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Il était une fois…Veronica Mars (1/3): Veronica Mars saison 1

Il était une fois…Veronica Mars (1/3): Veronica Mars saison 1
Charlotte Calignac

Il y a 10 ans en septembre, Veronica Mars débutait sur UPN. Cet article essaie (avec la plus grande difficulté) d’expliquer pourquoi Veronica Mars, c’est le bien (même si mon admiration peut parfois laisser place à l’objectivité), et du coup, c’est assez spoilerisant. Vous avez été prévenus ! Mais en prime, vous avez droit à un petit jeu à la fin ! Je suis sympa, hein ?

Veronica Mars, ça a été ma série préférée découverte à la fin de l’été qui précédait la saison 2. Si vous avez lu mes autres articles, vous savez que j’ai une forte tendance passionnelle même plus borderline obsessionnelle, et que je suis en proie à des déclarations de perfection ou de nullité la plus absolue comme ça.

Il y a 10 ans, j’étais pire.

Ça fait plus d’un mois que je dois écrire cet article, et un mois qu’à ma plus grande surprise, je rechigne parce que je ne sais pas quel angle prendre pour analyser la saison 1. D’autant qu’après il faudra que je m’attaque à la saison 2. Mais rassurez-vous, je ne peux me résoudre à parler de la saison 3. Huit ans plus tard, je n’ai jamais touché à ce coffret DVD que je me suis pourtant offert. Peut-être y arriverai-je avec le film. Ou pas.

Je n’arrive pas à parler de la série parce qu’elle a des défauts indéniables, et que des années plus tard, j’ai du mal à la défendre comme je le faisais auparavant. Mais je l’adore toujours autant. Non, je ne présenterai pas mes excuses d’aimer Veronica Mars même si je l’idéalise moins qu’avant.

Alors comme je ne sais pas quel angle prendre, je vais prendre l’angle de Moi. Charlotte Calignac. Fan de Veronica Mars à 17 ans au point de sécher le travail pour aller à une rencontre avec Michael Munhey sur Paris. Je n’ai pas revu la série depuis 5 ans, et j’en connais encore des dialogues par cœur.

Objectivement, la saison 1 compile exactement tout ce que j’attend(ai)s d’un teen drama.

  • Du drame over-the-top avec des enjeux importants
  • Une mythologie fournie qui récompense la fidélité
  • Un univers riche peuplé de personnages dépassant les stéréotypes

Il ne faut pas se leurrer, si j’ai autant accroché, c’est aussi parce que pour la première fois de ma vie, je regardais une série où les personnages étaient dans la même classe que moi. Je vous passe le paragraphe sur l’identification au personnage principal. Aucun de mes proches n’a été assassiné, je ne me suis heureusement jamais fait violer, ma mère ne m’a pas abandonnée pour une bouteille d’alcool et je n’ai jamais douté de la paternité de mon cher géniteur ; en revanche le côté ado-persécuté qui ne se laisse jamais abattre et qui trouve sa force dans l’ingénuité et la confiance en soi qui définissait Veronica Mars me parlait comme le meilleur des psys. En plus, c’était gratos. La génération actuelle a Hunger Games. Moi, j’avais Veronica Mars.

Veronica Mars - Mars investigations

Les trois points que j’ai soulevé s’entremêlent tout au long de la saison 1. La série ne se passe pas uniquement au lycée, mais bien à Neptune. La série n’est pas que Veronica cherchant à avoir raison. L’importance de la classe sociale, de l’ethnicité, de l’appartenance aux gangs participait à crédibiliser cet univers. Le lycée n’était qu’un microcosme de Neptune avec les riches d’un côté (et leurs avantages injustes qui creusaient un fossé entre les populations dès le plus jeune âge) et les pauvres de l’autre. Cette lutte des classes est omniprésente dès la saison 1 et constitue une part entière de la mythologie.

