Si l’on se réfère à la définition communément admise, le générique d’une série télé est tout simplement la partie où l’on indique le titre, les noms des acteurs et des divers collaborateurs. Bref, un simple objet technique destiné à aligner une série de noms et pourtant… Pourtant ils sont bien plus que ça, particulièrement dans les séries télés dont ils font sans aucun doute partie intégrante. Ils sont la “page de présentation de la série”, une sorte de concentré de celle-ci et de son ambiance. Mais ils sont aussi bien souvent des objets d’art et parfois même des objets cultes pour les fans. Continuons à explorer les génériques de cette mythique série de SF qu’est Babylon 5 et attardons nous sur celui de la saison 2.

De 1993 à 1998, une des grandes sagas de science-fiction de la télévision nous offrait une épopée sans équivalence encore aujourd’hui. En effet, J. Michael Straczynski, auteur et showrunner, propose une histoire de 5 ans, 5 saisons, 5 chapitres qui constituent un tout, pensé dès le départ comme tel. De son propre aveu, chaque générique doit donner le ton de la saison qu’il couvre, et, dès lors, il change à chaque saison.

“Le projet Babylon était notre dernier espoir de paix.

Un monde indépendant de huit kilomètres de long, situé en territoire neutre.

Un lieu de commerce et de diplomatie pour un quart de million d’humains et d’extra-terrestres. Un joyau étincelant dans l’espace, seul dans la nuit.

C’était l’aube du troisième âge de l’humanité, l’année où la Grande Guerre nous a frappés.

Ceci est l’histoire de la dernière station de type Babylon.

Nous sommes en 2259. Cette station s’appelle Babylon 5.”

Prologue

La seconde saison de Babylon 5 marque le début du crescendo scénaristique qui amènera la série jusqu’au paroxysme de l’épique dès le milieu de la saison 3 jusqu’à la fin de la saison 4. Deux changements majeurs sont opérés dès le début de cette seconde saison. Tout d’abords le changement de commandant à la tête de la station. Exit Michael O’Hare, et le personnage du Commandant Jeffrey Sinclair, et bienvenue à Bruce Boxleitner interprétant le John Sheridan, qui va totalement embrasser l’univers de Babylon 5, et en devenir le personnage central.

Autre changement de poids, une évolution majeur du personnage interprété par Mira Furlan, Delenn, qui va s’humaniser. Ce qui lui permet de devenir l’autre personnage au coeur de l’épopée.

La première saison a permis de poser les bases de l’univers, et de grossièrement découper les grands axes de l’intrigue. Mais c’est au cours de cette seconde saison que les fils majeurs qui composeront tous les arcs de la série seront réellement tendus. D’autant que l’équipe en place ne bougera pratiquement plus jusqu’à la fin de la quatrième saison.

A ce titre, le prologue du générique est très proche de celui de la première saison à deux exceptions près : tout d’abord il est dit par Bruce Boxleitner, introduisant le Capt. Sheridan, et il annonce le début de l’épopée Babylon 5 : La Grande Guerre !

Ouverture

“Le projet Babylon était notre dernier espoir de paix.

Un monde indépendant de huit kilomètres de long, situé en territoire neutre.”

Le générique débute par des images extérieures, puis intérieures de la Station Babylon 5. Comme pour la saison 1, il s’agit de présenter le décors central de la série. Celui où 80% des intrigues se nouent et se dénouent.

“Un lieu de commerce et de diplomatie pour un quart de million d’humains et d’extra-terrestres.“

A l’ouverture de cette phrase, on découvre une séquence sur le Capt. Sheridan (Bruce Boxleitner) et le Lt. Cmd. Ivanova (Claudia Christian) en train de marcher dans les couloirs de la station. C’est ce plan qui expose la nouvelle donne à la tète de la station. S’en suit une séquence en salle de conseil. Là encore, un élément essentiel, sinon unique, de la série : sa scénarisation des relations diplomatiques entre races extra-terrestres. Cet élément est non seulement central au concept de la série, mais évoluera pour dépasser le stade de la formule et devenir le cœur d’un arc narratif à part entière.

