S’il y avait une personne capable de rire de la maladie de Parkinson, c’est bien Michael J. Fox, atteint comme on le sait depuis de nombreuses années. Un mal qui l’a éloigné des plateaux de télévision. Ce n’est donc que justice que ce soit par cette entremise qu’il revienne sur le devant de la scène. Mais à quel prix ?

The Michael J. Fox Show pêche justement par là où il devrait fonctionner : la parodie et le rire provoqués par cette ancienne star de la télévision et du cinéma qui se moque de sa propre maladie. Problème : ce n’est pas drôle, mais alors pas du tout. Pas quand son fauteuil de présentateur l’éloigne de la caméra, pas plus quand il se trompe de numéro et compose le 911 au lieu du 917, encore moins quand un flic lui demande un autographe pour son oncle qui a la maladie d’Alzheimer, toujours pas quand sa femme lui retire le plat des mains parce qu’il met trop de temps à servir et que toute la tablée est morte de faim, carrément pas quand sa fille tente d’instrumentaliser son père dans une vidéo présentée en classe.

Peut-être bien que je manque singulièrement de second degré ou que mon attachement pour Michael J. Fox, héros de mon enfance a pris le dessus (bien que je l’ai déjà revu dans The Good Wife) mais je n’ai pas ri une minute, j’ai eu pitié de lui, ça m’a mis affreusement mal à l’aise. Voilà pour le ressenti personnel qui est une chose.

Objectivement, le pilote de cette nouvelle sitcom made in NBC est troublant dans sa façon de s’emparer de l’histoire de l’acteur (évidemment d’accord) en en retirant tout ce qui en fait la substantifique moelle. Pourquoi appeler cela The Michael J. Fox Show s’il ne joue pas son propre rôle dans le vrai contexte ? A savoir un comédien marié à une actrice (celle-ci, Tracy Pollan joue en plus dans le second épisode) avec des enfants et une ancienne carrière. Surtout que l’on se doute que les étapes par lesquelles passent le personnage sont les mêmes que celles vécues par Fox et les siens, le retour au boulot qui soulage toute le monde étant en tête de liste.

Et puis sur le plan narratif, cela aurait permis de lier cette nouvelle série au public de Spin City et des Retour vers le Futur avec des allusions claires et des guests. La série ne semble pas vouloir totalement assumer son propos si bien qu’en dehors de toute considération personnelle autour du rire provoqué ou pas, le téléspectateur ne sait trop sur quel pied danser. Et c’est encore ça le plus gênant !

Crédit Photo : NBC