Le système « procédurier » de toute série avec l’affaire de la semaine s’adaptait très bien au format de la série. Ce fonctionnement servait les trois points évoqués à chaque épisode. Veronica devait aider ses camarades de classe sur des affaires diverses — contre une rémunération, pas par bonté du cœur, puisqu’ils étaient tous des salauds avec elle. En se servant des ressources de son père, de son inventivité et de son cran, Veronica aidait ses camarades à prouver qu’ils étaient harcelés, à faire chanter ou retrouver leurs parents, ou même à prouver qu’ils avaient été abusés par leurs profs. Que des choses funs. Les affaires de la semaine n’étaient pas toujours fascinantes mais elles avaient l’avantage de faire écho au passé de Veronica et de nous présenter de manière intéressante et distrayante l’univers très vaste dans lequel elle évoluait. C’est pourquoi on est si investi à la fin de la saison 1 dans les témoignages des guests rencontrés au cours des épisodes précédents qui doivent tous des faveurs à Veronica.

vm4J’ajouterai que la série est très bien écrite, et menée tambour battant sans hésitation. Ça joue. Rob Thomas, le créateur, était parti en écrivant sa série avec des idées sur 5 saisons. Ça se sent, puisque dans les deux premières saisons il mène son mystère de A à Z sans tergiversation. En saison 3 il grille toutes ses cartouches en faisant des mini-arcs qui auraient pu durer une saison entière (et y auraient probablement gagné, du reste). Le fait que la série a été pensée pour le câble se sent aussi en première saison, compte tenu de la noirceur des thèmes abordés. Les saisons 1 et 2 sont diffusées sur UPN (qui avait aussi diffusé Buffy, The Sentinel et Roswell) et offrent donc une version quelque peu édulcorée qui laisse un arrière-goût amer.

Quand le concept de la série repose sur une histoire de meurtre et une histoire de viol (borderline incestueuse en plus) et que ça passe sur une chaîne comme UPN, on se doute bien que ça va pas être Game of Thrones au lycée. Mais ça aurait pu, et je regrette de ne pas avoir connu la série sur Showtime ou HBO (qui l’avait envisagée, j’avais même lu la version HBO du pilot, elle était un peu plus dégueu et à base de d’avantage de fuck). Les solutions « édulcorées » sont moins… disons que rétrospectivement je ne suis pas super à l’aise avec les choix faits, et que ça aurait pu être plus satisfaisant sur le câble.

À 16-17 ans, je me disais que le fait que Veronica et Duncan aient couché ensemble en étant tous les deux drogués égalisait un peu les choses (ce qui était le but de l’épisode, hein). Et le format choisi pour raconter la nuit me satisfait assez car Veronica ne connaîtra jamais la vérité. Chacun de ses camarades lui raconte sa version des événements de son point de vue. Or, ils étaient tous sous l’emprise de drogues ou d’alcool, et perçoivent en plus chacun Veronica sous un prisme émotionnel spécifique. Madison, Dick et Luke détestent Veronica et dépeignent une situation franchement glauque et révulsante dans laquelle Veronica est soit une allumeuse hystérique, soit une épave. Casey, Beaver et Logan décrivent une fille qui est dans le coltar, loin d’être en état d’agir ou de donner son consentement. Duncan et Carrie décrivent quelqu’un de suffisamment actif pour participer à la partie de jambes en l’air.

vm5J’aime qu’on ne saura jamais la vérité, même si c’est assez sordide (en même temps, c’est un viol). Hum. Cette phrase fait peur. Disons que ça allait dans la tonalité, et que ça donnait un côté « réaliste » qui correspondait à l’histoire. Mais comme on est sur une chaîne pour ados, on ne peut pas montrer de trucs trop moches et il faut une fin «heureuse ». Et c’est là que ça se corse. La seule fin « heureuse » qui aurait pu y avoir à cette storyline aurait été que rien ne se soit passé au final. Que Duncan lui dise qu’il se souvient de la nuit et qu’il ne s’est rien passé. Mais qu’ils soient allés au bout, que Duncan s’en rappelle et que Veronica n’en ait aucun souvenir et surtout qu’elle l’ait vécu comme une agression sexuelle, ça me laisse un sale goût dans la bouche. Surtout quand on sait qu’elle se remet avec Duncan dès qu’elle apprend qu’elle n’est pas son frère (oui, oui, vous avez bien lu, j’ai évoqué le drama hein, plus haut). Ça, j’en parlerai dans mon prochain article sur la saison 2, mais toute cette histoire de viol est juste… Maladroite, en fait, et je suis pas sûre que j’en apprécie la morale. Que Veronica ait le cran de dénoncer son agression immédiatement après, que même sans être crue elle continue de chercher son agresseur pour finalement lui pardonner et sortir avec lui sérieusement la saison suivante, ça me pose problème.

