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Pilote d’essai: Madam Secretary (CBS)

Pilote d’essai: Madam Secretary (CBS)
Christophe Brico

La review

Pilote
7
Scénario
6
Casting
6
Envie de voir la suite
7
6.5

Bon moment

Surfant sur la vague des politic-drama, CBS nous offre (et ce ne sera pas le seul network cette saison) une série centrée sur le Secretary of State (Ministre des Affaires Étrangères, en gros), incarnée ici par Tea Leoni, et sans doute inspirée d’une célèbre ancienne première dame qui occupa cette même fonction.

Après la disparition brutale du Secrétaire d’état américain, Elizabeth Faulkner McCord (Tea Leoni) est appelée par le Président des États-Unis, Conrad Dalton (Keith Carradine) à le remplacer. Dès son arrivée en fonction elle doit faire face à une crise en Syrie impliquant deux adolescents en passe d’être exécutes, des intrigues de court autours du bureau ovale, et sa propre famille au milieu. Mais la nouvelle Secrétaire d’état n’est pas une oie blanche, et son passé au sein de la CIA l’y aidera.

14.29 millions de téléspectateurs pour le pilote de Madam Secretary

Après les succès (au moins critiques) de House of Cards et Scandal, pour ne citer que les plus récents, tous les networks veulent leur série à la maison blanche (même Lifetime s’y met avec The Lottery). Il faut dire que la recette est juteuse: les intrigues sont prises dans l’actualité, les coûts sont maîtrisables, il est facile de faire entrer ou sortir des membres du cast sans dénaturer l’intrigue, bref, si le concept fonctionne, c’est un coup à marcher pour pas mal d’années. D’autant que CBS a déjà un autre show au ton similaire, The Good Wife, qui s’approche de sa fin. Sans doute pas un hasard, dès lors que Madam Secretary soit programmée juste avant The Good Wife, la chaîne à la programmation vieillissante trouvant ici un potentiel remplacement à une de ses séries phare.

Mettons un peu les mains dans le moteur de cette série : showrunnée par Barbara Hall (ancienne de Homeland notamment) qui a une longue expérience de la télévision, et produite par Morgan Freeman et Lori McCreary (co-fondateurs de la société de production Revelations Entertainment), et Tea Leoni elle-même. Au casting on trouvera Tim Daly (Private Practice) dans le rôle d’époux d’Elizabeth McCord, Henry, l’inénarrable Zeljko Ivanek (24, Damages), dans le rôle de Russell Jackson, Chief of Staff de la Maison Blanche, ou encore Bebe Neuwirth (Cheers, Frasier) dans le rôle de Nadine Tolliver, Chief of Staff d’Elizabeth McCord, notamment. Mis à part ces quelques noms et têtes un peu connues, l’ensemble du cast est plutôt tenu par des habitués aux seconds rôles ou nouveaux venus. A la simple vue du pilote, cela tient globalement la route, à la fois en terme de rythme, de casting ou encore de réalisation. On retrouve même certains gimmicks propres au genre comme une séquence du fameux “walk and talk” caractéristique de la série “mère” du genre : The West Wing.

tea-leoni-madam-secretary-zeljko-ivanek-CBS

 Yes, we can !

Le pilote du show laisse entrevoir de manière assez évidente ce que sera la série, tout du moins sur les premiers épisodes. S’appuyant clairement sur le modèle The Good Wife, nous suivrons “l’affaire de la semaine”, qui sera l’enjeu de l’épisode, mais sur le long court une intrigue “fil rouge” est déjà esquissée dès le pilote, et l’on comprend vite que les différents personnages qui gravitent autour du Président ainsi que la vie de famille d’Elizabeth McCord seront également des enjeux qui traverseront la (les) saison(s). Sur le personnage au cœur de l’histoire, force est de constater que le modèle dont elle s’inspire, Hillary Clinton en l’occurrence, est plutôt bien rendu, notamment par une scène de relooking assez maligne.

Il faut bien entendu dire un mot de la performance de Tea Leoni, qui nous offre un personnage de caractère. Si parfois les situations paraissent artificielles, ce qui est souvent l’apanage des pilotes, l’actrice s’en sort plutôt bien, et pourrait trouver ici une partition au long court.

Finalement, le principal reproche que l’on peut faire à Madam Secretary est sans doute son manque d’originalité. En effet, rien dans ce pilote n’a pas déjà été vu ailleurs, y compris la mise en scène d’une femme au pouvoir, la télé américaine ayant déjà offert le poste suprême à une femme dans Commander in Chief. Ajoutons également que l’aspect “famille” ne représente pas ici, en tout cas dans le pilote, un réel enjeu dramatique, et pourrait avec le temps devenir un réel handicap au show.

Le pilote de Madam Secretary laisse présager une série agréable, tournée vers des intrigues d’actualité, mais avec un personnage qui peut devenir de ceux que l’on aime suivre semaine après semaine. Nouvelle venue dans l’arène des dramas politiques, mais pas la dernière, Madam Secretary est une série agréable, reste à savoir si elle trouvera son public.

Crédits: CBS