“Un joyau étincelant dans l’espace, seul dans la nuit.”

Sur cette réplique on découvre une séquence sur l’extérieur de la station qui joue sur les éclairages de la planète voisine, puis de la station elle-même. Cette séquence n’a pas grand intérêt en soi, si ce n’est que, tout au long du développement de Babylon 5, la maîtrise budgétaire a toujours été au cœur des préoccupations de la production. De ce fait, de nombreux plans, comme celui-ci, étaient régulièrement ré-utilisés comme plans de coupe dans de nombreux épisodes. Si vous suivez la seconde saison de Babylon 5, vous verrez donc régulièrement ces images entre deux scènes.

“C’était l’aube du troisième âge de l’humanité, l’année où la Grande Guerre nous a frappés.”

Là on découvre une séquence avec un étrange vaisseau à la forme arachnéenne. C’est la nouveauté de cette saison : l’arrivée des ombres (le titre de la saison). Cette séquence est sans doute la plus importante de ce générique, puisqu’elle annonce le crescendo narratif qui conduira à la véritable épopée de Babylon 5, et surtout une des ambitions majeures de J. Michael Straczynski sur cette série : raconter l’histoire d’une grande guerre inter-galactique.

“Ceci est l’histoire de la dernière station de type Babylon.

Nous sommes en 2259. Cette station s’appelle Babylon 5.”

Travelling vers le poste de commande de la station où l’on aperçoit le cœur du commandement : Sheridan, Ivanova et Garibaldi (Jerry Doyle), suivi du nom “Babylon 5”. Cette fin de générique ajoute un élément essentiel du projet Babylon 5 : avoir une timeline cohérente. Chaque saison représente une année dans la narration, et pas n’importe laquelle. la précédente se passait en 2258, la nouvelle saison en 2259.

S’en suit, de manière plus classique, les personnages du show. Contrairement à la saison 1 (ou seuls les noms des acteurs et des personnages qu’ils interprétaient apparaissaient), chaque personnage est mis en image. Ceci permet au spectateurs  de découvrir quelques éléments comme : le nouveau visage de Delenn, le personnage de Warren Keffer (Robert Rusler) qui aura son importance mais ne dépassera jamais le stade de second rôle, le changement d’interprétation du rôle de Na’Toth (Mary Kay Adams), qui la encore a un impact mineur sur la série.

Enfin il faut noter que la musique de Christopher Franke pour cette seconde saison est un peu plus énergique et épique que celle de la saison précédente. Les sons synthétiques sont toujours présents, mais la dominante est tout de même à un orchestre et un score qui évoque une épopée spatiale de grande ampleur.

Epilogue

Si la première saison de Babylon 5 était essentiellement un long chapitre d’exposition, elle a néanmoins permis de mettre en place les embryons de toutes les intrigues qui seront au cœur de cette histoire. De la même façon, le générique de début était essentiellement fait pour donner les éléments afin d’aller vers la série.

Le générique de cette seconde saison est un “entre deux”. En effet, durant les premières secondes il a la même fonction, présenter globalement ce qu’est Babylon 5. Dès la seconde partie du monologue, il nous permet également d’entrer dans le coeur de l’intrigue de la série, mais aussi, et surtout, de donner un nouveau ton : celui d’une fable épique. A ce titre, et l’annonce d’une Grande Guerre, dans le monologue, et la musique, plus épique qui soutien celui-ci, permettent au spectateur d’entrer dans chaque épisode avec cette sensation d’être devant une grande histoire.

La seconde saison de Babylon 5 est réellement celle qui posera et ouvrira tous les arcs qui seront développés durant les saisons 3 et 4, véritable cœur de la narration. Au même titre que l’ensemble de la série est écrite sous la forme de chapitre, chaque chapitre étant une saison, chaque générique ouvre le chapitre et lui donne son ton.

Redécouvrez Invitation au voyage dans le générique de Babylon 5 saison 1