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Rubén Cortada, acteur modèle

Rubén Cortada, acteur modèle
Fanny Lombard Allegra

Dans la série espagnole Olmos y Robles, Rubén Cortada incarne le second. Lieutenant de la guardia civil formé au maniement des armes, enquêteur rationnel et efficace, il est capable de gérer toutes les situations de crise – sauf peut-être son partenaire, Olmos (Pepe Viyuela). Peau mate et regard céladon, c’est d’abord comme mannequin que le Cubain s’est fait connaître ; acteur de théâtre, il a renoué avec ses premières amours lorsqu’il est apparu dans plusieurs séries télévisées, et s’est fait remarquer pour son rôle dans El Principe. Pour Season One, Rubén revient entre autres sur son parcours et son travail sur la comédie policière de la RTVE.

Bien que vous n’ayez que 31 ans, vous avez un parcours éclectique : vous avez étudié l’ingénierie à Cuba, vous êtes mannequin, acteur de théâtre et de télévision… Pour le public français qui vous connaît mal, pouvez-vous nous parler de votre carrière ?

Rubén Cortada : Le voyage a débuté quand ma professeure de littérature m’a parlé d’un endroit où on était payé pour travailler comme mannequin… J’avais besoin d’argent, et j’y suis allé. J’ai continué à étudier jusqu’à ce que j’entame une carrière d’ingénieur, mais j’avais déjà entrouvert la porte de la mode, de sorte que les opportunités ont commencé à arriver. Je me suis mis à voyager et, avec le temps, je me suis intéressé à l’interprétation. J’ai fait la connaissance de mon agent, Kaliah Garzon, qui m’a lancé un défi… Voilà comment je suis rentré à la Havane pour étudier le théâtre avec Humberto Rodriguez, et ensuite je suis retourné à Madrid pour continuer à étudier avec Fernando Piernas. Petit à petit, j’ai commencé à travailler, d’abord au théâtre à Cuba puis en Espagne à la télévision et au cinéma. En résumé, voilà l’histoire dans les grandes lignes.

De nombreux mannequins tentent, parfois avec succès, de passer des défilés de mode au petit ou au grand écran. Que vous apporte votre expérience de mannequin sur les plateaux, et votre expérience d’acteur en tant que modèle ?

Quand je faisais mon travail de mannequin, j’essayais de mettre la séance à profit pour raconter une histoire qui serve le propos – dans ce cas, les vêtements ou le produit. Mais l’illusion ne tenait pas beaucoup… Je concentrais mon attention sur l’objectif et les lumières, j’ai commencé par la photographie et à partir de là, je suis venu à la vidéo… Sans que je l’aie cherché, tout allait dans la même direction : celle d’une carrière d’acteur.

Dans Olmos y Robles, l’alchimie avec votre collègue Pepe Viyuela semble évidente. Etes-vous aussi différents dans la vie que le sont vos personnages à l’écran ? Comment s’est déroulée la collaboration ?

Oui, il y avait une grande alchimie, et surtout de l’admiration… C’était quasiment un territoire inconnu pour moi. Je savais très peu de choses sur la comédie, j’avais seulement suivi un cours d’improvisation théâtrale et lu un livre sur l’art des clowns, et j’y suis allé en kamikaze… En ce qui concerne la vie réelle, j’aspire à être un jour ne serait-ce que la moitié de la bonne personne qu’est Lord Pepe Viyuela. C’était une très belle collaboration, que j’ai savourée comme un enfant, et j’ai beaucoup appris.

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Dans la série, tous les personnages sont fantastiques – très charismatiques, mais aussi complètement excentriques. En revanche, Robles est plus secret, plus subtil, plus réservé, plus sérieux… Est-il facile de jouer en décalage avec le reste du casting ?

Merci pour ta question ! C’était très, très difficile. J’avais assez de liberté pour offrir cette dimension à mon personnage, mais dans ce cas, j’étais le clown blanc et j’avais en face le meilleur Auguste et le meilleur contre-pitre d’Espagne – à mon avis. Le plus difficile pour moi, c’était de tourner les séquences sans éclater de rire…

C’est une série très originale, parce qu’elle mélange des genres différents : humour, enquête policière, action, comédie de mœurs… Vous-mêmes, regardez-vous des séries ou des programmes télé ? Et si oui, quels sont vos préférés ?

Oui, entre autres : Fargo, Breaking bad, Californication …

En tant que Cubain, vous avez sans doute un regard extérieur sur les séries américaines, mais aussi sur les européennes en général et les espagnoles en particulier. De votre point de vue, quelles sont les grandes différences ?

En Espagne, il y a sans aucun doute beaucoup de potentiel, nous avons des professionnels qui ont étudié aux États-Unis et ont travaillé là-bas avec les honneurs… Je crois que la différence réside dans les budgets et les moyens qu’on obtient aux Etats-Unis ; mais en termes d’histoire et de narration, le niveau européen est très haut. Le grand avantage des États-Unis, c’est que d’Est en Ouest, ils ont absolument tout. La différence est abyssale d’un endroit à l’autre,  ce sont des mondes complètement différents : la manière de penser, les idées, la religion… Tout ça, à l’intérieur d’un seul pays, extrêmement vaste. C’est pour ça qu’ils peuvent écrire sur n’importe quel sujet, avec un résultat qui sera toujours différent, mais qui restera quand même une production américaine.

Pour finir, y a-t-il un rôle qui vous fasse rêver, un personnage que vous aimeriez incarner ? Et surtout, pouvez-vous nous dire ce qu’il en est de la saison 2 de Olmos y Robles ?

En ce moment, je m’intéresse aux histoires qui me permettent de dénaturer mon image. Qu’on ne sache pas que Rubén Cortada est là, qu’on ne me reconnaisse pas… Quant à savoir s’il y aura une deuxième saison… Une réunion est justement prévue pour prendre une décision. Donc soit on reporte l’interview jusqu’à ce que j’aie la réponse, soit on conclut quand même dès aujourd’hui. Je crois que tu seras d’accord avec moi pour dire qu’un « tiens vaut mieux que deux tu l’auras » ! (NDLR : Entre temps, TVE a confirmé étudier la possibilité d’une reconduction de la série, sans plus de détails…)

Crédit photos : RTVE / Bernardo Doral – ELLE.

[Propos recueillis et traduits par Fanny Lombard Allegra]

Remerciements à Kaliah Garzon de K-one producciones et à Rubén Cortada.

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