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Invitation au voyage…dans le générique de Elementary

Invitation au voyage…dans le générique de Elementary
Marine Di Meglio

Si l’on se réfère à la définition communément admise, le générique d’une série télé est tout simplement la partie où l’on indique le titre, les noms des acteurs et des divers collaborateurs. Bref, un simple objet technique destiné à aligner une série de noms et pourtant… Pourtant ils sont bien plus que ça, particulièrement dans les séries télés dont ils font sans aucun doute partie intégrante. Ils sont la “page de présentation de la série”, une sorte de concentré de celle-ci et de son ambiance. Mais ils sont aussi bien souvent des objets d’art et parfois même des objets cultes pour les fans. A l’occasion de l’arrivée récente de la série Elementary sur M6, nous allons revenir aujourd’hui sur la suite de mécanismes ingénieux qui lui servent de générique. La toute dernière adaptation sérielle mettant en scène les aventures du célèbre détective né sous la plume d’Arthur Conan Doyle s’est en effet dotée d’une séquence d’ouverture plutôt originale et mystérieuse.

Mais revenons brièvement sur le pitch de cette série où Sherlock Holmes a été transporté dans le New-York contemporain.

A peine sorti d’une cure de désintoxication, il est contraint par son richissime père à cohabiter avec le docteur Joan Watson, ancienne chirurgienne reconvertie en compagnon de sobriété. Quand Sherlock devient consultant pour la police new-yorkaise, Watson n’a d’autre choix que de l’accompagner dans ses investigations. Très vite, ils réalisent l’un et l’autre les avantages que peut leur apporter la combinaison de leurs talents dans ces enquêtes.

 

 

elementary opening

Comme je le disais précédemment, ce générique est composé de différents mécanismes formant ce qu’on appelle une machine de Rube Goldberg, une machine qui réalise une tâche assez simple d’une manière très complexe à l’aide d’une réaction en chaîne. La musique, un thème au violon qui rappelle la prédisposition de Sherlock Holmes pour cet instrument, est une composition de Sean Callery connu pour son travail sur 24 ou Homeland. En fait il n’y a pas qu’une seule version de ce générique, il y en a quatre, de différentes durées, et selon le twitter officiel du staff de la série, ils utilisent l’une ou l’autre de ces versions selon la durée dont ils ont besoin pour l’épisode du jour.

La première version est la plus utilisée de toutes. D’une durée de 30 secondes, elle commence par une simple bille en verre qui roule puis tombe dans un labyrinthe de fer la conduisant au cylindre d’un revolver. Puis le cylindre pivote pour se placer dans le revolver. Un autre plan nous montre alors quatre revolvers formant une roué qui tourne. L’un d’entre eux tire sur un verre de vin rouge qui éclate sur le sol. Dans le plan d’après, une souris court dans une roue afin de créer du courant et faire monter une cloche. Une autre bille de verre tourne également dans un labyrinthe de fer pour finalement atterrir sur un interrupteur qui déclenche la fermeture d’une paire de ciseaux qui coupe une corde, laissant partir un marteau qui fracasse un buste de statue. Les fragments tombent sur le sol où se trouvent des marques indiquant la position de pièces à conviction. Une cage tombe alors sur la statue d’un homme. Une autre bille de verre roule près des débris du verre de vin précédemment brisé. Puis on peut voir à travers elle un paysage, le soleil se reflétant sur les buildings de New-York. Jusqu’à maintenant cette version a été utilisée dans les épisodes 2, 3, 11, 13, 14, 16, 19, 23 et 24 de la saison 1 et dans les épisodes 2, 3, 5, 10, 11 et 12 de la saison 2. Une version plus courte de cette version (20 secondes) a été utilisée dans les épisodes 4, 5, 7, 8, 9, 10 et 22 de la saison 1 et les épisodes 1, 7 et 9 de la saison 2.

Dans la deuxième version la plupart des plans ont disparus dont ceux montrant les noms des acteurs seule la mention “créée par Robert Doherty” est restée. Elle dure 14 secondes et est utilisée dans les épisodes 12 et 15 de la saison 1 et l’épisode 6 et 13 de la saison 2. La troisième version du générique, d’une durée de 3 secondes, montre simplement le paysage de New-York sur lequel se finissent les autres génériques avec le titre de la série apparaissant lentement dessus. Elle est utilisée dans les épisodes 1, 17, 18, 20 et 21 de la saison 1 et les épisodes 4 et 8 de la saison 2. La quatrième version montre juste le titre immobile sur le paysage de New-York et dure 3 secondes également. On peut la voir dans l’épisode 6 de la saison 1.

Selon une interview du directeur créatif Simon Clowes, responsable de la création de ce générique, la volonté des créateurs d’Elementary était au départ d’avoir un générique lié à l’endroit où ils avaient transposé la série, New-York mais plusieurs entreprises ayant déjà présenté des propositions, il avait décidé de partir sur quelque-chose de complètement différent. Prenant comme point de départ la capacité de Sherlock Holmes à utiliser des objets banals pour simplifier une situation compliquée et le mener à une résolution, il a ainsi décidé de montrer une réaction en chaine à partir d’objets du quotidien qui mène à une fin dramatique. Utilisant une bille de verre utilisée par Sherlock dans le premier épisode de la série, il fait ainsi des accessoires de travail de Sherlock les héros de la séquence. Cette utilisation de la machine de Rube Goldberg permet ainsi de matérialiser l’approche peu orthodoxe, parfois complexe et souvent agressive de ce détective. La typographie du titre elle-même semble être un puzzle qui s’assemble sous nos yeux, tel Sherlock résolvant ses énigmes.

Ainsi cette séquence illustre à merveille cette série centrée sur Sherlock Holmes et son esprit incroyablement analytique tout en suggérant au passage qu’il n’hésite pas à briser les codes, les barrières et bien d’autres pour parvenir à ses fins dans cette série. Bref, un bien beau générique qui, une fois encore, colle bel et bien à sa série.

Crédits: CBS

Retrouvez Interview intégrale de Simon Clowes

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