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Pilote d’essai: Dracula (NBC)

Pilote d’essai: Dracula (NBC)
Marine Di Meglio

Les vampires ont-ils encore du mordant? Apres de multiples incarnations télévisuelles, ils reviennent en la personne du mythique Dracula, le père spirituel de tous les vampires. Un retour à la base en quelque sorte avec cette nouvelle adaptation du roman de Bram Stocker lancée le 25 octobre dernier sur la chaine NBC. Une occasion de renouveler le genre après les réussites, chacune dans leur catégorie, de Buffy et Angel, True Blood, Vampire Diaries ou encore Being Human.

Le mythe de Bram Stoker est donc une nouvelle fois revisité dans cette série, dans une adaptation plutôt libre plaçant l’action en 1897 et en lui ajoutant une obscure histoire de vengeance rappelant celle de Monte-Cristo. Caché sous les traits d’Alexander Grayson, un riche industriel américain, Dracula arrive en effet à Londres pour assouvir sa vengeance sur l’Ordre du Dragon, une société secrète responsable de la mort de sa femme des années auparavant. Rapidement il s’éprend de la jeune lady Mina Murray qui ressemble trait pour trait à son épouse disparue.
Coproduction anglo-américaine dirigée par des producteurs de Downton Abbey et des Tudors, Dracula bénéficie d’une ambiance typiquement britannique. Elle se déroule en Angleterre, son tournage y prend également place et ses comédiens sont majoritairement britanniques et irlandais. Dracula abandonne ici les terres de sa Transylvanie natale pour le Londres de la fin du XIXème siècle. L’intrigue de ce premier épisode est elle-même des plus british et peut-être un peu trop lisse pour être vraiment efficace. Elle respecte tout à fait les figures imposées du genre: le bal, l’opéra et les sorties nocturnes incontournables. La tradition, l’élégance et les codes sociaux propres à la haute société londonienne sont ici bien respectés avec les costumes somptueux, les décors magnifiques et la réalisation travaillée de la série.

Mais parlons maintenant de ce qui pêche. En fin d’épisode, on découvre les premières scènes d’action du pilote, un malheureux croisement entre les films de cape et d’épée et les films d’arts martiaux hongkongais qu’on retrouve un peu trop a mon goût dans les films et séries ces derniers temps. Un peu le Matrix du pauvre en quelque sorte. C’est dommage parce que ces scènes, utilisées pour dynamiter l’action, se différencient tellement du reste qu’il nous semble voir deux séries différentes. Malgré tout, elles sont tout de même nécessaires car la narration manque clairement de nervosité et ces trop rares scènes d’action nous font nous rappeler que oui Dracula n’est pas seulement un mondain avide de retrouver son amour perdu mais aussi un prédateur.

dracula

Car ce qui pêche également, c’est le côté sombre du vampire et plus particulièrement du Dracula crée par Stocker, part d’ombre essentielle qui passe quelque peu à la trappe devant le glamour de la série. Jonathan Rhys Meyer a beau être très bon dans ce type de personnage dont il semble s’être fait une spécialité, son personnage, malgré ses fêlures, reste assez fade et surtout loin d’être un tueur sanguinaire. Car en dépit de ces quelques scènes d’action, Dracula ne nous apparaît pas comme un monstre. Pour susciter l’empathie envers son personnage principal, la série met en avant ses blessures intérieures et un ennemi, l’Ordre du dragon, qui ne peut que nous être antipathique. Et la moindre violence ou le moindre meurtre reste hors-champ pour ne pas choquer le téléspectateur. Pas de doute on est bien sur un network américain et non sur le câble.

Pourtant la série tente de reprendre le cote très sexué et sexy présent dans True Blood afin d’attirer le public de la série de HBO mais sans pour autant plonger dans la psychologie de ses personnages et explorer les conséquences sociales de leur condition comme la série du câble, en tout cas pour l’instant. De plus en décidant de ne pas utiliser toutes les caractéristiques des vampires, à part les incontournables tels boire du sang et brûler au soleil, Dracula joue sur les terres de Vampire Diaries ou Twilight pour ne pas les citer et a des chances de perdre ainsi le public plutôt adulte de la série de HBO. En se concentrant sur des intrigues compliquées et pour l’instant quelque peu incompréhensibles, Dracula se coupe également du public plus jeune de Vampire Diaries ou The Originals. Dracula reste donc le cul entre deux chaises en voulant séduire un public le plus large possible, et donc en conséquence se coupe un peu de chacun d’eux, “adolescents” comme “adultes” plus matures.

DraculaDracula échoue donc à apporter quoi que ce soit de nouveau dans la série de vampires et elle a malheureusement un certain nombre de défauts qu’il est difficile d’oublier mais malgré tout elle n’est pas honteuse non plus. Ses acteurs sont plutôt bons, les décors et costumes sont sublimes et même si l’intrigue est plutôt fade pour l’instant, elle pose plusieurs pistes qui se révèleront peut-être plus intéressantes dans le futur. Qui vivra verra donc…

Crédits: NBC