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Pilote d’essai: The Bastard Executioner (FX)

Pilote d’essai: The Bastard Executioner (FX)
Priscilla Casadei

Les fans de Sons of Anarchy l’ont attendue avec impatience et c’est ce mardi qu’est sortie la nouvelle série de la chaîne FX, The Bastard Executioner. Mettant en scène un Pays de Galles du XIVème siècle et sa violence, cette production est-elle à la hauteur de ce qu’elle laissait présager ? Premiers éléments de réponse après la diffusion du double épisode pilote.

Kurt Sutter revient donc avec un « nouveau concept ». Fini les bikers bonjour le monde médiéval avec ses paysans oppressés et un baron tyrannique. The Bastard Executioner s’ouvre sur un rêve du héro, Wilkin Brattle interprété par Lee Jones, où il fait la rencontre d’un ange lors d’une bataille absolument violente où tous les soldats qui faisaient partie de sa troupe sont morts. Cette vision le pousse à poser les armes et à vivre une autre vie. Wilkin obéit et nous découvrons rapidement qu’il est à présent un paysan sur le point de devenir père. Evidemment, cette situation idyllique ne va pas durer car l’ensemble des villages sont pris à la gorge financièrement et ne peuvent plus s’acquitter de la dime et des diverses taxes toujours plus élevées réclamées par le Baron Erik Ventris. Violent et prêt à tout pour garder les rebelles sous sa domination, Ventris massacre sans vergogne ceux qui s’opposent à lui ou lui refusent ce qu’il estime lui être dû. L’affrontement entre ce personnage détestable et Wilkin est donc cousu de fil blanc. Notre héro est donc poussé à reprendre les armes pour le combattre et se faire la voix de la justice.

Jusque là la série n’a rien de bien surprenant. Les « méchants » et les « gentils » sont vite plantés et vite identifiables. Les paysans d’un côté et le Baron de l’autre. Ceux qui ne sont pas coutumiers de l’histoire de cette période y trouveront peut-être leur compte en découvrant les conflits qui pouvaient secouer les comtés Gallois. Le sexe y est aussi présent avec quelques scènes ici et là tout comme l’aspect mystique avec l’apparition de l’ange et la présence d’une sorcière qui nous réserve sans doute bien des surprises dans les épisodes à venir. Bien que la trame ait été déjà plus qu’exploitée au cinéma ou à la télé, on aurait pu attendre un peu plus de punch de la part du créateur de SoA, surtout s’agissant d’un pilote. De nombreuses scènes trainent en longueur et perdent donc de leur intérêt. Sutter veut planter le décor, les personnages et l’intrigue mais cela est souvent maladroit car cela manque cruellement de fluidité.

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La réalisation est très inégale. En plus des longueurs récurrentes, certaines scènes ou choix de mise en scène n’apportent absolument rien à l’histoire. Quel est l’intérêt de voir Ventris en train de se soulager alors qu’il discute avec son conseiller Milus Corbett sur la stratégie à adopter pour damner le pion aux rebelles ? Bon ok, c’est sale et ça montre à quel point le Baron est un être ignoble mais honnêtement cela n’avait pas eu d’autre effet qu’un « hum ok pourquoi pas ». Les transitions sont aussi à revoir rapidement car les fondus enchaînés avec une image fixe qui devient noire et blanche avant la scène suivante me rappelle beaucoup trop un choix opéré par une série qui a trouvé son style sans copier sur son voisin, NCIS. Même problème avec le générique qui est aussi bien trop long et qui m’a frappé avec sa ressemblance à celui de Game of Thrones. Aucun personnage, une pièce où la caméra glisse d’objet en objet en montrant le sang qui en coule et une musique lente.

Heureusement, les scènes de batailles et de combat ne sont pas trop mal gérées et apportent du sel à la dynamique quelque peu fragile de cette série. Le casting est intéressant car plutôt bien fait. Chaque personnage a bien trouvé son comédien et l’un d’entre eux se démarque tout particulièrement. Non ce n’est pas Lee Jones qui a un côté franchement Thoresque avec sa carrure et son style similaires à Chris Hemsworth (ce qui ne déplaira pas à la gente féminine) ou proche de Russell Crowe dans Gladiator mais bien l’interprète de Milus Corbett : Stephen Moyer. Le conseiller du Baron est définitivement LE personnage de la série. C’est un intrigant, un homme assoiffé de pouvoir, un manipulateur hors norme et celui qui éclipse tous les autres personnages par son charisme dès qu’il apparaît à l’écran. A côté le Baron semble être bien tendre. En bref, un excellent choix qui amène du jeu et de la curiosité au niveau de l’intrigue qu’il va très certainement porter à bout de bras pour donner une certaine consistance et un vrai intérêt à Wilkin.

The Bastard Executioner n’est donc pas l’explosion d’adrénaline attendue malgré les gorges tranchées à tout bout de champ et les tripes répandues au sol. Le pilote se regarde bien mais ne dégage pas de grande nouveauté ou de gros frissons. Elle semble plutôt être un condensé d’éléments qui ont fonctionné ailleurs. Attendons donc de voir la suite en espérant que la série trouve son rythme et surtout une vraie identité.

Crédits: FX

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série historique The Bastard Executioner FX The Bastard Executioner Kurt Sutter