Pour celles et ceux qui regardent Profilage sur TF1, le personnage de Chloé ne laisse pas indifférent, loin de là. Mais depuis la fin de la saison 4, un nouveau personnage a fait son entrée dans la série, un personnage tout aussi insaisissable, celui d’Adèle. Une sorte de Chloé mais plus jeune. C’est dans le 11ème épisode de la saison 4 que nous faisons sa connaissance et elle sera un des personnage central de la saison 5 à venir. Merveilleusement campée par Juliette Roudet qui lui donne force et émotion, Adèle intrigue beaucoup. Lors de la 16ème édition du Festival de la Fiction télé de la Rochelle, nous avons pu rencontrer la jeune comédienne et ainsi parler avec elle de ce personnage vraiment très intéressant.

« Je suis très attaché à ce personnage et j’ai envie qu’il ait de la place car c’est un beau rôle« 

C’est en ces mots que Juliette Roudet commence par nous parler d’Adèle ce qui a le mérite de poser les choses. On l’a dit c’est un beau personnage. Lors de notre grande interview avec Fanny Robert et Sophie Lebarbier, elles nous confiaient avoir eu le même type de coup de cœur pour Juliette que pour Odile Vuillemin quelques années plus tôt. Une évidence pour elles quand elles l’ont vue la toute première fois: « Je crois savoir qu’elles ont eu une sorte de flash pour moi, si je ne me trompe pas, c’était après m’avoir croisée dans la rue. Quand j’ai passé les essais pour le rôle, elles étaient les seules à être convaincues que je devais avoir le rôle. C’est mon premier rôle aussi important. En plus, je n’avais jamais tourné dans une série avant. C’est donc la première fois qu’on me laisse faire vraiment de la place à un personnage que je joue, de l’avoir dans la durée, de vivre avec, de réfléchir longtemps dessus…Bref de faire grandir un personnage. »

Adèle est un personnage important pour une comédienne, de part son passé, son caractère. On imagine que c’est un rôle qu’on peut difficile refuser: « C’est un rôle qui comporte un vrai défi pour moi. C’est un personnage qui pourrait être extrêmement antipathique, il faut qu’il conserve cette part là. Mais en même temps, il faut qu’on l’aime. Et ça, c’est un vrai défi pour une actrice. C’est ça qui a fait que j’ai flashé dessus. Elle est très complexe, très ambivalente, elle est blanche et noire, elle est émouvante et en même temps terrible, elle est violente, dure (comme vous le verrez en début de saison 5), et en même temps, elle veut aller vers la lumière et prend la main que Chloé lui tend. En ça, elle se rapproche d’une forme d’intégration que Chloé a aussi vécu au début. Pour moi Adèle c’est un puit sans fond, quelqu’un qui a un trou béant quelque part et qui réagit à toutes les situations qu’elle rencontre avec ce trou béant. C’est une plaie ouverte Adèle. »

Spoilers

Lors de la saison 5, Adèle va croiser la route de Louise, la meurtrière du commandant Pérac en saison 2 et, à l’image du titre du double épisode qui les réunit, Louise va provoquer une « tempête » chez Adèle: « Quand on a lu le scénario avec Marie (Kremer ndlr), on s’est dit qu’on avait envie que les gens croient en cette rencontre, qu’elles croient toutes les deux qu’elles peuvent réellement s’aider, et à la fin, Adèle fait un choix. Mais il était important que les gens pensent qu’il y a réellement un trouble entre elles, quelque chose de l’ordre de la tension amoureuse même si elles ne peuvent pas le nommer. En somme, deux personnes qui décident de se faire confiance alors qu’elles ne devraient pas. Il y a une vraie rencontre entre elles, une rencontre qui se passe de mots.

*Retrouvez notre critique de l’épisode Tempêtes ici

Fin Spoilers

Un rôle comme celui d’Adèle est riche pour une comédienne mais forcément aussi fatiguant car il demande tellement à celle qui le porte: « C’est fatiguant car il ne faut jamais rien lâcher. C’est un personnage qui est toujours en tension, en quête de quelque chose. A propos d’Adèle, Fanny Robert dit quelque chose de très juste, elle dit que Adèle c’est une cocotte minute. Quand on la voit en saison 5, elle essaie de s’intégrer dans une situation qui ferait qu’elle serait un peu comme tout le monde  Mais ça ne marche pas tout de suite car il faut du temps et on ne sait même pas si ça marchera un jour. Pour une comédienne, c’est un rôle magnifique. Jouer Adèle c’est un peu jouer une partie de l’histoire de chacun; quand on a l’impression de ne pas être à sa place, de ne pas être aimé comme on voudrait l’être, d’aimer les gens qui ne nous aiment pas et ne pas aimer les gens qui nous aiment,…Dans la vie d’Adèle, rien ne marche comme elle le voudrait. »

On ne le dira jamais assez mais Juliette Roudet délivre dans cette série une prestation réellement remarquable, à l’image de ce que fait Odile Vuillemin depuis 4 ans, en donnant une palette d’émotions complètes et contraires: « Je ne sais pas si je les ai mais il faut qu’Adèle les ait elle. Je dois aussi beaucoup à Fanny et Sophie qui sont hyper exigeantes avec moi car c’est un personnage très important pour elles, dans lequel elles ont mis tout leur cœur et du coup, j’ai envie d’y mettre tout le mien dedans. Quand j’ai lu le scénario de Tempêtes, j’étais très flattée de savoir qu’elles l’avaient écrit pour moi. C’est très valorisant pour un comédien. C’est une marque de confiance incroyable. Pour moi, avec ce scénario, j’ai reçu un cadeau. Derrière ça, il faut être à la hauteur à chaque instant quand on commence à tourner. Plus largement, je suis très fière de faire partie d’une série écrite par deux femmes comme elles. Deux femmes qui en ont! Il y a de l’ambition dans cette série. Elles m’ont laissé faire des choses que je ne pensais pas possibles de faire sur TF1. »

Crédits: Ludovic Le Couster