Série dérivée des téléfilms diffusés sur la même chaîne câblée, TNT, The Librarians est la tentative de proposer un programme qui surf sur une multitude de genres et de références pour proposer une série d’aventures, qui ne sont pas si nombreuses, finalement, dans le paysage audiovisuel américain. Ouvrons donc cet ouvrage.

Flynn Carson et la première Croisade

Avant de conjuguer cette histoire au pluriel, il faut commencer par ce qui est à l’origine de la série, “l’oeuvre mère” dont le show serait le spin-off, j’ai nommé : The Librarian. Le téléfilm est produit par Dean Devlin (scénariste de Stargate (le film), et prod’ exec’ (on s’la pète avec des termes hype) de Leverage sur la même TNT). La star en est Noah Wyle, à l’époque (2004) fraîchement sorti d’Urgences. Le pitch en est finalement assez simple :

Flynn Carson, un trentenaire multi-diplômé vivant chez sa mère est invité à passer un entretient d’embauche à la Metropolitan Library of New-York. Engagé, il se rend compte que le job de “Bibliothécaire”, est aussi académique que celui de professeur d’archéologie pour Idiana Jones. Empruntant d’ailleurs beaucoup à ce dernier (à la découverte de la “bibliothèque”, l’Arche d’Alliance est exposée et un thème musical fait étrangement penser à celui de John Williams), le téléfilm fonctionne surtout sur la gaucherie de Flynn Carson, son côté naïf et adulescent, confronté à des situations complètement extraordinaires et énormes qui font appel à son héroisme.

Pour vous la faire courte, The Librarian est un agréable divertissement, à la frontière de la série Z, dont les scènes d’action et les effets spéciaux volent à la hauteur d’Hercule et Xena. Le script est globalement un pillage méthodique, et fonctionnel, d’à peu près tout ce que l’on a pu voir dans des Indiana Jones, Allan Quatermain, Jack Burton, mais aussi James Bond, Sydney Fox ou encore Chuck pour le personnage de Carson.

C’est vous dire si la série part de loin !!!

Les Aventuriers de la Bibliothèque perdue

Dean Devlin, libéré de Leverage obtient la commande de 10 épisodes pour The Librarians. Noah Wyle, quand à lui, encore pas mal occupé par Falling Skies (sur la même TNT, on reste en famille), n’est pas hyper dispo, mais visiblement adore le personnage de Flynn Carson, surtout dans la nouvelle mouture proposée par la série, donc fait du jonglage d’agendas pour être là de temps en temps sur le show.

Du coup le lead cast échoue à Rebecca Romjin, elle même libre par l’échec de King & Maxwell (sur TNT), qui a certainement dû se demander ce qu’elle fichait là après coup, et en sidekick le très sympathique Christian Kane, sorti également de Leverage (je vous la refait pas, vous suivez), qui est visiblement le jeune qui monte que l’on veut rendre un peu visible.

Alors de quoi ça cause The Librarians ? Ben ca commence comme une suite de The Librarian (sans le “s”, vous suivez toujours ?), Eve Baird, agent d’une unité de contre-terrorisme, voit débarquer Flynn Carson pendant une mission. Suite à cette escarmouche, elle reçoit une invitation à travailler pour la Metropolitan Library of New-York, où elle apprend rapidement que son job est de protéger le “Bibliothécaire”. La menace du jour pèse sur la Bibliothèque elle-même, qui s’avère être une poche dimensionnelle, et pour la prévenir il faut retrouver et protéger 3 jeunes prodiges qui auraient tous pu devenir “Bibliothécaires” eux-même mais n’ont pas passé l’entretient. Je vous la fait courte, ces trois jeunes vont devenir les “Bibliothécaires” apprentis, pendant que Flynn Carson à d’autres choses à faire, mais il reviendra de temps en temps pour faire coucou, parce que les jeunes, et bien… ils sont jeunes, et un peu cons aussi.

Que dire sur The Librarians qui n’a pas déjà été lourdement sous entendu dans ce qui précède ? Pour résumer, c’est une série d’aventures, un peu cheap, qui emprunte (ou plagie ?) quelques ouvrages bien connus tels que Warehouse 13, Leverage, Eureka, ou encore Doctor Who ! Oui, oui ! vous avez bien lu ! Car en dehors d’autres allusions bien lourdes, la composition de Noah Wyle dans ce pilote, bien loin de ses précédentes incarnations du rôle, est littéralement un plagiat du Doctor Who période David Tennant, jusqu’aux Converses intégrées au costume dandy.

A ce stade de l’article il convient de se demander si une sériphilie aggravée accompagnée d’une cinéphagie rampante ne sont pas à l’origine de cette agaçante obstination à ne voir que des références ou des copies partout ? (Ou plus simplement une paranoïa cathodique ?) Néanmoins il paraît plus qu’improbable que le public ait loupé absolument toutes les références citées ici, plus autres, et celles-ci n’étant pas employées avec grande subtilité dans le show, ne les voit pas lui-même.

C’est au final presque fascinant de se voir face à un produit de pure consommation, sans aucune valeur ajoutée, presque la soupe déshydratée de la télé, qui ne vous amène a satiété que le temps de la boire.

Et pour conclure, il y a presque un dommage dans tout cela. En effet, comme une série bien faite qui joue sur les mêmes codes peut être fun et agréable ! On peut aisément pardonner le manque de moyens si l’écriture et l’incarnation sont là. Hélas, ce n’est pas le cas dans The Librarians. C’est une série qui peut éventuellement se consommer, mais à la vision du pilote, difficilement s’aimer.

Crédits: TNT