

Evidemment, en sa qualité de spin off, NCIS New Orleans apparaît avec les mêmes caractéristiques sérielles que sa série mère : ce sera sans doute un pur procédural. Le genre a ses défauts, et notamment le principal qui est sans doute le côté très répétitif des épisodes. Le double épisode souffre aussi de principe très systématique de l’écriture et de la mise en en scène. En tout état de cause, à ce stade, « Crescent City” est avant tout un épisode de NCIS. Plutôt un bon épisode, certes, mais malgré tout une histoire qui reste calibré dans les canons du trésor de la CBS.

En tout état de cause l’essai a déjà été marqué une fois. Avec tout ce que l’on peut penser de la série, NCIS Los Angeles réunit chaque semaine une moyenne de 15 millions de téléspectateurs, ce qui est, pour tous les network, déjà un succès majeur. Pourtant la série, orientée plus “action”, a su se démarquer, assez radicalement de la série mère, et ce, malgré certains gimmicks de mise en scène un peu énervants (les snapshots aux débuts et fin de chaque coupure pub… euh… de chaque chapitre… pardon). Si NCIS New Orlans arrive, elle aussi, à se démarquer par une nouvelle orientation, ce que semble suggérer les concepts mis en place dans ce backdoor pilote, la série en devenir pourrait avoir un réel potentiel et conquérir son public. On ne peut, à ce stade, que supposer que l’ambiance mouate et un peu décadente de la Nouvelle Orleans impose un pocedural dans une ambiance plus proche du polar noir que de l’enquête clinique. Mais ce ne sont que des suppositions.

Pour conclure, disons simplement que malgré 11 ans d’antenne et une réception mitigée auprès des sériphiles les plus exigeants, NCIS est une entreprise qui est encore capable de donner envie. Que l’épisode “par la petite porte” devienne série ou non, force est de constater que l’on a plaisir à retrouver Scott Bakula dans ce rôle, et que la perspective des nouvelles aventures du King est plutôt à ranger dans la case des “à voir”.

Crédits: CBS