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Un Commentaire

Galactica (1978-1979): Glen A.Larson 2/3

Galactica (1978-1979): Glen A.Larson 2/3
Christophe Dordain

Battlestar Galactica: un des programmes parmi les plus importants produits par la télévision américaine à la fin des années 1970 ? Certainement ! Certes, cette série aura fait l’objet d’une controverse de par son rapprochement inévitable avec l’œuvre de George Lucas. Toutefois, le temps passant, il reste avant tout une tentative intéressante de construction d’une série illustrant avec efficacité et un luxe de moyens conséquent le space-opera au petit écran…Mais qui se cache derrière cette série atypique pour son époque? Retour sur le parcours d’une grande figure de la télévision, Glen A.Larson.

« Par la grâce du seigneur des Kobols, le Galactica continue à conduire les survivants en direction de ces lumières qu’ils nous aient été données de voir et qui ont disparues tout à coup, sans autre explication. Certains pensent que ces lumières, peut être celles des vaisseaux intergalactiques, viennent de la terre. Ce qui nous donnerait l’espoir, le grand espoir qu’ils ont atteint un degré très avancé de technologie. Jusqu’à présent, hélas, rien dans notre voyage ne nous laisse croire que nous pouvons cesser nos investigations, que nous ayons trouvé ce que nous cherchons. »

A l’origine de la série, un des auteurs les plus prolifiques d’outre-Atlantique : Glen A. Larson. Rien ne destinait Larson à devenir producteur de séries à succès. Alors que les français se cantonnent souvent toute leur vie dans une seule activité, on connait cette curieuse propension qu’ont bon nombres d’artistes américains à développer de multiples activités. Né en 1937, Glen Larson fait partie, au cours de son adolescence, d’un groupe de musique, The Four Preps, formé avec trois autres amis du lycée Hollywood High. The Four Peps qui, bien qu’inconnus chez nous, ont aligné quelques excellents cartons au billboard. En effet, leur talent précoce fait qu’ils sont contactés par Capitol Records, société de production de l’industrie musicale, avec qui ils signent leur premier contrat. Le premier hit des Four Preps, Dreamy Eyes (reprise du groupe The Youngsters) sort en 1956. Mais leur plus gros succès, intitulé 26 Miles (Santa catalina), co-écrit par Glen Larson, se classe à la seconde place des meilleurs ventes à la mi-mars 1958, juste derrière Elvis Presley.

Le groupe multiplie de fait les galas aux Etats-Unis et en Europe. Vie trépidante que celle-là, mais qui présente un inconvénient majeur : ces fameux moments de solitude dans des chambres d’hôtel impersonnelles, loin de la foule et des honneurs. Alors, Larson ne lâche plus ce petit bijou (pour l’époque) que représente son téléviseur portatif dont il dévore littéralement les programmes à la moindre occasion. Il se découvre très vite une passion pour les séries et notamment pour l’écriture de scripts.

De retour aux Etats-Unis, il prend contact avec Quinn Martin, en 1966, pour la série « Twelve O’clock High » (1964-1967), et surtout pour « Le Fugitif » (l’épisode intitulé « In a Palin of Paper Wrapper » réalisé par Richard Donner). Glen Larson se fait véritablement connaître, en 1968, en écrivant un épisode de « Opération Vol » (« It Takes a Thief » avec Robert Wagner). Son script plaît tellement qu’il est engagé comme responsable des scénarios, puis producteur associé. « Opération Vol« , produit par Jack Arnold, Frank Price et Gordon Oliver, avec Robert Wagner, Malachi Throne et Fred Astaire, fut diffusé du 09 janvier 1968 au 14 septembre 1970 sur ABC.

Opération VOL

Définitivement lancé dans une nouvelle carrière, il abandonne la musique et devient un des producteurs et concepteurs de séries parmi les plus réputés des années 1970. Ainsi, lorsque s’arrête « Opération Vol » en 1970, Glen Larson crée sa première série pour le compte du studio Universal, « Opération Danger » (dont le titre original est « Alias Smith and Jones« ), une série western sur deux hors-la-loi qui se rangent malgré eux du bon côté. La production est assumée par des professionnels confirmés tels que Roy Huggins et Jo Swerling Jr. Le pilote est diffusé sous forme d’un téléfilm en 1970 sur ABC. Les scores réalisés confirment le network dans sa décision de passer commande pour la série. Cette dernière, interprétée par Ben Murphy et Pete Duel, dure du 21 janvier 1971 au 13 janvier 1973, malgré le suicide de l’un des acteurs principaux, Peter Duel, le 31 décembre 1971. Il est remplacé par l’acteur qui dictait le texte d’introduction à la série, Roger Davis.

Deux ans plus tard, Larson commence à manifester son intérêt pour la science-fiction en écrivant l’une des trois parties du pilote de « L’Homme qui Valait Trois Milliards » (diffusé en octobre 1973) intitulé « Wine, Women and War« . La série débute véritablement le 20 octobre 1973 avec Kenneth Johnson (que l’on retrouvera plus tard à la tête de « V » et « Alien Nation ») en tant que producteur exécutif. Dès 1974, Glen Larson met en place « Get Christie Love« , la première série dans laquelle l’héroïne est une femme policière noire. Il est le producteur exécutif de ce show qui est programmé du 11 septembre 1974 au 18 juillet 1975 sur ABC, avec Theresa Graves en vedette.

