Hier midi, Season One était invité à découvrir Canal+ Séries, le nouveau bébé du groupe attendu pour le 21 septembre prochain. Pour contrer le piratage illégal, nous disait-on et surtout pour offrir aux sériephiles abonnés à Canal+ un catalogue bien rempli et des séries triées sur le volet. On ne va pas se mentir, il s’agit aussi de contrer l’offre séries d’OCS qui jouit d’une sacrée réputation dans ce domaine. On nous promettait également du US+24, fameux dispositif, déjà proposé par OCS, TF1 et M6 via leur système de VOD, qui consiste à mettre à la disposition des abonnés des séries américaines dès le lendemain de leur diffusion aux Etats-Unis, en version originale sous-titrée. Qu’en est-il réellement ? Est-ce que Canal+ Séries va devenir le nouvel eldorado des sériephiles ? On vous dit tout !

Le catalogue de Canal+ Séries n’a pas à rougir, la chaîne ayant mis la main sur quelques petits bijoux que l’on vous recommande d’ailleurs chaudement : Hannibal, Utopia, Lilyhammer, The Americans, Banshee, Bron, Luck (cette dernière n’est pas une exclusivité, elle a été diffusée en première fenêtre par OCS) et bien sûr on retrouvera les séries françaises estampillées Création Originale, ainsi que Mad Men, Scandal, Revenge, Homeland ou encore Mon oncle Charlie. Ces dernières poursuivront donc leur route sur Canal+ Séries, à l’exception d’Homeland saison 3 qui reste sur la chaîne mère, Canal+. Par rapport à ce qui est diffusé actuellement, la chaîne va doubler son nombre de séries, sans compter les créations originales.

L’US+24… à peu près

Une soirée par semaine sera consacrée à la « diffusion rapprochée ». On ne parle plus d’US+24 ici mais d’un délai de 2 à 7 jours. Pourquoi ? Selon Canal+, pour avoir des sous-titres de qualité et pour éviter de perturber un rendez-vous établi avec le téléspectateur si jamais la diffusion américaine est bouleversée par des changements de grille. Sont concernées par cette diffusion rapprochées, les séries Revenge et Scandal, du moins pour l’instant. Les téléspectateurs devront donc s’attendre à des « trous » dans les saisons pouvant aller de 4 à 8 semaines, puisque les networks US ont pour habitude de les interrompre à certaines périodes de l’année (à Noël, par exemple). Pas d’inquiétude, les « trous » seront comblés par d’autres séries inédites ou en rediffusion : « Nous n’avons pas que des séries de network, donc il est possible qu’on arrive à tenir cette promesse » nous confirme Manuel Alduy (Directeur Cinéma Canal+).

En dehors des saisons 3 de Revenge et Scandal, pour l’instant, aucune autre série en cours ne sera sur le créneau de la diffusion rapprochée, et pas non plus de série inédite. On peut trouver cela dommage que Canal+ Séries rate le coche pour son lancement. Ne pas proposer de « nouvelle » série 48h après sa diffusion aux Etats-Unis, et c’est tout l’argument contre le téléchargement illégal qui fout le camp. Mais Canal+ est, il est vrai, un peu coincée à ce niveau, comme nous le disait Manuel Alduy : « C’est pour des raisons d’acquisitions. On n’achète pas forcément aussi longtemps à l’avance. Ça, c’est la façon dont le marché des droits est organisé« . Ce qu’il faut comprendre ici, en sous-texte, c’est que le groupe Canal+ n’a signé d’output deal avec aucun network ni aucune chaîne du câble américain. Un accord qui permet, entre autre, à OCS d’avoir en première fenêtre de diffusion les nouveautés d’HBO. Toutes ces séries seront disponibles ensuite sur Canal+ à la demande.

La diversité… à peu près 

Le CSA impose aux chaînes françaises un quota de productions européennes : 60% dont 40% de productions nationales. Canal+ Séries affiche des ambitions de diversité, de dépasser les sempiternelles frontières américaines et anglaises : « L’objectif c’est de s’ouvrir à tous les genres, toutes les nationalités« . L’effort est louable, mais dans les faits c’est encore un peu cloisonné. En dehors des Etats-Unis, de la France et de l’Angleterre (avec l’excellente Utopia), Canal+ Séries ne s’aventure pas si loin que ça. Il n’y aura guère que la Scandinavie (avec Lilyhammer et Bron) pour nous donner un semblant d’exotisme. L’engouement récent pour les séries venues du nord, initié en grande partie par Arte (Real Humans, Borgen, Forbrydelsen…), a du suffisamment rassurer Canal+ pour aller sur ce terrain. Car si les audiences sont évidemment un facteur essentiel, une chaîne à péage comme Canal+ court aussi après une image de marque grandement renforcée par ces séries dites « premium », comme le fait remarquer Manuel Alduy : « Il y a quand même un ADN dans toutes les séries que l’on cherche, en terme de narration, de personnages complexes, d’histoires de qualité, de production… ».

Si l’offre est encore perfectible, Canal+ Séries se pose non seulement comme un sérieux concurrent pour OCS, mais aussi et surtout comme une vraie alternative pour les téléspectateurs qui ont désormais un choix plus étendu en matière de séries et des qualités de visionnage forcément supérieures au streaming. Le grand lancement de Canal+ Séries aura lieu le 21 septembre prochain avec, en invité de choix, les deux premiers épisodes de l’excellente série Hannibal.

Source: Conférence de presse Canal+Séries