On l’attendait depuis longtemps et la re-voila : Gillian Anderson revient à la télé américaine dans un rôle important d’une série (sans compter son guest dans Hannibal) ! En effet, Crisis est l’occasion de revoir la révélation d’X-Files plus de 10 ans après l’arrêt de la série, période durant laquelle l’actrice s’est faite relativement discrète. Ceci étant dit, Crisis est un thriller feuilletonant, le nouveau drama de NBC, qui, à part The Blacklist, accumule un peu les échecs sur cette saison. Alors Crisis va-t-elle permettre à la chaîne de remonter la pente?

Promenons-nous dans les bois

Commençons par le commencement, l’histoire. Dans Crisis il y a une école à laquelle vont les enfants de tous les super-riches et super-puissants de Washington, donc du monde (dans l’esprit des américains), un beau matin, alors qu’ils se rendent en excursion, ils se font détourner et enlever par des super-méchants qui sont super-pros. Bien évidemment dans le lot, il y a le fils du Président des USA. Le FBI est sur le coup, et l’agent Susie Dunn (Rachael Taylor) est chargée de mener l’affaire, notamment parce que sa soeur, Meg Fitch (Gillian Anderson), est le parent d’un des enfants enlevés. Évidemment la tâche de Susie sera compliquée par le fait que chacun des parents est un dirigeant, ou quelqu’un de haut placé, et donc habitué à donner des instructions, agir et pas attendre. Sans spoiler, sachez que, comme c’est un peu la tendance cette saison, le pilote de Crisis donne énormément d’éléments d’intrigue en 42mn.

En sus de Gillian Anderson, on retrouve aussi Dermot Mulroney, plutôt habitué au cinéma (Jobs, J. Edgar), James Lafferty (Les Freres Scott), et l’inénarrable Max Martini que l’on a pu voir au cinéma récemment dans Pacific Rim, mais est un grand habitué de la télé. Globalement le casting tient plutôt la route côté adultes, même si l’écriture du pilote, plein de retournement de situation, rend les relations entre les différents personnages un peu artificielles. Du côté des ados, on a également un groupe de personnages qui se détache. Sans rentrer dans le détail, notons simplement la découverte de la toute jeune Stevie Lynn Jones, 19 ans au compteur, qui interprète Beth Ann Gibson et sort globalement du lot. Pour le reste c’est un casting de teen drama en bonne et due forme.

Enfin, derrière les manettes de la série se cachent Rand Ravich et Far Shariat, les deux compères de Life, déjà sur NBC, et Philip Noyce, crédité à la production. Ce dernier est un choix intéressant. C’est le réalisateur de films comme Jeux de Guerre ou encore Danger Immédiat, mais c’est aussi le réalisateur du pilote de Revenge et Producteur Consultant sur la première saison de la série. Il se trouve justement que Revenge est un des deux shows directement en concurrence avec Crisis le dimanche soir.

 

The Breakfast Club

Crisis nous offre un de ces pilotes à partir desquels il est difficile de présumer de l’avenir de la série. En effet, pour commencer par le plus agréable, les 42 min minutes passent très vite, le script est conçu pour que le rythme soit soutenu, et l’on passe globalement un moment plutôt agréable. En revanche, dans la construction de l’histoire et le potentiel de la série à l’échelle d’une saison (a priori 13 épisodes), c’est une autre histoire.

Première complexité, il y a 3 thèmes dans la même histoire. Crisis est un thriller d’espionnage, Crisis est un teen drama et Crisis est un drama familial. Ce n’est pas la première fois que l’on verra ce genre de mélange, mais il est assez frappant à la vision du pilote de la série, de voir qu’au départ au moins, la sauce permettant de mélanger tout cela a un peu du mal à prendre.

Ensuite, mais c’est un peu la tendance cette saison, les éléments d’intrigue révélés dans le pilote sont très nombreux et se révèlent très vite. Pas le temps pour le spectateur de se poser beaucoup de questions. On pose une intrigue, on ajoute une action, et hop ! On révèle. Sans doute la fébrilité des chaînes à s’engager sur des projets est en partie responsable. D’autant que Crisis a obtenu un deal d’engagement de diffusion du pilote par la chaîne. Au sortir du pilote, on a une idée assez précise d’où va l’intrigue, de ce que pourrait être le concept de la série sur la durée – à chaque épisode le chantage sur un des parents avec un des enfants -, au moins pour la première partie de saison. Mais on sait déjà que la série a eu des problèmes d’écriture qui ont poussé la production à un arrêt de tournage à la mi-saison pour ajuster le ton des épisodes.

Au final Crisis n’est pas désagréable. La série a un potentiel relativement accrocheur, mais le mélange des tons a un peu du mal à prendre et surtout le rythme donné au script par le pilote risque d’être difficile à suivre sur une saison.

Crédits: NBC