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Un Commentaire

Séries Mania 2013: Dos au mur

Alexandre LETREN

La review

LA SERIE
5
5

DECEPTION

Il en faudra un peu plus pour me convaincre. Bon départ mais la série se perd en route. Un bon point pour le personnage d'Inès joué par Anne Caillon

Le Festival Séries Mania est l’occasion de découvrir tout un panel de séries venues du monde entier. Les journalistes accrédités ont d’ailleurs accès via une salle de projection à toute une collection de séries. Mais à Season One, plus que jamais, on est là pour prendre le pouls de la fiction française et on se penche cette fois-ci sur la première série de Chérie 25: Dos au mur.

dos au mur

Inès Barma, Capitaine de police au bord du burn-out, se voit confier une expérience pilote de direction d’un Commissariat dédié entièrement à la Garde à Vue. Excellente « accoucheuse » de suspects, elle n’hésite pas à user de manipulations psychologiques pour obtenir des aveux. Agoraphobe, vivant 24h sur 24 h au commissariat, elle est confrontée à l’arrivée de Grégory Delprat, jeune lieutenant de police ambitieux, placé par leur hiérarchie pour prendre sa place au premier faux pas… Un huis clos dont personne ne sort indemne, ni les suspects, ni les flics.

Ce qui suit sur la série ne constitue pas la critique définitive mais une mise en bouche qui demandera à être confirmée ou infirmée

Dos au mur est un projet vraiment spécial et découvert dans des conditions intéressantes.
Première création de vraies fictions pour la TNT (Chérie 25), la série part d’un postulat intéressant et plutôt malin. Malin car on fait de ses faiblesses une force. Puisque la TNT n’offre pas le budget confortable d’une fiction d’une grande chaîne pour faire un polar plus ambitieux (décors, déplacements,…), on va resserrer l’action dans une unité de lieu intéressante et souvent survolée dans les séries policières à savoir la période de garde à vue, mais aussi unité de temps (les enquêteurs ont 24h pour percer à jour le suspect et déterminer s’il est coupable ou innocent, et sinon pourquoi il est là). De même, le personnage d’Inès est plus qu’intéressant quand on la découvre dans le premier épisode avec cette scène choc où, après avoir couché avec un homme d’une nuit (elle considère les hommes comme des objets), on la retrouve dans son bureau, prête à se mettre une balle dans la bouche, soulignant ainsi tout le poids de la dépression dans laquelle est ce personnage. Un état qui va bien entendu influer sur son attitude envers les suspects en salle d’interrogatoire.

Les conditions de découverte de la série maintenant. Je suis pas toujours fan lorsque dans les projections presse, on nous présente le 1er épisode d’une série, puis un épisode plus loin dans la saison. C’est le cas ici puisque dans le cadre de Séries Mania, on peut voir l’épisode 1 de la série et ensuite l’épisode 11 (épisode 11 intéressant puisque c’est le premier de la nouvelle salve d’épisodes commandée par la chaîne, la saison 1 devait au départ comporter 10 épisodes mais 10 nouveaux ont été commandés). Ce dispositif est intéressant car l’épisode 11 a un « previously » qui nous permet de voir comment la série a évolué après le pilote. Et ce « previously » est d’autant plus intéressant qu’il met à mal tout le bien que je pouvais penser de la série après le premier épisode.

Je pensais qu’on allait suivre des enquêtes policières mélangées avec les états d’âmes des policiers et notamment de son passionnant personnage principal interprêtée par Anne Caillon (flic sombre, dépressive et qui renverse les codes du genre en donnant au personnage d’Inès les attributs d’ordinaire dévoués aux hommes dans la fiction). Et une vraie bonne trouvaille avec ce personnage puisque l’on découvre via « des rêves » qu’elle est tellement perdue que « deux personnalités » semblent cohabiter en elle: une partie d’elle veut s’en sortir, et l’autre veut plonger. Laquelle gagnera?
Aussi, je quitte l’épisode 1 plutôt emballé par ce que j’ai vu, même si la résolution de l’intrigue se fait de manière un peu facile à mon goût.
Mais patatras, l’épisode 11 commence et je découvre ce que je n’ai pas vu dans les 10 épisodes précédents. Et, entre autre, une mise en quarantaine du commissariat suite à ce qui ressemble à un dangereux virus (des hommes en combinaisons apparaissent à l’écran), ou encore une femme flic qui, en présence d’un civil, pose son arme de service sur la table près de lui (mais bien sûr) provoquant un drame bien entendu. Et là, je me dis que je ne suis plus du tout dans la même série que celle que j’ai vu au début, qu’au lieu de m’embarquer dans un polar réaliste en 8 clos, on m’emmène dans un autre type de série, un voyage que je ne souhaite pas faire vu ce que l’on me promettait au départ et qui m’intéressait vraiment.

Comme je l’ai dit plus haut, ce jugement devra être confirmé ou pas avec le visionnage de plus d’épisodes, pour mieux cerner les personnages et les histoires. Mais un peu déçu de voir une série qui avait un potentiel vraiment intéressant dans son pilote, se perdre en cours de route et moins raconter le quotidien difficile d’une femme flic que de faire du divertissement facile. Dommage, mais intrigué tout de même de voir si je me suis ou pas trompé sur cette série.

Anne Caillon récompensée à Séries Mania du prix d’interprétation féminine pour Dos au mur

Crédits: © Philippe Leroux