Pilote d’essai: Looking (HBO)
La review
LE PILOTE
9On a dit beaucoup de choses sur Looking, avant de la voir. Le “Girls” pour les gays, le nouveau “Queer as folk”… Bref, on s’est beaucoup demandé comment qualifier ce truc un peu nouveau, dont on ne savait au final pas trop quoi penser. Et si finalement, c’était bon signe?
Ce qui est surprenant, c’est tout ce qu’elle n’est pas, tellement elle se pose plus qu’elle ne s’impose. Comme si le premier épisode était une plume qui venait casser toutes les attentes, et proposer doucement son univers; proposer un groupe de personnages, une ville, sans nous imposer des storylines lisibles à des kilomètres. Bref, comme un moment, une pause d’une demi-heure, après laquelle on peut repartir vaquer à ses occupations, sans avoir l’impression d’avoir perdu du temps.
Looking ne sera pas addictive. Pas à la façon de ses aînées. Mais ce n’est clairement pas l’idée. Et c’est peut être même mieux. Car on a la sensation qu’on va avoir le temps de suivre ses protagonistes dans la durée, un peu comme un groupe de copains qu’on revoit fréquemment. Il y a l’attendrissant qui se plante souvent, Jonathan Groff. Et puis le type un peu plus agé qui cherche encore et toujours à se taper des petits jeunes, ou encore le mec en couple.
La série, pour moi, se rapproche plus de “How to make it in America” que des deux séries précitées. On retrouve le même type d’image, urbaine et réaliste sans être dégueulasse pour autant. Le même type de musique, sympa, à la mode, et puis en même temps pas trop. Et le même type de personnages: des mecs, un peu paumés, ou pas complètement, qui vivent leur vie. Et quand “How to …” s’intéressait à leur boulot, Looking, se concentre sur leurs vies sentimentales.
Les personnages sont bien dessinés, agréables, loin d’être clichés, crédibles. Après, allez savoir s’ils sont vraiment le portrait de leurs générations… Comme prévu, il y a du sexe, mais rien d’aussi graphique ou inconfortable que chez Lena Dunham. Et puis il y a ce quelque chose un peu indéfinissable, que ceux qui ont lu les “ Chroniques de San Francisco” d’Amistead Maupin retrouveront, une vision du milieu gay propre à la Bay Area.
Enfin l’univers est sain, pas morose. Fini le drame des années sida, l’urgence des années 90 de vivre à tout prix, ou la crise façon génération perdue de Girls. Dans Looking, les personnages ne sont pas victimes de leur époque, ils vivent en plein dedans.
Bref, Looking, c’était un bon moment.
Crédits: HBO
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https://season1.fr Claire
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joubou57