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Un Commentaire

Welcome to Shondaland

Welcome to Shondaland
Laura Maz
  • Le 12 novembre 2014
  • http://lauramaz.com/

Grey’s Anatomy, Scandal, How to Get Away With Murder : Le jeudi soir sur ABC, c’est Shonda’s night. Sur l’une des cases les plus prisées des grilles américaines, les trois séries made in Shondaland s’enchainent faisant de leur créatrice Shonda Rhimes, la première personne de l’histoire à produire l’intégralité des primetimes du jeudi soir sur ABC. Pas mal pour une fille ! En 10 ans, elle a non seulement imposé le girl power à la télévision mais aussi créé des shows non marqués racialement. Qu’elles soient caucasiennes, afro-américaines ou asiatiques ses héroïnes parlent à toutes les femmes quelque soit leurs origines. Féministe, antiraciste et “entertaining”, welcome to Shondaland.

Girls Power. Quand Grey’s Anatomy apparaît en 2005, tout le monde y voit déjà la nouvelle Urgences. Mais ce n’est pas parce que le décor est un hôpital que les deux séries se ressemblent, après tout Julie Lescaut et Law & Order se passent toutes les deux dans un commissariat. Plus légère et plus soapy, Grey’s Anatomy est avant une histoire de femmes. Mais à la différence de son éminente ainée, ces dames ne sont pas cantonnés aux rôles d’infirmières et d’obstétriciennes. Elles sont chirurgiennes, compétitrices et veulent tout avoir. Shonda Rhimes raconte qu’elle a écrit le show qu’elle voulait regarder et qui lui manquait à la télévision. Une série dans laquelle des femmes brillantes s’affrontent. Qu’elles soient surpuissantes ou dans l’ombre, les Shonda’s Girls tiennent les rennes et mènent, chacune à leur façon, ces messieurs par le bout du nez. A cet égard, c’est sans doute le personnage de Mellie Grant, la femme du Président dans Scandal qui est la plus complexe et la plus intéressante. Au départ présentée comme une housewife superficielle, capricieuse et jalouse (pour de bonnes raisons, soit dit en passant), elle se révèle au fur et à mesure être un animal politique bien plus ambitieuse et plus forte que son mari. L’épisode « Everything’s Coming up Mellie », qui lui est largement consacré, dresse un portrait d’elle que nous n’imaginions pas et nous montre sa force, son ambition et change du tout au tout l’image que nous avions d’elle et de Grant.
La difficulté pour les femmes de combiner succès professionnel et vie privée est omniprésente dans l’univers de Rhimes. Meredith Grey, Olivia Pope ou Annalise Keating incarnent la femme du XXIe siècle, qui n’a pas d’autres choix pour réussir que de sacrifier son bonheur personnel. La femme Shondaland est tour à tour une amoureuse, une bitch, une bonne copine, une mauvaise copine, bref, une personne à laquelle on peut s’identifier parce qu’elle n’a pas qu’une facette.

Greys Anatomy S7

United Colors. L’univers des séries de Rhimes est comme une grande pub Benetton, on en voit de toutes les couleurs. De l’aveu de leur créatrice, elles ne sont pas écrites pour un personnage noir, blanc ou asiatique, d’ailleurs les questions raciales sont très rarement abordées. Quand elle a écrit Grey’s Anatomy, il n’y avait dans ses scripts aucune description physique des personnages, pour ne pas influencer le casting. A l’exception du personnage de Bailey qui était décrite comme une grande blonde de type arien d’où son surnom de « nazi ». Comme quoi ça ne servait pas à grand-chose quand on sait que c’est Chandra Wilson qui l’incarne depuis dix ans. L’important ce sont les personnages pas leur origine ou leur couleur et ça marche puisque désormais en primetime sur l’un des plus grands networks américains se sont deux femmes noires, Kerry Washington et Viola Davis qui sont les reines des audiences. Pour Shonda, tout le monde doit se retrouver dans ses shows et si la couleur n’a aucune importance, l’orientation sexuelle, non plus. Qu’ils soient hétéros, gays ou bis, elle leur écrit avant tout des histoires d’amour et leur problèmes de couples sont tous les mêmes. Les scènes de sexe (bien grand mot quand on est sur ABC) entre hommes de Scandal et How to Get Away With Murder lui ont d’ailleurs été vivement reprochées sur Twitter en octobre. Sa réponse : « There are no GAY scenes. There are scenes with people in them. If you are suddenly discovering that Shondaland shows have scenes involving people who are gay, you are LATE TO THE PARTY. If u use the phrase « gay scenes », u are not only LATE to the party but also NOT INVITED to the party. Bye Felicia. #oneLOVE. »
Parce que Shonda écrit des histoires de gens, tous les gens.

Scandal Season 4

Love, Love, Love. Mais on ne va pas se mentir si les séries de Shonda cartonnent c’est avant tout parce que ce sont de bons soaps, bien girly avec pleins d’histoires d’amour contrarié. A Shondaland, la fidélité conjugale n’est pas très courante et les âmes sœurs ont du mal à se réunir. Si nos héroïnes ont trouvé l’homme de leur vie, il est rarement dispo. Qu’il soit neurochirurgien ou leader du Monde Libre, il a le même problème, il n’a pas épousé la bonne personne. Dans sa façon d’aborder l’infidélité, Rhimes créé des “ménages à trois” dans lequel l’épouse trompée à une place prépondérante. Que soit Addison qui a Meredith pour élève ou Mellie qui a besoin d’Olivia pour rester à la Maison-Blanche, elles utilisent la culpabilité des maîtresses pour parvenir à leurs fins. Dans la petite dernière How to Get Away With Murder, Keating défend la meurtrière présumée de la maîtresse de son mari, question culpabilité, on atteint des sommets. C’est assez tordu mais bougrement efficace en matière d’intensité dramatique.

How to get away with murder

Pas toujours réalistes mais diablement efficaces les séries Shondaland sont plus innovantes et plus progressives qu’elles n’en ont l’air. Faire évoluer les mentalités tout en nuances de Grey, quitte à faire un petit scandale, c’est ça, le pays de Shonda.

Crédits: ABC

  • Sophie Q.

    Très bon article !