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Séries Mania 2014: Ceux de 14, un classicisme trop appuyé

Séries Mania 2014: Ceux de 14, un classicisme trop appuyé
Carole Llombart

En cette année du centenaire de la Première Guerre mondiale, le service public propose une programmation commémorative. Il y a quelques semaines, France 2 a diffusé le puissant Apocalypse, documentaire en cinq parties racontant le conflit à l’aide d’images d’archives colorisées.. D’ici la fin de l’année, France 3 va diffuser Ceux de 14, mini série de 6 épisodes, dont les deux premiers sont projetés lundi 28 avril dans le cadre du Festival Séries Mania.

Ceux de 14 est l’adaptation du recueil des récits de guerre signés Maurice Genevoix, alors jeune sous-lieutenant et dont l’œuvre est considérée comme l’un des témoignages majeurs de la Grande Guerre. Durant ces six épisodes, le téléspectateur va donc suivre ce jeune homme et sa compagnie, composée d’ouvriers et de paysans.

Adapter une œuvre littéraire, et qui plus est traiter d’un sujet centenaire, peut entraîner sur la pente délicate du classicisme outrancier. Et le premier épisode de Ceux de 14 n’échappe pas à la règle des travers de la fiction française. Les dialogues et situations sont encore bien trop prétexte à dire ce que l’on voit à l’écran plutôt que de montrer ce que vivent les personnages. Oui, au moment de la déclaration de guerre, tout le monde pensait que le conflit ne durerait pas. Oui, les jeunes soldats étaient persuadés de retrouver femmes et fermes très vite et partaient au combat avec une vision “romantique” de la guerre. Mais ceci est montré bien trop lourdement, faisant de chaque personnage un archétype (le jeunot, le fermier, le berger corse…) sans être totalement incarné. Même Maurice Genevoix n’a guère d’épaisseur et son insouciance de jeune homme de bonne famille est trop appuyée, voire agaçante.

La gestion du rythme pose également souci dans ce premier épisode. La séquence d’ouverture en est la preuve évidente. On rencontre ces hommes sur le front, dans les tranchées, lors d’une opération militaire d’importance. Cette scène devrait être portée par un souffle, les enjeux sont majeurs. Malheureusement, cette scène tombe à plat et ne permet pas de faire vivre l’horreur que ces jeunes hommes vont endurer durant quatre ans. Et on ne peut s’empêcher de penser aux mêmes images vues dans Apocalypse, tellement terrifiantes et impliquantes. On peut également avoir en tête Alias Caracalla, téléfilm en deux parties diffusé sur France 3 l’année dernière, racontant l’engagement dans la résistance du jeune Daniel Cordier, devenu secrétaire de Jean Moulin. Ce téléfilm avait réussi à donner corps aux personnages, impliquant le téléspectateur. Mais il est sans doute bien plus aisé de traiter de la Deuxième Guerre mondiale, encore bien vivante dans notre mémoire collective. Tous les poilus de la Grande Guerre ont disparu, cette boucherie est d’un autre temps et le vernis de l’Histoire vient alourdir le propos.

CEUX DE 14

Cette mini série compte six épisodes, il est certain que les personnages vont suivre une trajectoire tragique et que la guerre sera racontée. On ne peut que souhaiter que l’on cesse de suivre un cours d’histoire, pour avoir accès à ce qui fait l’attrait d’une fiction : s’attacher à des personnages et vouloir les retrouver soirée après soirée. Verdict dans l’année.

Ceux de 14, 6×52 min, co créée et coécrite par Didier Dolna et Olivier Schatzky. Diffusion dans l’année sur France 3

Crédits: France 3