Revival d’une série anglaise assez culte dans son genre au pays de Shakespeare, The Tomorrow People a tout du concept idéal pour la CW qui diffuse la série. Spin-off mis à part (The Originals), ce sera également la première vraie nouvelle série du network pour cette saison, et la chaîne y croit puisqu’elle diffusera la série juste après Arrow, son grand succès de la saison dernière.

The man who sold the world

Commençons par le commencement. The Tomorrow People est en fait un remake. Il s’agit de l’adaptation américaine d’une série anglaise diffusée dans les années 1970 puis reprise dans les années 1990. Ce point a son importance puisque la série ne se contente pas de reprendre le concept original, mais bel et bien de l’adapter. Il faut dire que le concept est juteux : une bande d’adolescents dotés de pouvoirs exceptionnels – téléportation, télékinésie et télépathie, les trois “T” -, se regroupe dans une station de métro abandonné pour échapper à Ultra, organisation qui cherche à protéger l’humanité de ces homo superiors. Nous découvrons cette lutte cachée par les yeux de Stephen, jeune tomorrow people qui ne comprend pas ce qui lui arrive et d’où vient sa différence.

Aux commandes de cette série on retrouve Greg Berlanti, un habitué du network qui est déjà sur le pont de Arrow, Julie Plec, qui nous vient tout droit de The Vampire Diaries & The Originals, et Phil Klemmer, qui dirige l’écriture, rescapé de Chuck. Bref et pour faire simple, la CW a mis les moyens sur ce show. Ajoutons également qu’au cast des adultes on retrouve certains grands habitués de la chaîne comme Mark Pellegrino (Dr. Jedikiah Price) ou Jeffrey Pierce (Jack), ainsi qu’une Sarah Clarke (24) assez touchante dans les quelques scènes du pilote où on la voit. Au cœur de notre groupe de jeunes Tomorrow people on découvre Robbie Ammell (Stephen), qui se trouve être le cousin de Stephen Amell (Arrow), Peyton List (Cara) qui a déjà une carrière impressionnante, et le tout neuf Luke Mitchell (John) loin de démériter. Enfin la liste ne serait pas complète sans mentionner Madeleine Mantok (Astrid) dont le personnage ne manque pas d’évoquer un peu son homonyme de Fringe, et Russel Kwon en sidekick amusant. En deux mots comme en cent, le terme “efficacité” est sans doute ce qui définit le mieux le projet qui se cache sous cette nouvelle série.

Station to station

Sur la base d’une histoire de science-fiction assez prometteuse, force est de constater que le pilote de The Tomorrow People est finalement très académique dans sa construction narrative. Exposition des personnages et forces en présence, micro intrigue d’implication du personnage central, petit twist au milieu et mise en place de ce qui sera sans doute dans la première saison le coeur de l’intrigue, et qui n’est pas sans évoquer la proposition initiale d’une autre série à succès : Alias.

Sur la forme en revanche, il faut bien avouer que le pilote est particulièrement réussi. Les nombreux effets speciaux sont d’excellente qualité, les scènes d’actions lisibles et ryhtmées, et le cast de jeunes fait plutôt bien son job. On regrettera un peu la composition de Mark Pellegrino (Lost), grand méchant de cette histoire, trop caricatural et manquant totalement ambiguïté. Mais au fond n’est-ce pas le projet de cette série?

En effet, dans cette rentrée qui envoie déjà du Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D., qui s’adresse tout de même déjà à un public plutôt jeune, et programmant la série après Arrow qui oblige un propos un peu moins sombre que cette dernière, The Tomorrow People est un peu coincée dans un calibre précis de ton et de rythme. Ce sera donc tout l’enjeu pour la série : trouver son originalité au-delà de son concept initial, et proposer une véritable intrigue d’envergure, ce que le postulat de départ permet largement.

Au final, le pilote de The Tomorrow People n’est pas désagréable à regarder, la réalisation y est pour beaucoup, et si le concept reste finalement assez simple et classique, la série a un vrai potentiel. Reste à savoir si la CW sera capable de l’exploiter.

Crédits: CW