En 1975, Glen Larson est producteur exécutif de « Switch » (avec Robert Wagner et Eddie Albert, diffusion sur CBS du 09 septembre 1975 au 03 septembre 1978). C’est à cette occasion qu’il monte sa propre société de production, Glen A. Larson Productions. En 1976, il travaille sur « Quincy » (avec Jack Klugman, diffusion du 03 octobre 1976 au 05 septembre 1983 sur NBC), série policière dont le héros est un médecin légiste. En 1977, c’est sur « The Hardy Boys Mystery » (interprété par Parker Stevenson, diffusion du 30 janvier 1977 au 26 août 1979 sur ABC) qu’il officie. Mentionnons enfin, pour être complet, « Le Signe de Justice » (Swords of Justice, avec Dack Rambo et Bert Rosario, diffusion du 07 octobre au 31 décembre 1978 sur NBC).

glen-larson

En 1980, pour remplacer « Hawaii Police d’Etat« , CBS cherche un projet tout aussi fort, dont l’action se déroule également à Hawaii. Larson présente un premier projet, refusé par le network et par l’acteur principal (déjà Tom Selleck). Il s’adjoint alors les services de l’un de ses anciens collaborateurs sur « Galactica » et sur « Quincy« , Donald Bellisario. Ce dernier a déjà écrit un scénario sur les aventures d’un détective privé qui vit dans une belle propriété de Bel Air (Californie) et qui roule dans la Ferrari du propriétaire des lieux. Il n’y a plus qu’à retranscrire l’idée à Hawaii. « Magnum » est l’un des héros de télévision qui a le plus marqué les années 80. Cette série de qualité dure 166 épisodes, programmés au cours de huit saisons entre 1980 et 1988. Toutefois, si Larson est attaché au projet, les honneurs reviennent pour beaucoup à Donald Bellisario puisque ce dernier sera le véritable maître d’oeuvre de la série jusqu’à sa fin, en 1988.

En 1981, Larson engage Lee Majors, qu’il connaît depuis « L’Homme qui Valait Trois Milliards« , pour « L’Homme Qui Tombe à Pic » (The Fall Guy), ou l’histoire d’un cascadeur chasseur de primes à ses heures perdues. La série se prolonge du 04 novembre 1981 jusqu’en 02 mai 1986 sur ABC.

En 1982 : Glen A. Larson produit « K 2000 » (Knight Rider) avec David Hasselhoff. La série présente une sorte chevalier des temps modernes et sa voiture qui pense et agit par elle-même. Aux Etats-Unis, elle a été diffusée du 26 septembre 1982 au 08 août 1986 sur NBC. En 1983, Glen A. Larson essuie deux échecs successifs avec « Manimal » (‘homme qui se transforme en panthère, serpent ou faucon) et « Automan« . En 1984, « Espion Modèle » débarque sur CBS. L’histoire nous narre les aventures d’un agent secret, dont la couverture est mannequin, et de la directrice et photographe de l’agence qui l’emploie. A signaler que John-Erik Hexum, le premier acteur principal, est mort en novembre 1984 en jouant avec une arme qu’il croyait chargé à blanc. Il fut remplacé par Anthony Hamilton (connu pour son rôle dans « Mission Impossible 20 ans après »).

En 1988, Glen Larson est de nouveau producteur exécutif. Il s’agit cette fois de « The Highwayman« , l’histoire de deux agents qui travaillent pour le gouvernement américain et qui sillonnent les Etats-Unis à bord d’un camion plein de gadgets. La cabine dudit camion se transforme en hélicoptère. Un concept peu innovant et qui confirme une certaine usure. On remarque ainsi que le producteur exécutif Larson n’arrive plus à imposer aucun projet durable, puisque la série est rapidement annulée.

Glen A. Larson débute la décennie suivante avec « Enquêtes à Palm Spring » (1991-92). L’histoire raconte l’union d’un ancien marshall, d’une ancienne femme escroc et d’un policier qui s’associent pour former une entreprise de sécurité. Mais la série n’eut pas de succès et seuls 13 épisodes furent tourner. « Waïkiki Ouest » est à l’antenne entre 1994 et 1996. Le duo formé par un médecin légiste et un flic de la Brigade Criminelle est plutôt efficace, mais s’essouffle assez vite. Vient ensuite « Nightman » (1997-1999), une série inédite en France adaptée d’un comics du type Marvel. Elle raconte comment l’esprit d’un jazzman capte, à la suite d’un accident, la « fréquence du mal ». Il peut donc entendre ce que pensent les personnes les moins bien intentionnées. Le jazzman rencontre alors Raleigh, un scientifique noir, qui lui propose de se servir de l’armure qu’il a inventé. Additionnée à ses nouveaux pouvoirs, elle lui permettra de lutter contre le crime. Depuis, Glen A. Larson a produit deux téléfilms (« Darwin Conspiracy » et « Millenium Man« ).

Désormais supplanté par la vague des David E. Kelley, Steven Bochco, Barry Levinson et autre Tom Fontana, Glen A. Larson n’aura pas su se renouveler et semblait être tombé dans un oubli quasi définitif jusqu’au moment de l’annonce de la production de la nouvelle version de Battlestar Galactica diffusée à partir de 2003.

Glen A. Larson nous a quittés le 14 novembre 2014 (Retrouvez notre émission spéciale ici)

Retrouvez Galactica: L’autre guerre des étoiles (1978-1979) 1/3

A suivre: Les épisodes de la série