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Revenge: Naissance d’un plaisir coupable

Revenge: Naissance d’un plaisir coupable

« Avant de t’embarquer dans un voyage vers la vengeance, creuse deux tombes » (Confucius)

C’est l’histoire d’une série à laquelle personne ne croyait il faut bien le dire et qui s’est vite transformée en guilty pleasure dont on attend les prochains rebondissements avec impatience. Une de ces séries qui, sans drainer une audience incroyable (une moyenne de 8 millions en saison1), parvient à faire parler d’elle, le tout culminant avec l’incroyable final de la saison qui renoue à lui tout seul avec les grands twists des soaps des années 80. En France, c’est la chaîne Canal+ Family qui fait le pari de diffuser la saison 1 en exclusivité depuis le 14 septembre.

Tout commence par un pitch improbable qui peut laisser craindre le pire (comme le meilleur): une transposition dans les Hamptons de nos jours de l’histoire de Edmond Dantès, Le Comte de Monte-Cristo, sous les traits cette fois de Emily Van Camp (Amanda Clarke dans la série), vue dans Everwood et Brothers & Sisters.

Une jeune femme retourne vivre dans les Hamptons où elle a grandi sous le pseudonyme d’Emily Thorne, avec pour objectif de détruire ceux qui ont brisé son enfance et gâché la vie de son père. Elle est prête à tout pour le venger…

La série a tout compris de comment rendre addict très vite les téléspectateurs: elle ouvre le tout premier épisode par une scène de meurtre durant un mariage. Un meurtre dont ne nous verrons ni le visage de la victime, ni celui du meurtrier. Une scène d’ouverture choc avant de repartir quelques semaines plus tôt, lorsque Emily arrive dans les Hamptons.
Après cette intro choc, Revenge bascule dans une formule qui, à court terme, peut faire craindre le pire. Peut faire craindre que la série ne se perde. A chaque épisode, on découvre comment Emily se venge d’un des membres de la petite communauté. S’il est très jouissif de constater que la jeune femme est prête à tout, on se dit que la formule peut aussi vite devenir lassante: la vengeance de la semaine.

Mais dès l’épisode 5, la série change la donne, multiplie les intrigues et bascule dans le soap, très traditionnel mais aussi très efficace, avec toujours en toile de fond, une grosse conspiration digne des meilleures séries d’espionnage. Amour, rivalité, affrontements entre personnages, l’entrée en jeu d’un psychopathe jaloux de Daniel Grayson, sous intrigue avec entrée en jeu « d’une autre Amanda Clarke ». Le cocktail est prêt et la suite n’en sera que plus explosive.

Si la série connaît un petit passage à vide autour des épisodes 16 à 18, elle repart de plus belle avec l’introduction d’un nouveau personnage, « l’homme aux cheveux blancs », un personnage digne de la série Le Caméléon et qui ouvre de nouvelles perspectives à la série. Mais pas autant que l’incroyable épisode final de la saison. Certains le trouveront vraiment too much mais avec cet épisode, Revenge impose le season finale de choc, rendu célèbre par de nombreux soaps dans les années 80, Dallas en tête (« who shot JR? »). Dans cet épisode, les twists s’enchaînent à un rythme effréné, ne laissant que peu de répit aux téléspectateurs de la série et, surtout, emmenant la série vers de toutes nouvelles directions.

L’autre aspect incontournable de la série est le face à face entre Emily/Amanda et Victoria Grayson, « the Queen », tout au long de la saison. Celle qui fut jadis la maîtresse de David Clarke avant de la trahir, se méfie plus que de raison de celle qui a décidé de mettre le grappin sur son fils, Daniel Grayson. Victoria se méfie d’elle sans réellement savoir pourquoi. Sa méfiance va bien au-delà de celle d’une belle-mère envers sa future bru. Non, Victoria pense (à juste titre) qu’Emily cache quelque chose et elle entend bien découvrir quoi. Quant à Emily, elle entend bien faire tomber celle qu’elle soupçonne d’être à l’origine de la chute de son père. Leurs nombreux face à face tout au long de la saison sont tous plus savoureux les uns que les autres. Il faut dire que Madeleine Stowe est juste parfaite dans le rôle et s’inscrit déjà dans la lignée de personnages phares comme Alexi Carrington (Dynastie) ou Abby Ewing (Côte Ouest), une vraie garce comme les séries américaines savent si bien les faire.

Au final, Revenge est donc un soap dans la tradition du genre, même teinté de conspiration. Mais en son temps, c’était aussi devenu la marque de fabrique d’une série comme Côte Ouest où chaque grand arc des saisons était focalisé sur une nouvelle grosse affaire (Empire Valley, Treadwell, Murakame,…). Revenge se revendique comme tel, en utilise le moindre ressort, multiplie les clins d’oeil (un guest de William Devane alias Greg Sumner dans Côte Ouest, le club des Grayson qui s’appelle Southfork,…) et sait nous saisir pour ne plus lâcher grâce à des intrigues et des personnages forts. Un vrai bonheur…non coupable. Revendiqué! Assumé!

Les plus à savoir

Revenge reviendra pour une saison 2 dès le 30 septembre prochain dans la case du dimanche en successeur de Desperate Housewives

La saison 1 de la série est disponible en DVD Zone 1

Madeleine Stowe, Emily Van Camp et Joshua Bowman (Daniel Grayson) seront les invités de Season One la saison prochaine

Réécoutez notre émission sur Revenge ici