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6 Commentaires

Pilote d’essai: Sleepy Hollow, Le visiteur du passé

Christophe Brico

La review

LE PILOTE
7.5
LE CASTING
8
LE SCENARIO
6.5
7.3

A SUIVRE

Inaugurant la nouvelle saison des networks US, Sleepy Hollow, librement inspirée de l’histoire de Washington Irving, librement inspirée du film de Tim Burton, librement inspirée de… Bref, Sleepy Hollow donc, est une jolie réussite pour un lancement avec 10 millions de téléspectateurs devant un show qui, s’il n’est pas exempt de défauts, nous offre un potentiel divertissement de très bonne facture.

Pleased to meet you / Hope you get my name

Pour ceux de nos lecteurs qui ne suivraient pas en “direct live” l’actualité des séries, permettez à votre rédacteur de vous proposer un pitch de ce que raconte Sleepy Hollow : 1781, sur un champ de bataille, Ichabod Crane (le british Tom Mison) se retrouve face à face avec un soldat anglais masqué nonchalamment armé d’une hache. Après un combat, les deux soldats tombent sur le champ de bataille, Crane n’ayant pas manqué de décapiter son adversaire avant de succomber lui-même. Notre ami se réveille quelque 232 ans plus tard dans la bourgade de Sleepy Hollow, alors que le soldat sans tête en fait autant, avec d’évidence la ferme volonté de décapiter d’autres personnes. Après s’être fait arrêté par la police locale, Ichabod Crane se retrouve adjoint les services d’Abbie Mills (Nicole Beharie) dont le partenaire vient de perdre la tête… au sens propre. A partir de cet instant, le spectateur découvre les prémices d’une intrigue conspirationiste que Dan Brown n’aurait pas reniée.

Aux manettes de ce pilote, sur une idée de Phillip Iscove, on retrouve Alex Kurtzman et Roberto Orci, deux vieux compères qui ont à leur actif quelques petites réussites comme Alias ou Fringe (à des degrés divers), et sont tout droit sortis de l’écurie J.J. Abrams. L’épisode, quand à lui, est réalisé par Len Wiseman, dont la filmographie inclut la saga Underworld, Die Hard 4 ou encore le pilote de Hawaï Five-0. Un réalisateur qui, s’il ne révolutionne pas le cinéma, sait certainement mettre en scène de la télévision. Tout cela constitue une équipe à même de faire sortir du bon d’une idée qui, sur le papier en tout cas, est sans doute la plus stupide de cette rentrée : reprendre l’univers de Sleepy Hollow, le transposer au 21ème siècle, et en faire une série mi fantastique, mi procédural, mi buddy cop et totalement feuilletonante. En gros : un truc improbable. Mais finalement une série comme Once upon a time n’était-elle pas tout aussi improbable ? Et pourtant elle a le succès que l’on sait. c’est sans doute tout le pari de la Fox sur cette série.

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But what’s puzzling you / Is the nature of my game

A dire vrai, le pilote de Sleepy Hollow commence plutôt très bien. La scène de bataille reconstituant la guerre d’indépendance américaine est bien faite, aucun dialogue, le spectateur est directement plongé dans l’action. Scène suivante, notre héros à notre époque. Toujours aucun dialogue. L’efficacité est de mise, et il est clair que tout l’enjeu de cette ouverture était d’accrocher le public avant la première coupure pub. C’est certainement la qualité et le défaut de ce pilote.

En effet, à l’inverse, nous sommes face à un pilote de durée standard (44 min), dans lequel, d’évidence, la volonté scénaristique est de donner un maximum d’éléments de background à cette histoire fantastique. Dès lors, les enjeux sont exposés très vite, la nature du cavalier sans tête également, les forces en présence ou encore les origines des différents personnages sont mises en évidence. En sus de cette exposition massive, c’est la relation entre les deux personnages principaux qui souffre le plus de cette exposition express. Leur relation est totalement artificielle, surtout considérant le contexte. C’est d’autant plus compliqué qu’un court dialogue du pilote annonce que cette histoire pourrait durer 7 ans ! A essayer trop dès le départ, on perd le caractère naturel et réaliste d’un duo de type buddy cop. Ce pilote aurait définitivement gagné à être un double épisode, permettant à l’action et aux relations entre les personnages de s’installer convenablement. Tout va très très vite ici, et il faut espérer que les prochains épisodes creuseront un peu plus en profondeur toutes les pistes tissées grossièrement dans le pilote.

