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The Time of the Doctor : la magie de l’éternel recommencement

The Time of the Doctor : la magie de l’éternel recommencement
Carole Llombart

Et bien voilà, les fans de Doctor Who viennent de dire adieu à Eleven et viennent de faire connaissance avec Twelve (peu importe la nouvelle numérotation moffatienne, Matt Smith restera toujours Eleven). Cet épisode était doublement attendu. Doublement attendu car le Christmas Special de Doctor Who a toujours une saveur particulière. Doublement attendu car le départ d’un Doctor est toujours un grand événement. Steven Moffat a déçu plus d’un fan avec une septième saison à la narration chaotique. Le Special 50th Anniversary n’avait pas totalement trouvé l’équilibre parfait entre une festive célébration de 50 ans d’histoire et la volonté farouche du scénariste en chef de faire évoluer la mythologie de ce personnage emblématique. Avant la diffusion de ce Christmas Special, Steven Moffat n’a cessé de titiller les fans en déclarant qu’Eleven était en fait Thirteen et que la règle des douze régénérations possibles était aussi inviolable que sacrée, laissant entendre que Matt Smith était le dernier Doctor et laissant planer le mystère le plus absolu sur le suivant incarné par Peter Capaldi. Steven Moffat a beau adorer jouer le fieffé écossais, il aime profondément Doctor Who et il aime profondément Eleven, son Doctor. Il lui a donc réservé un adieu à sa hauteur.

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On aurait pu croire, en comparant les écritures de Russell T Davies et de Steven Moffat, que le départ d’Eleven serait moins émotionnel que celui de Ten et que le carnage lacrymal serait moins au rendez-vous. Et pourtant, il n’en fut rien, car les deux scénaristes en chef ont choisi de faire de l’adieu à leur Doctor une métaphore de leur adieu à eux. Avec The End of Time, Russell T Davies ne disait pas seulement adieu à Ten, il disait aussi adieu à des années passées à la tête de la série, des années passées à vivre avec tous les personnages qu’il a créés. Et même s’il avait décidé depuis le début d’arrêter à un moment précis, il n’est jamais si simple de tout quitter. Voilà pourquoi Ten ne voulait pas partir, voilà pourquoi il a eu besoin de faire une tournée d’adieu. Pour Steven Moffat, la donne n’est pas la même puisqu’il reste aux commandes pour au moins deux saisons encore. Mais l’histoire d’Eleven s’achève, son histoire avec Eleven s’achève. Le scénariste en chef a souvent été décrié pour ses intrigues très compliquées et le destin de son Doctor pas toujours facile à suivre. Alors, pour ce Christmas Special, Steven Moffat a décidé de se poser pour expliquer. Expliquer que tout le voyage d’Eleven depuis sa rencontre avec la petite Amelia Pond fait sens et devait le mener à Trenzalore. Point d’intrigue qui file à toute allure, de Doctor bondissant d’une idée à l’autre, non rien de tout ça. Au contraire, le Doctor décide de se poser, de ne plus fuir ses responsabilités. Il dépose ses valises sur Trenzalore dans la petite ville de Christmas et il en devient le protecteur. Lui qui n’a jamais aimé les adieux et qui ne supporte pas l’idée du temps qui passe, accepte de vieillir, accepte inéluctablement sa fin. Comme rarement sous la plume de Steven Moffat, on voit un Doctor vulnérable, qui n’a pas de plan. Mais bien évidemment, il ne s’agit en aucune façon de la fin de Doctor Who et les règles inviolables et sacrées ont pour seul but d’être bousculées. Oui, la mythologie du personnage veut qu’il ne puisse avoir que 13 visages, mais non, un personnage aussi imprévisible ne peut se limiter à une telle contrainte.

Doctor Who, depuis son origine, est un éternel recommencement : le Doctor qu’on aime va partir et sera remplacé par un autre, que l’on aimera peut-être moins peut-être autant, peut-être plus. Chaque Doctor se suit, mais aucun n’efface le précédent. Et dans son discours final, Eleven ne dit pas autre chose à Clara : il part serein, sachant qu’il a été aimé, qu’il gardera son passage en mémoire et que son futur l’attend.

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Mais ce Christmas Special n’en oublie pas non plus d’être un épisode de Noël, un épisode autour duquel les familles se réunissent, un épisode dont le premier public est avant tout les enfants. Steven Moffat a toujours réussi à capter cette magie de Noël et a toujours su créer une belle dynamique entre son Doctor et les enfants. C’est encore le cas ici.

Une nouvelle page de Doctor Who se tourne et une seule idée hante les fans depuis : découvrir très vite la prochaine.

Crédits: BBC

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