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Profilage: On dit adieu à Chloé?

Profilage: On dit adieu à Chloé?
Alexandre LETREN

Hier soir, TF1 a diffusé l’ultime épisode de la saison 4 de Profilage (dont j’avais dit le bien que j’en pensais avant la diffusion ici). Pour l’occasion, la série réalise un nouveau record en audiences avec plus de 7.6 millions de téléspectateurs. Et  prenons les paris que le premier épisode de la saison 5 (en cours de tournage) devrait réaliser aussi un record si on en juge par l’incroyable final que nous ont offert les scénaristes hier soir: haletant, sombre et désespéré. 

Alerte Spoilers!!!!!!!

De l’art du cliffhanger

On a souvent eu l’occasion de montrer que TF1 avait un problème avec les cliffhangers. Alors que le cliffhanger est censé créer la frustration et encourager à revenir la saison suivante, TF1 n’a pas hésité avec certaines de ses séries américaines (comme Person of Interest) à garder de côté l’ultime épisode de fin de saison pour le diffuser directement en même temps que le premier de la saison qui suit. Une erreur stratégique qui va à l’encontre de la nature même du cliffhanger.
Mais non seulement hier soir, on a eu une vraie fin de saison (Falco l’avait aussi fait en juin dernier) mais qui plus est une fin de saison sombre, telle qu’on en voit rarement dans les séries.

Laisser le héros de la série dans une situation de danger est un classique des séries. C’est même littéralement la situation d’où le mot cliffhanger tient son nom (« suspendu à une falaise« ), héritage des sérials. Des exemples, la télévision nous en a offert par paquet comme la tentative de meurtre contre J.R dans Dallas ou Mulder coincé dans un wagon qui explose dans X-Files.
Mais rarement on nous a laissé le héros dans une situation de désespoir comme celle qui a frappé Chloé hier soir. Montrer un héros qui décide de se suicider, qui plus est par pendaison, après nous l’avoir montré tout au long de l’épisode sombrer dans la dépression, est un acte fort pour des auteurs.

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Chloé sur le fil

Je l’ai dit, la force de la série c’est le personnage de Chloé, campée par l’excellente Odile Vuillemin. Perpétuellement sur le fil, Chloé joue avec ses émotions. Avec nos émotions. Mais on voit bien que c’est vraiment un personnage meurtri en son fort intérieur depuis sa plus tendre enfance et le meurtre de sa mère. Dans cette saison 4, Chloé a une possibilité de vraiment redresser la tête grâce à la petite Lilly à qui elle veut offrir le foyer dont elle a été privée plus jeune. Mais les événements de ce final empêchent Chloé d’accéder à ce bonheur et, dès lors, tout son univers vacille. Les dernières scènes sont bouleversantes lorsqu’on voit Chloé affaiblie et qui décide d’en finir. La dernière scène de la saison: Chloé pendue dans sa cellule. Glaçante. Mais belle audace de la part des scénaristes que d’avoir tenté cette orientation là pour la série. Une démarche que l’on voit rarement si ce n’est en tout fin de série (initialement, Dallas se terminait sur le suicide présumé de J.R en 1991) mais rarement en cours de série. Une scène d’autant plus forte que les auteurs ont introduit dans les deux derniers épisodes le personnage de Adèle, nouvelle profileuse qui pourrait très bien remplacer Chloé (et dont le personnage, Adèle, aura de l’importance en saison 5).

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Avec un tel final, les auteurs ne doivent pas se rater sur la reprise de la série. On ne leur pardonnera pas une simple pirouette scénaristique du genre « j’ai simulé pour m’échapper ». Il faut qu’ils aillent au bout de leur démarche. Si c’est le cas, la série grandira vraiment d’un coup…Et les séries de TF1 aussi par la même occasion!