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Un Commentaire

Caïn porte sa croix

Caïn porte sa croix
Alexandre LETREN

La review

La saison 3
6.5
Scénario
6.5
Casting
7
6.7

De mieux en mieux

Après Chérif et avant Candice Renoir, c’est une autre marque forte de France 2 qui va faire son retour sur l’antenne pour une nouvelle saison de 8 épisodes: Caïn. Une saison marquée par des changements pour la série qui délaisse le modèle « épisode bouclé » pour le mélanger à un fil rouge courant sur l’ensemble de la saison. Un pari nécessaire. Mais se révèle -t-il concluant?

Précédemment dans Caïn…sur Season One

« La saison 2 de Caïn se révèle bien plus agréable que la première. Les histoires, sans être terriblement originales, sont beaucoup plus agréables, le personnage de Caïn a évolué comme il le fallait et la série a pris un virage plus intéressant. Pour la saison 3, on souhaite que les personnages secondaires soient davantage fouillés et que les auteurs introduisent une bonne dose de feuilletonnant, comme un ennemi récurrent pour Caïn. Un Némésis qui le fasse encore plus vaciller dans ses certitudes de flics. » (Retrouvez tout l’article sur la saison 2 ici)

Si l’on peut regretter que les 3 grandes séries de France 2 jouent toutes sur le même type de ressort (le fameux « will they-won’t they » dans chacune des séries), il faut reconnaître que chacune de ces séries est aussi parvenue à se créer sa propre identité. La raison? Avoir confié le rôle principal à un ou une comédienne capable d’incarner la série. A ce petit jeu, Bruno Debrandt n’est pas le moins bon. Bien au contraire. En 3 saisons, il n’a eu de cesse d’affiner son jeu et de préciser des intentions, rendant ainsi Caïn moins comme un House policier que comme un héritier de Columbo.

La bonne trouvaille est de jouer sur le duel psychologique. Car tout est question de rapport de force dans cette série. Il y a d’ailleurs une réelle cohérence puisqu’à la différence d’un Columbo, Caïn est dans le rapport de force et l’affrontement avec tout le monde. C’est sa manière à lui de se protéger. Depuis le début. Quand il teste Delambre en saison 1, quand il affronte sa hiérarchie, quand il parle à Borel,…tout est question de rapport de force. Une seule personne est capable de le faire agir autrement: son fils Ben. Et c’est justement sur ce registre là que joue la saison 3. C’est par son fils que l’armure de Caïn va se fissurer et Bruno Debrandt, qui connaît à présent très bien son personnage, le restitue à merveille. Sans arrêt sur le fil, Caïn franchit la ligne rouge en fin de saison même si le procédé est vite « désamorcé » ce qu’on peut regretter car quel meilleur moyen de finir une saison (la séquence dans la morgue à la fin de l’épisode 8 aurait fait un excellent préambule à une arche de la saison 4). Mais, et c’est sans doute le paradoxe de cette saison, l’intrigue fil rouge est plus cousue de fil blanc (sans mauvais jeu de mots) que les intrigues isolées dans chaque épisode. Il y a de vrais moments intenses dans ces épisodes, des affrontements puissants comme dans l’épisode avec Lionnel Astier ou celui avec Agathe de La Boulaye. Plus attendue, l’intrigue réserve un peu moins de surprise et on regrette que l’excellente Juliet Lemmonier n’ait pas un peu plus à défendre.

CAIN SAISON 2

Cette saison a su aussi renforcer la partition des personnages secondaires et ça c’est une bonne idée. Le ménage à 4 entre Caïn-Lucie-Borel et Moretti (injustement oublié sur le site officiel de la série dans « L’équipe de Caïn« ) fonctionne au maximum dans ces nouveaux épisodes. Car Caïn n’est pas le seul à fendre l’armure dans cette nouvelle saison, Borel, Moretti, et surtout Lucie nous apparaissent bien plus complexes et sortent de la « caractérisation » initiale de leur personnage. Plus que jamais, Lucie apparaît comme fragile suite au retour d’une personne importante de son passé. Car sans délaisser son jeu de chat et de la souris entre Cain et Lucie (leur relation a clairement franchi un cap), les auteurs ont pris soin de faire sortir tous les personnages de leur zone de confort. Mieux. Le cliffhanger de fin de saison ne porte pas, comme c’est la coutume, sur le personnage central, Caïn, mais sur Lucie et Borel. Et au vu de ce cliffhanger, c’est un pari plutôt osé (qui j’espère ne sera pas désamorcé en saison 4). Comme je l’avais déjà souligné, dans Caïn, les seconds rôles ne sont pas des faire-valoir aux héros, ils jouent aussi leur carte.

Bien entendu, tout n’est pas parfait. Les enquêtes ne nous emmènent pas dans des registres inédits, certains twists sont très attendus. Beaucoup de guests prestigieux mais tous ne sont pas au mieux de leur forme au niveau du jeu. Et sans citer de noms, ce ne sont pas les moins connus qui sont concernés. Mais bon, le casting principal tient lui parfaitement la route et c’est finalement l’essentiel.

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En saison 3, Caïn franchit un cap en terme de qualité. Même si la série n’est toujours pas la plus originale du moment, elle a su donner à ses héros l’étoffe qui leur manquaient. L’ajout d’une dose de feuilletonnant dans la série était nécessaire et se révèle très judicieux. Le duo Caïn-Delambre fonctionne de mieux en mieux et l’alchimie entre Bruno Debrandt et Julie Delorme crève l’écran. Pour la saison 4 déjà commandée si je ne me trompe pas, il faudra renforcer ces aspects, sans doute encore plus se lâcher avec Caïn et muscler un peu plus les duels psychologiques. 

Crédits: France 2

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