Pilote d’essai: How to get away with murder (ABC)
La review
Pilote
8Scénario
8Casting
5Réalisation
8Envie de voir la suite
7How to Get Away With Murder est la dernière produite par Shonda Rhimes, à qui ABC doit probablement sa réussite en lui ayant alloué une soirée entière rien qu’à elle : le jeudi. Donc à ShondaLand (le jeudi soir) voici un nouveau venu, dans la lignée parfaite des séries que l’on connaît à cette femme d’affaire.
En série typique de Shonda Rhimes (même si la série a été créée et est showrunnée par Peter Nowalk), on a un pilot très efficace, rythmé, bien écrit et bourré de monologues enflammés délivrés par des personnages charismatiques. Les éléments qui fonctionnent s’entrechoquent et s’entremêlent avec brio. Du soap, du mystère, et du sang : la combinaison qui a fait la réussite de Scandal et qui, sans doute, fera celle de Murder (franchement, c’est trop long à écrire).
Sous bien des aspects, Murder s’inscrit parfaitement dans la lignée de Scandal. Un personnage féminin afro-américain fort, avec une poigne ferme et un pouvoir certain qu’elle n’hésite pas à utiliser lorsqu’elle en a besoin. Annalise Keaton, professeur de droit à l’université et avocate intraitable de grande renommée enseigne à ses élèves avec cynisme la façon dont on peut se servir de la loi et des travers du système judiciaire américain pour défendre son client et parfois même faire passer un coupable pour un innocent.
14 millions de téléspectateurs ont suivi le lancement de How to get away with murder
Indéniablement, le pilot fonctionne. La réalisation est assez recherchée pour des effets réussis (qui rappellent encore une fois Scandal), le montage reste impeccable de sorte que les flashbacks (ou flashforward ?) sont bien mis en avant et rien ne prête à confusion.
L’histoire de la semaine est assez convenue, mais comme c’est un pilot j’ai tendance à être magnanime. D’abord, j’ai bien aimé le parallèle entre la disparition de la jeune fille et la partie dans la cour de justice. Je pensais que la disparition de la jeune fille servirait de fil rouge sur la saison (surtout que ça sent la coucherie avec des professeurs à plein nez), mais je n’en suis pas si sûre à présent. Ce qui me fait plaisir : c’est agréable de ne pas trop savoir à quoi s’attendre. Quel que soit le choix, il me conviendra. La conclusion un peu cynique à cette storyline me plaît assez. Ensuite, je suis magnanime parce que finalement l’histoire n’est que prétexte à comprendre qui sont les personnages principaux : cette présentation est réussie.
Paradoxalement, c’est là que je fais un peu la grimace. Les acteurs ne m’ont pas transcendé. Les personnages en eux-mêmes sont, quoiqu’un peu caricaturaux (comme dans tous les pilots) au moins bien définis — parfois même gênants. De nombreuses storylines ont été amorcées, les points de vue embrassés, et le tout avec assez de réussite, mais certains acteurs laissent un peu froid. Le « héros » (du moins j’imagine qu’il est le héros) Wes, est fade et niais, ce qui paraît peu crédible et assez dommageable si c’est derrière lui qu’il faut se mettre. Quant à Viola Davis, elle incarne très bien Annalise Keaton mais souffre un peu de la comparaison avec son homologue de Scandal (Kerry Washington) qui fonctionnait beaucoup mieux dès le premier épisode de sa série. En outre, de nombreux personnages sont introduits dans ce pilot, de sorte que certains passent un peu à la trappe.
Je reste un peu épatée par la vitesse et la réussite de ce pilot mais je ne peux m’empêcher de penser à la limite du format pour l’instant. Certes, on va rester sur une première saison assez courte avec 13 épisodes. Mais faire durer le principe sur plusieurs saisons risque de s’avérer plus complexe… Un peu comme pour Scandal finalement.
Enfin j’ai quand même hâte de voir où va mener cette première saison.
Crédits: ABC
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thlenoir
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Xavier Xavie