Pilote d’essai: The after (Amazon)
La review
LE PILOTE
4LE SCENARIO
4LE CASTING
5Le terme “Essai” dans l’intitulé de cette série d’articles n’a jamais autant pris son sens qu’avec cette nouvelle série diffusée et produite par Amazon. En effet, le pilote diffusé sera jugé par les spectateurs qui décideront d’en faire ou non une série. Et donc pour Amazon de commander ou non la suite. Défi compliqué pour Chris Carter qui jouit de l’aura de X-Files et Millenium, mais n’a rien fait à la télé depuis Harsh Realm (1999-2000). Donc ce nouveau projet, The After, on vote pour ou non ?
Fallout boys
Le pilote de The After commence, il faut bien l’avouer, comme un mauvais soap. Une jeune française prénommée “Gigi” (Louise Monot), est à Los Angeles, loin de sa famille New-Yorkaise, afin de passer une audition pour un rôle badass. Après avoir fait un mauvais rêve bien cryptique, et parlé a sa famille pour que l’on comprenne bien les motivations du personnages, elle se rend à son audition et se trouve confrontée à un directeur de casting qui la voit plus nue et ligotée que dans le rôle pour lequel elle auditionne. Bref, on est dans le cliché le plus complet. Ce qui se passe par la suite est un peu plus intéressant. Se retrouvant coincée dans un ascenseur avec un groupe d’inconnus, la première partie du pilote nous raconte les premiers instants de la fin du monde… vu de l’intérieur d’un parking. Une fois sortis du parking, et après la scène impressionnante de ce pilote que l’on peut voir dans le trailer, la fin du monde se poursuit… De l’intérieur d’un manoir de Bel Air. Bref, on sent quand même que la production n’a pas réellement eu les moyens de ses ambitions.
Si l’on met de côté certaines facilités de personnages, comme Gigi, ou de situations de violence ou de nudité gratuite, l’intention se situe clairement dans la veine mystico-apocalyptique d’un Millenium. Le cast n’est pas d’une solidité à toute épreuve, mais les acteurs les plus expérimentés, notamment Aldis Hodge (D.) et Adrian Pasdar (Wade) arrivent à tirer leur épingle du jeu. Mais il faut être clair : si le nom de Chris Carter incite à vouloir aller plus loin, ce pilote qu’il a écrit et réalisé souffre de défauts majeurs qui pourraient lui coûter la commande d’une saison complète.
The number of the beast
Avant toute considération sur le pilote lui-même, il faut sans doute s’interroger sur le procédé de Amazon qui demande à son public de prendre la place d’un programmateur de chaîne. En effet, derrière cette fausse bonne idée se cache un réel problème : le pilote doit être suffisamment convainquant et donner un maximum d’éléments sur la série pour provoquer le vote des spectateurs. Dès lors fini les série feuilletonantes où il faut bien 5 ou 6 épisodes pour commencer à entrevoir où l’histoire nous conduit. Certes l’efficacité du dit pilote peut tenir à d’autres éléments – le ton, le casting, l’écriture, la réalisation, entre autres -, mais tout de même, cela reste quand même un procédé qui limite le choix à des formula shows ou des sitcoms.
The After souffre clairement d’un manque de moyens. En effet, tout le budget du pilote a servi essentiellement sur la scène de rue qui marque le milieu de l’épisode, et le reste est pratiquement exclusivement en huis clos. Ce n’est pas nécessairement un mauvais calcul de la part de Chris Carter, dans la mesure où, cette scène servant de trailer du show, cela permet à plus de monde d’aller voir le pilote, et donc de voter pour lui. D’autant qu’Amazon propose une période d’essai de 30 jours de sa plate-forme (uniquement pour les USA) et donc un maximum de monde peut aller voir les pilotes et voter. A défaut de voter pour la qualité, il est également possible que Carter obtienne des votes sur on nom seul.
Pour autant, on ne peut pas dire que The After soit le pilote de l’année. Entre les raccourcis scénaristiques, les intentions floues de certains personnages, les clichés et séquences gratuites, il y a beaucoup de remplissage dans cet épisode. Seule la séquence de fin rattrape un peu le reste, mais là encore, de manière assez cliché. Vous l’aurez compris, si la signature de Chris Carter peut donner sa chance à la série, et éventuellement les moyens de se rattraper, le pilote seul ne suffit pas à convaincre.
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