Au chapitre des points extrêmement positifs, il faut noter la prestation excellente de Tom Mison dans le rôle principal qui interprète à merveille ce britannique humaniste du 18e siècle qui se retrouve propulsé au 21ème siècle. On est parfois à la limite de l’humour type “Visiteurs”, mais le personnage est attachant et on envie d’en voir plus. Il faut dire que c’est sans doute la force de l’autre duo de la série, Kurtzman et Orci, que de savoir raconter des histoire avec de bons personnages. Même dans les périodes les plus faibles de Fringe, par exemple, les Bishop père et fils offraient toujours un spectacle amusant, touchant, original.

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Il est également notable dans ce pilote que l’on sent, de manière extrêmement présente, l’influence d’un autre gros ponte de la télévision : J.J. Abrams. En effet, au-delà même de l’histoire personnelle des deux showrunners de la série, ou encore de cette capacité à jouer de tous les clichés pour mettre le public devant un spectacle à la fois amusant et ludique, Len Wiseman, utilise des lens flare pour certaines prises de vue – technique de caméra qui génère de la surexposition lumineuse -, ce qui est LA marque de fabrique de J.J. Abrams en tant que réalisateur. Il faut dire que notre duo de showrunners a déjà officié sur les deux Star Trek de monsieur Abrams, et ça se voit, sans même parler de la présence en caméo de John Cho (FlashForward). Dans la série des caméo également, on notera la participation de Clancy Brown (Carnival), dont le destin évoquera aux connaisseurs son personnage de Highlander. En effet, le fan service n’est pas en reste dans ce pilote, qui ne fait pas l’économie que quelques scène iconiques, y comprit au regard du film de Tim Burton, ajoutant à l’aspect ludique de cette histoire. Enfin, cette critique ne serait pas complète sans mentionner la bande son, la partie contemporaine de notre histoire s’ouvrant sur “Sympathy for the devil” des Rolling Stones, et le score de Bryan Tyler, qui n’est pas sans évoquer le style de Danny Elfman, est très réussi.

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Au final Sleepy Hollow est un show qui ressemble plus a un Supernatural qu’à une énième itération d’une ambiance gothico-romantique pour midinettes. C’est plein d’action, de fun, de sorcières et de démons, et de fin du monde annoncée. Si vous attendez une adaptation de Tim Burton, passez votre chemin, dans ce Sleepy Hollow, notre cavalier sans tête ira jusqu’à délaisser la hache au profit du shotgun ! Du fun, on vous dit !

Crédits Photos : 20th Century Fox Television

Commentaires

  1. Répondre
    Nataka

    Ouaip. Je n’aurais pas misé un kopek sur le pitch, mais so far so good, le plus dur étant de tenir la distance.
    La façon pas du tout subtile de nous coller un doute sur le capitaine de police, en revanche, était archi-nulle.

  2. Répondre

    Cher Nataka,

    Merci de ce commentaire.

    En effet, le personnage interprété par Orlando Jones ne bénéficie pas du meilleur traitement dans le pilote. Il est dans le lot de tous ces éléments mis en évidence pour donner un maximum de choses en un minimum de temps. La tendance des chaînes à ne plus vraiment donner leur chance aux séries se fait clairement sentir.

    Reste à espérer que la suite permettra d’approfondir et de donner du relief à l’ensemble. C’est un gros fourre-tout alors il y a de la matière.

    Bonjour chez vous.

  3. Répondre
    charpaton

    J’ai bien accroché à ce premier épisode. Effectivement, Tom Mison donne un véritable plus à cette série, avec cette attitude toute britannique. Il me tarde de voir la suite.

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