Que celles et ceux qui rêvaient d’une sorte de James Bond français en version télé, bourré d’action et twists se le tiennent pour dit…passez votre chemin! A l’heure où France Télévisions nous surprend saison après saison avec Un village français ou tente de nous émouvoir avec un drame ado Clash, où Arte dégaîne un drame humain poignant avec Ainsi soient-ils et où Canal+ prend tout le monde par surprise avec Les revenants, TF1 signe et persiste à nous proposer des séries comme No Limit. Bon attention, tout n’est pas à jeter dans cette série. Loin de là. Mais on a tout de même l’impression de faire un bon de 20 ans en arrière. Petit état des lieux!

Vincent, agent à la DGSE est atteint d’une maladie incurable. Il est contacté par un département secret qui lui propose un traitement expérimental en échange de missions spéciales sur le territoire français. Il accepte ce contrat pour se rapprocher géographiquement de safille de 15 ans, de son ex-femme et de sa soeur, flic à la crime. Défis pour Vincent, il devra assumer en même temps la crise d’adolescence de sa fille, les états d’âme de son ex et éviter que sa soeur, flic, ne le reconnaisse alors qu’il n’est officiellement qu’un simple poseur d’alarmes…

« Vous acceptez par la présente votre affectation au réseau Hydra, Division secrète du COS, spécialisé dans la lutte contre le crime international. En échange de vos service rendu à l’Etat, vous aurez accès au traitement expérienmental NH13. En tant qu’agent Hydra, vous serez ammené à agir hors du cadre de la légalité. En cas d’arrestation par les autorités légales, vous ne bénéficierez d’aucun soutient ni d’aucune immunité. Officiellement votre dossier n’existe pas. »

No Limit est la première série pour TF1 de Luc Besson, non seulement en qualité de producteur mais aussi de scénariste: « Je suis surtout intervenu au début, sur la création des personnages, la bible et le suivi des scénarios. J’ai écrit les premiers épisodes et l’équipe d’auteurs a fait les deux derniers en s’inspirant du travail que j’avais effectué […] Les contraintes financières et temporelles de la télévision sont différentes de celles du cinéma. Pour moi ces spécificités ne sont pas synonymes de mauvaise qualité mais bien au contraire génératrices d’excitation et d’énergie » (Luc Besson).
Pour camper l’homme d’action de cette série, c’est le comédien Vincent Elbaz qui est choisit. Révélé dans Le Péril Jeune, on l’a ensuite vu dans des films comme Les Randonneurs ou La vérité si je mens. Avec No Limit, il se lance pour la première dans l’aventure d’une série d’action (même si le cinéma d’action ne lui est pas, lui, étranger):  » Le personnage de la série est quasiment un héros à l’américaine. Placé dans une situation extrême, il doit rester décontracté, drôle et léger malgré son émotion. Vincent Elbaz a toutes les qualités requises pour l’interpréter. Nous rêvions de lui pour ce rôle » (Luc Besson).
Pour le comédien, l’expérience de la série est un vrai challenge:  » Ce fut à la fois passionnant et très physique. Je ne m’attendais pas à ce que le tournage d’une série télévisée soit aussi éprouvant et que des scènes d’action revêtent une telle dimension artistique » (Vincent Elbaz).
A ces côtés, on notera la comédienne Anne Girouard (ex Guenièvre dans Kaamelott) ou encore la très prometteuse Sarah Brannens dans le rôle de la fille de Vincent Elbaz.
Du côté de l’écriture de la série, c’est au scénariste Franck Philippon que le travail a été confié:  » Ce projet est né d’une rencontre avec Luc Besson et d’une envie de créer une série dans l’esprit de ses films, mêlant action et comédie. Nous avons travaillé à quatre mains sur les deux premiers épisodes. Puis, deux auteurs nous ont rejoints. Nous nous réunissions régulièrement pour assurer une unité entre chaque histoire et une tonalité identique, en particulier sur les dialogues. Nous définissions également l’évolution des personnages et les intrigues principales qui structurent la saison avant de réfléchir à la meilleure façon d’incarner ces histoires, épisode par épisode. »

