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Sherlock Holmes avec Ronald Howard en DVD chez Artus Films

Sherlock Holmes avec Ronald Howard en DVD chez Artus Films
Fabrice Simon

Personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle à la fin du dix-neuvième siècle , Sherlock Holmes aura vu ses aventures racontées à de nombreuses reprises au cinéma mais également à la télévision. Adaptation américaine datant de 1954, la série Sherlock Holmes – L’intégrale Ronald Howard proposée par Artus Films en coffret huit DVD – comportant l’intégralité du feuilleton soit trente neuf épisodes – constitue, par la qualité du travail effectué un petit événement.

 Personnage fascinant, Holmes a inspiré après ses aventures romanesques, de nombreuses adaptations cinématographiques – la première en 1900 et la dernière avec Robert Downey Jr il y a peu – mais également télévisuelles sous forme de séries, téléfilms voire même de dessins animés. Passé un peu de mode au début du vingtième siècle, le pensionnaire du 221b Baker Street connaît toutefois, depuis les longs-métrages de Guy Ritchie, un regain d’intérêt amplifié par deux séries ancrées dans la modernité. Produit par la BBC, la série Sherlock, variation contemporaine autour du mythe, créée par Mark Gatiss et Steven Moffat en 2010, avec dans les rôles principaux, Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, remporte ainsi, à son tour, un succès toujours pas démenti. Pendant américain de la fiction anglaise, Elementary est créée par Robert Doherty en septembre 2012 pour le réseau CBS avec, en tête de casting, Jonny Lee Miller dans le rôle de Sherlock Holmes et surtout l’excellente Lucy Liu dans celui du Docteur Watson. Considéré, à tort, comme la première adaptation télévisuelle américaine du fascinant détective, ce show de qualité suscite un intérêt des deux côtés de l’Atlantique. Mais la sortie de la série de 1954 créée par Sheyldon Reynolds avec Ronald Howard  et Howard Marion-Crawford dans les rôles principaux vient légitiment rétablir une vérité historique. Diffusée au début des années 60 sur la seule chaîne de télévision française de l’époque et quasiment invisible dans l’Hexagone depuis, cette adaptation très libre des enquêtes du détective londonien est bien la première ayant vu le jour aux États-Unis.

Holmes Ron Howard

Débutant avec un pilote rappelant fortement les premières rencontres du duo Cumberbatch-Frreman, l’œuvre des années 50 possède un charme non négligeable essentiellement par le détachement et l’humour so british de ses personnages principaux. Chaque épisode des aventures de ce célèbre détective, condensé en un format court de vingt-cinq minutes, est basé sur la même architecture narrative : un crime, une enquête et une résolution. Peu de surprises pour chacune de ces énigmes policières, vaguement inspirées pour certaines des romans de Conan Doyle, que devra résoudre Sherlock Holmes. Seuls diffèrent les situations et les personnages, totalement dévolus et centrés autour de la figure du héros et de ses faire-valoir tel l’inspecteur Lestrade, incapable de résoudre correctement une affaire sans l’appui de son allié. En alchimie complète, le trio Holmes-Watson-Lestrade est la pierre angulaire de chaque épisode et, par l’humour décalé de leurs dialogues et la connivence de leur interprétation, en reste l’intérêt principal malgré la présence de quelques invités célèbres (dont des actrices français comme Delphine Seyrig) venus effectuer une pige lors de quelques unes de ces aventures.

Sherlock Holmes

Gothique dans son ambiance général – et notamment par son générique très époque victorienne – cette série, tournée en France, constitue également une belle découverte par la qualité de son écriture et la concision de ses actions. Évitant la plupart du temps le foisonnement de fausses pistes, la résolution des crimes commis montre également, par le jeu de son acteur principal, un détective moins sur de lui et surtout moins tête à claque que sa descendance contemporaine. Plus faillible malgré la réussite de ses conclusions théâtrales, portée par le jeu de son acteur anglais Ron Howard, Sherlock Holmes apparaît tout au long des multiples épisodes comme un être presque sympathique et à des années-lumière de l’invivable personnage interprété – magnifiquement tout de même – par Benedict Cumberbatch par exemple. Et c’est finalement avec un malin plaisir que l’on suit sans peine les multiples aventures du plus célèbre des détectives britanniques, dans un Londres brumeux, magnifié par un éclairage tout en clair-obscur symbolisant à merveille une époque sombre et propice aux meurtres des plus crapuleux.

Techniquement la qualité des DVD inclus dans ce coffret dépendent du matériau d’origine. L’image et le son possèdent ainsi quelques défauts. Mais l’œuvre suffit à elle-même et présente suffisamment de points forts pour que son achat constitue une priorité pour les fans de série télé.

En résumé, indispensable comme témoignage des séries phares mettant en vedette la figure du détective londonien, le coffret anthologique « Sherlock Holmes – L’intégrale Ronald Howard »  proposé par Artus films mérite une attention toute particulière et une certaine indulgence devant des matériaux usés par le passage du temps.