Image Image Image Image Image Image Image Image Image Image
Scroll to top

Top

3 Commentaires

Profilage saison 5: une saison à maturité?

Profilage saison 5: une saison à maturité?
Alexandre LETREN

La review

LA SAISON
6.5
LE SCENARIO
7
LE CASTING
6.5
MENTION SPECIALE: JULIETTE ROUDET
7.5
ENVIE DE VOIR LA SUITE
7.5
7

Toujours une bonne série

On parle souvent dans la presse des séries françaises qui auraient du mal à rivaliser avec les séries américaines. Ce n’est pas le cas de Profilage, dont la saison 5 s’apprêtent à débouler sur nos écrans. Tant en terme d’audience que de qualité, Profilage est, quoi qu’en disent certains de mes confrères, une bonne série. Et comme toute bonne série, elle a ses moments de totale réussite et d’autres un peu moins maîtrisés. C’est le cas de cette saison 5 qui va d’un bout à l’autre du spectre, le meilleur côtoyant ainsi le nettement moins bon.

ATTENTION: nous ne parlerons pas ici du final de la saison qui fera l’objet d’un article!

Spoilers!!!!

Globalement, cette saison 5 est pour moi en dessous de la 4, qui il faut bien le dire nous avait très nettement emballé (ici). Le fil rouge, plus uniforme, se matchait bien mieux avec le reste des intrigues policières qui me semblaient plus « folles ». On sent dans cette saison que par moment, soit l’intrigue policière est clairement over the top (le premier épisode), soit vraiment anecdotique au profit d’un invité et d’un exercice de style (l’épisode Face Caméra). Et puis, il y a des moments de vraie réussite, c’est le cas du double épisode Tempêtes (ici) et c’est le cas aussi de l’épisode Au nom de mon fils où la série porte une vraie réflexion sur un sujet majeure et de société sur les crimes sur enfants (même si le final de cet épisode déçoit un peu).

profilageLa fin de la saison 4 nous avait tout simplement bluffé. Il fallait oser et donc pouvoir laisser son héroïne dans une telle situation (ici): au bord du désespoir, se pendant dans les geôles où elle est retenue captive. Autant dire que la résolution de cette intrigue nous laisse un peu sur notre faim. Sur le principe de voir les conséquences non pas dans une séquence suivant directement l’ultime scène mais au travers des yeux des personnages, est plutôt une bonne idée (c’est le même pari qui est fait sur Engrenages saison 5 mais pour le coup bien plus réussi). Mais le time jump d’un an c’est LA solution de facilité pour se débarrasser des problèmes liés à ce final (un peu comme quand Moffat choisit de ne pas expliquer clairement comment Sherlock s’en sort à la fin de la saison 2). Et surtout, on entre ensuite dans un tunnel de 4 épisodes très « joyeux » dans les liens entre les membres de l’équipe. On a alors un sentiment étrange: ne plus être en face de la même série que celle que l’on a laissé en fin de saison 4. Heureusement, Adèle est là. Dans ce début de saison un peu poussif, ce personnage continue de nous offrir des instants vraiment denses. Juliette Roudet nous bouleverse à chaque instant en jouant sur la même corde que le personnage de Chloé avait en saison 4 et n’a plus en saison 5.
Je dis ça comme ça, mais nos deux auteures comme TF1 devrait très sérieusement réfléchir à un spin off sur ce personnage.

Retrouvez notre interview de Juliette Roudet ici

Petite parenthèse, juste un instant sur ma petite colère de la saison: nous avoir servie la maman de Chloé pendant 4 saisons, personnage fondateur s’il en est des problèmes de la jeune profileuse, pour aussi peu s’en servir en saison 5, franchement ce n’est pas très cool.

Autre point négatif: il y a trop d’intrigues secondaires dans cette saison. Et comme Profilage n’a pas 22 épisodes, certaines sont utilisées, mises de côtés puis reviennent comme ça un peu au hasard. En plus des enquêtes, on a une intrigue sur Chloé/sa mère et sa fille, Rocher, Adèle, Hyppolite/Fred (au passage, bravo à Raphael Ferret qui est vraiment très drôle, tout en décalé, son personnage est vraiment appréciable, mais l’intrigue qui lui est proposée en seconde partie de saison est vraiment vue et revue), puis une autre intrigue pour Chloé (très intéressante du reste) pour la seconde partie de la saison. Il aurait fallu faire comme en saison 3 ou 4: se focaliser sur une, voir deux intrigues pour mieux se les approprier et les développer.

profilage

Une tempête coupe Profilage en deux

Oui mais voilà, Sophie Lebarbier et Fanny Robert sont deux bonnes scénaristes et la seconde partie de la saison est vraiment beaucoup plus réussie. Nous ne reviendrons pas sur le double épisode Tempêtes, nous l’avons déjà fait mais il permet à la série de marquer une coupure très nette. Le face à face entre Chloé et Louise fait rebondir la série et marque durablement les personnages. Chloé s’en trouve affectée et cela réveille en elle quelque chose de déterminant pour elle comme pour la série. Juste après, les épisodes et intrigues policières sont beaucoup plus fun. Certes Les prédateurs est un poil too much dans sa résolution mais l’intrigue est intéressante et la participation de Esther Comar (Ceux de 14) joue beaucoup sur la perception que nous avons de la victime de cet épisode.
Dans cette seconde partie, il y a très nettement un recentrage qui s’opère autour des intrigues de Chloé, les signes que quelque chose se passe se font de plus en plus présents. On regrette qu’après Tempêtes, Adèle ne soit pas plus et mieux exploitée, mais sans doute n’y a-t-il pas assez de place pour deux profileuses.
Le final fera l’objet d’un point ultérieur mais les rumeurs commencent à arriver et on dirait bien qu’une fois de plus, c’est du lourd que nos deux scénaristes nous ont préparé…et surtout, du très culotté!!

Au final, Profilage saison 5, bien que plus inégale que la saison 4, se situe bien au dessus des autres séries des chaînes hertziennes, en n’hésitant pas à faire sortir les personnages de leur zone de confort, en les chahutant et en osant des choses.
LIBERTE est le maitre mot de cette série et elle est finalement un cas d’école: laissez de la liberté aux auteurs et ils l’utiliseront bien…la preuve!

Crédits: TF1