Mais pourquoi diable cette série ne fonctionne-t-elle pas? Tout d’abord et c’est assez dramatique mais ça tient essentiellement à Vincent Elbaz, pas du tout crédible dans ce rôle là. C’est plus fort que moi, je n’arrive pas à le voir comme un super agent secret, un Jack Bauer à la française. C’est purement subjectif mais c’est pour moi une pure question de style. Alors oui les scènes d’action sont sympas (pas extraordinaire mais sympas), oui le postulat de départ est fun et peut donner lieu à une série intéressante, oui c’est filmé de manière rythmée et efficace (gentiment efficace),…oui, oui, oui…mais au final, on en revient toujours à un problème de crédibilité. Ca ne fonctionne pas.
Deuxième exemple: sa soeur Juliette. C’est peut-être ridicule mais je n’arrive pas à voir la « Guenièvre » de Alexandre Astier en femme flic. Là aussi, je reconnais que c’est une idée très curieuse mais je ne parviens pas à la prendre au sérieux.
Ensuite, il y a un problème d’enjeux. On nous explique que l’ancien membre de la DGCE va intégrer une unité secrète chargée de lutter contre le crime international. Seul hic? L’ensemble casiment des intrigues se passe…à Marseille. Certes c’est un peu entendu à Marseille en ce moment mais ce n’est tout de même pas devenu le Bronx et Bogota mélangé.
Enfin, le ton. C’est énervant le mélange incessant chez TF1 du polar/drame et de la comédie. Comment voulez-vous créer une vraie atmosphère de tension quand vous naviguez sans arrêt entre ces deux registres? Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir en elle les clés pour proposer un vrai drame…Mais non, il faut sans arrêt rester en surface!!!
Ne soyons pas non plus totalement négatif. Il y a des choses encourageantes. Même si cette série a un côté digne des séries américaines des années 80, elle n’en demeure pas moins innovante…par rapport à ce que fait TF1. C’est bien là le problème. Elle n’apporte pas de modernité par rapport au reste de la production de série.
Il est de même intéressant de noter que la série est feuilletonnante, chose plutôt rare sur TF1. Il y a un fil rouge aussi bien dans les missions de Vincent que dans ses relations avec ses proches.
Concernant le premier épisode de la série (un exercice si dur pour nos auteurs français), force est de constater que sans être exceptionel, il remplit totalement sa fonction: les enjeux sont présentés, les personnages posés,…en somme on comprend ce que sera la série.
Sinon, j’aime bien aussi la musique et le générique de la série. C’est classique mais très efficace!

Au final, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment à regarder cette série. C’est divertissant! Sans plus! Autant il y a des séries qui continuent de vous « hanter » longtemps après leur diffusion, autant celle ci devrait assez rapidement disparaître. C’est bien dommage. Car comme pour toutes les autres chaînes, j’ai envi de croire que TF1 va pouvoir nous sortir une grande série. J’ai envi de les en croire capable, même si pour l’instant, on ne peut pas dire que j’ai reçu les gages de cette avancée là. Ok le divertissement est nécessaire et des productions qui nous détendent le soir après une journée de travail, c’est bien aussi (je fais parti de ceux qui aiment beaucoup Hawaii Five-0). Mais je crois vraiment que l’on ne peut pas bâtir sa grille uniquement sur ce type de programmes. On doit aussi doser avec des fictions qui nous apportent quelque chose. Nous disent quelque chose. Nous font réfléchir. Sinon, on ne devient qu’une carricature de soi même.

No Limit arrive sur TF1 dès le 15 novembre à 20h50

Source: Dossier Presse TF1
Crédits Photos: © François Lefebvre / EUROPACORP TELEVISION / TF1