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Un Commentaire

Melissa Bernstein parle de Breaking Bad

Melissa Bernstein parle de Breaking Bad
Alexandre LETREN

C’est dimanche 11 août que AMC va amorcer la diffusion des 8 derniers épisodes de l’une des plus brillantes séries télé de ces dernières années à savoir Breaking Bad. Lors du 53ème Festival de télévision de Monte-Carlo, nous avons rencontré Melissa Bernstein, Co Executive Producer sur la série depuis le début. Elle revient avec nous sur les débuts de la série, ou encore le choix de Cranston dans le rôle principal.

Season One: Quelle fut votre première réaction quand vous avez reçu le projet Breaking Bad ?

Melissa Bernstein: J’étais sur le projet depuis le pilote. Je l’ai lu, et il y avait tellement de choses écrites par Vince Gilligan, chaque moment était décrit avec beaucoup de détails. J’étais soufflée. J’ai eu une réaction très émotionnelle au parcours de Walter White dès le départ, et c’est à cause de la façon dont cela avait été écrit.

Season One: Le projet « Breaking Bad » a été plusieurs fois refusé. Comment avez vous réussi à le faire enfin aboutir ?

MB : Nous étions là depuis le départ avec Mark Johnson, Vince Gilligan et Sony qui soutenait le projet. Quand Vince (Gilligan) leur a présenté l’histoire, ils ont dit « C’est le pire projet qu’on nous a jamais présenté, mais allons-y !», véridique ! Nous avons donc essayé de vendre cette histoire à différent acheteurs, à différentes chaînes. Nous avons alors rencontré un panel de réactions allant du « je suis choqué » à « Je trouve ça vraiment intéressant, mais si je le présente à mon boss il va me tuer ! ». Finalement la chaîne FX l’a acheté et nous avons commencé à développer le show pour elle. Nous avons retravaillé le script plusieurs fois ce qui a été réellement une bonne expérience. Malheureusement ils avaient la série Dirt (2007-2008 – FX/Jimmy) qui arrivait au même moment, avec au cast Courteney Cox, qui sortait à peine de Friends (1994-2004 – NBC). FX ne pouvait produire qu’un seul show à la fois et ils ont fait le choix raisonnable, celui avec l’actrice principale sexy, le concept porteur, c’est à dire Dirt. Du coup nous n’étions plus nulle part. A cette époque la chaîne AMC se développait. Ils venaient de lancer Mad Men (2007 – AMC), et ils cherchaient des projet prêts à être lancés car ils voulaient vraiment développer leurs créations originales. Ils ont lu le script de Vince (Gilligan) et Christina Wayne qui dirigeait la branche développement d’AMC a dit « Faisons-le ! » et ils ont souhaité que Vince Gilligan réalise le pilote. C’était un rêve devenu réalité. Nous étions fous de joie ! Nous allions le faire et le réaliser !

Season One: Qui a eu l’idée d’engager Bryan Cranston dans le rôle principal ? Quand on le voit dans « Malcolm » on a du mal à l’imaginer dans « Breaking Bad »…

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MB: Ça c’est tout Vince (Gilligan) ! Ils avaient travaillé ensemble sur les X-Files (1993-2002 – Fox/M6) sur un épisode appelé « Drive »/« Poursuite » (1998 – Saison 6, Episode 2), dans lequel Bryan Cranston jouait le personnage principal qui était un affreux raciste, une composition difficile. Ce dernier se trouvait coincé dans une voiture menacé de voir sa tête exploser si la voiture ralentissait. C’était un rôle très difficile car à la fin de l’épisode, lorsque le personnage de Bryan Cranston meurt, le spectateur doit avoir de l’empathie pour cet horrible personne. Bryan Cranston est parvenu à réaliser cela et Vince (Gilligan) c’est certainement dit « Wow ! Quelqu’un qui est capable de faire ça, d’interpréter un personnage aussi horrible et le rendre attendrissant au bout de 45 min, c’est le genre d’acteur que je veux ! ». De plus Vince (Gilligan) est un grand amateur de comédie, et je pense qu’il s’est dit que quiconque maîtrise le rythme comique et est aussi bon avec la comédie, est certainement aussi capable de jouer le drame. C’était un pari, mais un pari réussi, à l’évidence.

Season One (SPOILER):  A un certain point de la série, le personnage de Walter White n’est plus menacé par le cancer. Il n’a donc plus besoin de subvenir aux besoins de sa famille, et l’histoire devient celle d’un personnage qui change sa vie pour le pire. A quel moment avez-vous décidé de ce tournant ?

M.B: Je pense que c’est arrivé dans la salle d’écriture durant la progression du personnage de Walter et ce à quoi il faisait face. Je pense qu’à un certain point il se sont dit « Et si les choses commençaient à prendre une tournure différente sans cancer comme obstacle ? Sans excuse pour le comportement de Walter ? ». A ce moment là, c’est encore plus la question du choix qui est au cœur de l’histoire. De mon point de vue c’est beaucoup plus intéressant. Néanmoins, si vous avez tout vu, vous savez que jusqu’à la fin le cancer reste un facteur, et n’est pas complètement éliminé de l’histoire. Mais la question du choix est certainement une perspective parmi les plus intéressantes pour le personnage.

Season One: Connaissez-vous la fin ?

M.B: Bien sûr ! Vince (Gilligan) est actuellement dans la salle de montage occupé avec le dernier épisode, qu’il a réalisé, et qui est dans la boîte !

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Season One: Pensez-vous que sans le cancer vous auriez pu diffuser la même histoire à la télévision ?

MB: Il y a probablement une autre façon, sans cancer, de trouver une excuse au comportement de Walter White. Les bons scénaristes trouvent toujours un moyen. Je pense que le cancer était quelque chose que les gens comprennent. Il me semble également que, dès le départ, Walter était perçu comme quelqu’un qui n’était pas respecté, notamment pour quelqu’un de brillant, et qui n’avait pas réussi dans la vie. Je crois que les gens ont adhéré à cela, le cancer n’étant que la cerise sur ce gâteau.

Crédits: AMC/FOX
Traduction: Christophe Brico

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