Enfin, le rapport à la sexualité, dans Veronica Mars, c’est quand même bien spécifique aussi. J’y reviendrai en saison 2 également.

Veronica Mars m’a donc plu pour les trois raisons citées plus haut. Je ne mentionne pas le cast parce que les carrières d’Amanda Seyfried (Lilly Kane) et de Kristen Bell (Veronica Mars) parlent d’elles-mêmes, et que Enrico Colantoni et Jason Dohring sont édifiants dans leurs scènes humoristiques et dramatiques. Mais si en plus, vous aimez les one-liners cassants, je vous garantis d’apprécier.
J’avais commencé une liste (de mémoire) de mes échanges préférés, mais elle faisait trente-six pages (full disclosure : j’ai des tendances marseillaises), et hors contexte je trouve qu’elle a moins d’impact. Donc soit vous me croyez sur paroles, soit vous me demandez dans les commentaires d’en mettre.

Veronica Mars est aussi l’une des rares séries pour ados où tout le monde ne couche pas avec tout le monde. Dans le sens où Veronica parvient à avoir des amis proches (et masculins !) sans se sentir obligée d’avoir une attirance pour eux.

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Pour finir, comme c’est les 10 ans d’anniversaire de la saison 1 et que l’angle de mon article, c’est Moi-Même, je vais vous dire quels sont mes 5 épisodes préférés et pourquoi. C’est totalement subjectif évidemment.

Épisode 1.04 — The Wrath of Con : parce que c’est l’épisode où l’on nous montre à quel point Veronica, Duncan, Logan et Lilly étaient proches, combien Lilly était la clé de voûte du groupe et quelle était sa personnalité. L’épisode est à la fois touchant et drôle, marquant pour la première fois une trêve entre Logan et Veronica.

Épisodes 1.06-07 (ouais, je triche) : les storylines de Veronica m’ennuient au plus haut point dans ces deux épisodes, en revanche c’est là qu’on découvre qui est le vrai Logan et que son arc de rédemption commence. Le fait que ses échanges avec Weevil sont délicieux de cynisme et de sarcasme n’est que la grosse cerise griotte sur la pièce montée.

Épisode 1.10 — An Echolls Family Christmas : parce que l’affaire de la semaine est hilarante, et montre tout le paradoxe de la vie de Veronica qui connaît les rouages de son ancienne vie, s’est adaptée à sa nouvelle vie, mais ne s’intègre nulle part. Elle est rejetée par les riches car elle n’en est pas une et les a trahis, et n’appartient pas au groupe des pauvres parce qu’elle n’a pas grandi comme eux. Veronica rencontre aussi en vrai Connor Larkin. Un personnage qu’on ne revoit jamais, et c’est l’un de mes plus gros regrets.

Épisode 1.21 — A Trip To The Dentist : pour l’intensité de l’épisode sans temps mort, à l’image d’un accident qu’on observe, pendant lequel on veut détourner le regard sans jamais y arriver. Parce que Veronica non plus n’a pas le droit au répit, que l’épisode montre à quel point il est impossible pour elle d’avoir confiance en qui que ce soit à part son père et Wallace.

Épisode 1.22 — Leave it to Beaver : parce que je ne m’attendais pas du tout à l’identité du coupable et que ça n’arrive plus souvent. Parce que Keith Mars déchire. Mais pas pour le cliffhanger, qui était nul.

Question subsidiaire (sans triche de Google, sinon c’est trop facile) : pour ceux qui sont nés dans les années 90, saurez-vous retrouver l’acteur qui jouait le petit frère de Jesse dans Sauvez Willy 2?

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Crédits: Warner

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